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Kistnen Papers : un ex-conseiller de Yogida Sawmynaden dit être l’auteur des documents

Kistnen Papers
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Hansley Jules, un habitant de Moka, fait une déclaration de taille concernant les « Kistnen Papers ». Il affirme qu’il ne s’agit pas du carnet de Soopramanien Kistnen, mais du sien. Il ajoute qu’il l’avait égaré. Cet ancien conseiller du ministre Yogida Sawmynaden dit craindre pour sa vie.

« C’est mon écriture et ma signature. J’ai retrouvé ces notes après plus d’une année. J’avais oublié le carnet au bureau la veille des élections. Je ne sais pas ce qui s’est passé ensuite », explique Hansley Jules au Défi Media Group, le samedi 9 janvier à son domicile.

En 2019, Hansley Jules était responsable de la campagne électorale du Mouvement socialiste militant (MSM), dans la circonscription numéro 8 (Moka/Quartier-Militaire). Il a adhéré au parti en 2008. Il a été conseiller du ministre Yogida Sawmynaden de 2015 à 2017. Il est passé au ministère des Sports et au ministère des Technologies de l’information et de la communication entre 2017 et 2020. Son contrat a pris fin en janvier 2020 et vers juillet 2020, il a démissionné de toutes les instances du MSM pour des raisons familiales.

Son rôle lors des élections

Durant les élections générales de 2019, il avait pour but de transférer la logistique du Sun Trust vers la circonscription numéro 8 et il avait la responsabilité de faire des paiements. Il a travaillé avec les trois élus de la circonscription, soit Pravind Jugnauth, Leela Devi Dookun-Luchoomun et Yogida Sawmynaden. Hansley Jules indique qu’il ne faisait que verser des sommes d’argent contre présentation de reçus. Il précise qu’il n’était pas le trésorier de la campagne.

Les dépenses électorales

Le carnet indique que les dépenses électorales du MSM dans la circonscription dépassent les Rs 150 000. Hansley Jules clarifie ce point en affirmant que lorsque les candidats lui remettaient de l’argent, il y a parfois d’autres personnes qui étaient présents. La confusion viendrait du fait, explique Hansley Jules, qu’il n’a pas séparé les comptes. Il n’a fait, dit-il, que noter la totalité des sommes reçues à côté des noms des candidats, car il ignorait l’identité des sponsors.

Ce qui le pousse à parler

Il a peur. Depuis quelque temps, affirme Hansley Jules, des gens louches les suivent, son épouse et lui. « Ce qui se passe actuellement est incroyable », confie-t-il. C’est la sécurité de sa famille qui l’a poussé à témoigner. Il se dit prêt à authentifier les documents et même à passer un test graphologique si besoin est. S’il est appelé à témoigner en cour dans le cadre d’une pétition électorale, il affirme qu’il acceptera de se présenter devant un magistrat. « Je dirai ce que je vous ai confié », souligne Hansley Jules.

Décès de Soopramanien Kistnen

« Je ne connaissais pas son nom. Il était connu comme Kaya. Je suis choqué par ce qui lui est arrivé. Personne ne mérite de finir ainsi », dit-il en parlant de Soopramanien Kistnen. Quant au rôle de celui-ci lors des élections, il affirme que l’agent était responsable de la zone de Montagne-Ory et qu’il s’occupait des conteneurs.

Inconnu au bataillon

Pour les proches du Premier ministre, il s’agit d’un agent.

Cependant, une source proche du Bureau du Premier ministre explique que ces révélations viennent établir que la polémique sur les Kistnen Papers est fausse et infondée. « Il devrait bénéficier d’une protection policière s’il se sent en danger. Il doit informer la police… », fait valoir notre source.

Au bureau de Yogida Sawmynaden, le nom d’Hansley Jules n’évoque rien. L’attaché de presse affirme ne pas le connaître. « Je n’ai pas pu parler au ministre et ce nom ne me dit rien », dit-il.


Le PMO estime que  ces documents sont « dépourvus de preuves »

Jusqu’ici, aucune authentifi-cation formelle n’a été faite. La série de documents auxquels on fait référence comme les Kistnen Papers circulaient par voie électronique.

Les destinataires sont inconnus, mais ces documents ont été cités par plusieurs personnes, dont l’activiste Bruneau Laurette. D’ailleurs, dans les hautes sphères du gouvernement, on juge que ces documents « sont plats, ennuyeux et dépourvus de preuves concluantes ». Au bureau du Premier ministre, on s’attend à ce qu’un dénonciateur aille à la police ou vers la commission anti-corruption « au lieu de faire du cinéma en pensant que c’est une stratégie ». Alors qu’Hansley Jules est venu de l’avant pour affirmer être l’auteur de ces documents, les têtes pensantes du gouvernement s’attendent à ce que l’ancien conseiller aille jusqu’au bout de sa démarche.

Ces documents proviennent d’un carnet de notes. Plusieurs noms y sont inscrits, de même que des sommes d’argent. Ces montants sont associés à des paiements pour la sonorisation, des chaises et de la nourriture, entre autres, dans le cadre des élections de 2019.  Les autres documents concernent des reçus et des listes de comptes pour des réunions organisées en octobre et novembre 2019. Une série de noms associés à des endroits et des sommes d’argent y est publiée. Ces manuscrits auraient-ils été en possession de l’ex-agent du MSM Soopramanien Kistnen ? Nul ne pourra l’affirmer sans une confirmation scientifique et absolue. Cependant, Me Arvin Halkhoree avait commenté la publication de ces documents le 6 janvier sur les ondes de Radio Plus. Pour lui, les Kistnen Papers devraient passer le test d’admissibilité en cour, dans le cadre d’une pétition électorale. « C’est à la cour de juger de la pertinence de ces documents », avait affirmé l’avocat.


Enquête sur l’emploi fictif allégué de Simla Kistnen comme Constituency Clerk - Me Rama Valayden : « La police doit convoquer le ministre pour des explications »

Simla Kistnen entourée par un panel d’avocats à la CCID.
Simla Kistnen entourée par un panel d’avocats à la CCID.

Depuis ce samedi, les enquêteurs du Central Criminal Investigation Department ( CCID) sont en possession des relevés des trois comptes bancaires détenus par Simla Kistnen, veuve du défunt Soopramanien Kistnen, dont le cadavre calciné avait été découvert dans un champ de canne à Telfair, Moka, le dimanche 18 octobre 2020.

Samedi 9 janvier, Simla Kistnen avec ses avocats, qui se présentent comme The Avengers, ont passé trois heures dans les locaux du CCID. Avec la soumission de ces documents bancaires au CCID, Simla Kistnen démontre qu’elle n’a jamais perçu d’allocation financière comme Constituency Clerk. « Zame, zame sa larzan la inn rantr dan so kont », martèle l’avocat Rama Valayden. Avec ces détails des relevés bancaires, Simla Kistnen veut démontrer qu’elle n’a jamais été employée comme Constituency Clerk pour le compte du ministre Yogida Sawmynaden.   

 La veuve de Soopramanien Kistnen reproche au ministre d’avoir frauduleusement enregistré son nom comme son Consituency Clerk. Simla Kistnen a aussi remis aux enquêteurs du CCID des documents de la NPF faisant état des déductions sur son compte de pension.

Me Rama Valayden dit espérer qu’avec cet exercice de soumission des documents bancaires, il n’y aura aucun cas de cover-up dans le cadre de cette enquête.  « Nou per ki ena cover-up, noun ferm tou laport », explique l’avocat. Celui-ci demande à la police de convoquer le ministre Yogida Sawmynaden pour des explications sur ce volet d’emploi fictif allégué  de Constituency Clerk.  « Bizin konvok monsieur le ministre pou so ban lexplikasion », insiste l’avocat de Simla Kistnen.

 

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