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Kishore Taucoory des Bhojpuri Boys pleure la disparition tragique de sa fille unique

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Le temps s’est arrêté au domicile des Taucoory à Fond-du-Sac dans le nord du pays. Et la tristesse est presque palpable dans le salon familial. Il y a tout juste un mois, c’était la célébration de l’anniversaire de Nishy, 36 ans. Aujourd’hui, ses poches préparent ses rites post-funérailles. Célibataire, Nishy était l'aînée d'une fratrie de trois enfants. Elle a deux frères. 

Nishy Taucoory a connu une fin tragique le dimanche 10 novembre après une attaque cérébrale. Selon son père, Kishore, elle a eu des problèmes de santé car elle aurait eu des soucis à son travail. Il dit avoir porté plainte au Central CID. 

Kishore Taucoory, 63 ans, a les yeux bouffis à force d’avoir pleuré. Le chanteur, auteur et compositeur des Bhojpuri Boys, groupe musical qui a connu un énorme succès dans les années 90, se remet lentement de la mort de sa fille unique. L’air abattu, il ne cesse de regarder la photo enguirlandée de celle qui n’est plus... 

Le cœur meurtri, il retient difficilement ses larmes en racontant les circonstances entourant ce décès. Il allègue que Nishy était moralement harcelée au quotidien, sur son lieu de travail, depuis qu’elle avait été promue Acting Human Ressources à la Mauritius Society of Authors (MASA), il y a cinq ans. 

Nishy entourée de sa famille.
Nishy entourée de sa famille.

Selon Kishore Taucoory, « des personnes ont anonymement contesté la promotion de Nishy auprès de l’ICAC et de l’Equal Opportunities Commission sans cependant obtenir gain de cause». Un collègue de Nishy qui a témoigné sous le couvert de l’anonymat ajoute lui : « cette petite clique mettait des bâtons dans les roues de Nishy et lui en voulait ».

Kishore Taucoory raconte qu'il y a peu, Nishy lui avait confié qu’elle ne voulait plus aller travailler. « Elle a éclaté en sanglots et elle pleurait comme un bébé dans la voiture quand je suis allé la chercher sur l’arrêt de l’autobus. Elle n’était plus la même personne joviale et volubile. Elle s’était renfermée. » 

Le père de Nishy affirme qu'il était loin de se douter que c'était la descente aux enfers pour elle. D’ailleurs, elle a dû prendre un congé pour faire un break. Cependant, dit-il, c’était trop tard car son état allait radicalement se détériorer. 

« Elle a fait des va-et-vient à la clinique et à l’hôpital, mais elle n’a jamais retrouvé sa santé», raconte Kishore Taucoory. 

Nishy est morte des suites d'une attaque cérébrale le dimanche 10 novembre. « Même sur son lit de mort, ma fille disait qu’elle n’allait pas retourner au travail », ajoute Kishore en pleurant tout en tenant la photo de Nishy entre ses mains.

«Des captures d’écrans comme preuves »

Nishy a travaillé pendant 12 ans à la MASA où, selon son père, elle a gravi les échelons. Elle a été notamment Management Support Officer avant d’être promue Acting Human Ressources. Elle faisait des études à temps partiel. Nishy avait déjà sa maîtrise dans le domaine des Ressources humaines et souhaitait obtenir un doctorat. « Son parcours académique n’a pas été de tout repos, elle a eu des B, D et E au CPE. Des collèges ne voulaient pas l’accepter mais à force de persévérance et de dur labeur, elle a eu du succès dans ses études», se souvient son père. 

C’est après la mort de Nishy que les langues se sont déliées, explique son père.

« Des collègues de ma fille m’ont dit que certaines personnes n’avaient pas de bonnes intentions envers elle». 

Kishore Taucoory retient son souffle avant de poursuivre : « Ma fille a été surprise de découvrir des camphres dans son bureau. Les caméras de surveillance n’étant pas fonctionnelles, elle n’a pas voulu faire des allégations. Ce qui a surtout remué le couteau dans la plaie, ce sont des captures d'écran de Facebook montrant une de ses collègues qui a publié des propos à caractère raciste et vulgaire sur Nishy. »

Il affirme qu'il compte remettre ces captures d’écrans au Central CID et réclamer l'ouverture d'une enquête sur les harcèlements dont sa fille aurait été victime. «Ces personnes, qui ont causé la mort de ma fille, doivent payer pour ce qu’elles ont fait. Je suis confiant que la justice et le conseil d’administration de la MASA prendront des sanctions », soutien-t-il.


Michael Veeraragoo, président de la MASA :

« La MASA prendra les sanctions qui s'imposent »

Michael Veeraragoo, le chairperson du conseil d’administration de la MASA, affirme qu’il n’y a eu aucune plainte de harcèlement de la part de Nishy. Il affirme cependant avoir a eu vent des propos tenus par une des employées de la MASA à l’égard de celle-ci sur Facebook. «J'ai beaucoup travaillé avec Nishy. Elle était une fille joviale et douce qui faisait bien son travail», affirme Michael Veeraragoo. «La MASA prendra les mesures qui s’imposent au plus vite», dit-il. Nous avons aussi appelé l'employée qui aurait fait certains commentaires contre Nishy sur Facebook pour donner sa version des faits. Elle n'a pas voulu faire de déclaration et nous a raccrochés au nez.


Très connu du monde musical

Kishore Taucoory n’est pas un inconnu du monde musical, surtout ceux friands des chansons bhojpuris. Il est auteur-compositeur et interprète du groupe Bhojpuri Boys, l’un des groupes bhojpuri les plus populaires de l’île. Fondé en 1993, les Bhojpuri Boys se sont fait connaître l'année suivante avec leur premier album Langaro. Un album qui avait fait un tabac. Parmi les morceaux qui ont rendu le groupe populaire, on retrouve aussi Baigun Bagee et Naiya Sirey. Le groupe a reçu des prix au niveau international et a joué dans plusieurs pays.

 

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