Kimberley Agathe, 16 ans, la seconde victime de Balaclava - Belinda, sa mère : «Qui veillera sur moi désormais?»

Kimberley Agathe, 16 ans, est partie à la fleur de l’âge. L’adolescente se trouvait à bord de la voiture qui avait fini sa course contre un mur, le samedi 31 mars, à Balaclava, et où Rudy Charles Azie, 29 ans, avait également trouvé la mort. Ce n’est qu’un jour plus tard que le corps de l’adolescente a pu être identifié.

Croquant la vie à pleines dents, Kimberley avait cessé ses études afin de pouvoir aider financièrement sa mère Belinda. « Il y a un an, elle a mis fin à ses cours. Elle aimait danser. Elle a eu une offre pour danser dans un hôtel. Depuis, elle y travaillait », nous explique la maman de la victime. Depuis environ dix ans, mère et fille louent une maison à Pailles. « Je me suis séparée de son père quand elle était petite. Je travaille comme femme de ménage et ses prestations de danseuse m’aidaient à faire bouillir la marmite », explique Belinda.

« Li ena enn gran ser ki fini marie. Ti res zis mwa ek Kim », poursuit-elle. En larmes, elle dit souffrir d’un trouble de la tyroïde. « Quand je suis malade, il n’y avait qu’elle qui s’occupait de moi. Un jour, j’ai fait un malaise à la maison. Si elle n’avait pas été là, je serais déjà morte. Elle m’avait sauvée malgré le fait qu’elle souffrait d’asthme. Qui veillera sur moi à présent ? » dit-elle.

Le vendredi 30 mars, Kimberley a tenu à se rendre à l’hôtel. « Li ti pe gagn so problem lasm. Monn dir li : Kim kifer to pe ale, pa bizin to al danse. Linn dir mwa ki li pe ale pou li kapav gagn enn davans ek so boss. Li dir li pou amen Rs 1 500 pou ki nou kapav fet Pak ensam dimans », se remémore Belinda.

La dernière fois qu’elle a conversé avec sa fille remonte à la soirée de vendredi. « Elle m’a dit qu’elle allait manger. Puis, je ne l’ai jamais revue », regrette-t-elle. Le lendemain, elle n’a eu aucune nouvelle de sa fille. « J’ai appris qu’il y avait eu un accident qui avait fait deux morts. Je ne m’en suis pas soucié, car chaque jour c’est la même chose. Je ne me doutais guère que ma fille faisait partie des victimes », ajoute Belinda. Ce n’est que samedi soir qu’elle a su que Kimberley était morte. « Get ki Pak linn donn mwa. Mo pa konn oken sa bann dimoun ek ki li ti ete », pleure Belinda. Les funérailles de Kimberley Agathe ont eu lieu lundi après-midi.