C'est un Navin Ramgoolam résolument tourné vers l’avenir qui s’est adressé à la foule présente dimanche à Kewal Nagar. On y commémorait le 115e anniversaire de la naissance de sir Seewoosagur Ramgoolam. Le leader rouge a évoqué son retour et celui du Parti travailliste au pouvoir.
[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"818","attributes":{"class":"media-image alignleft wp-image-658","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"400","height":"500","alt":"Kewal Nagar"}}]]Neuf mois après avoir essuyé la plus grande défaite électorale de sa carrière politique, c'était un Navin Ramgoolam requinqué qui s’est présenté devant une assistance acquise à sa cause. Le leader rouge, très confiant, semble avoir la tête tournée vers l'Hôtel du gouvernement et la reconquête du pouvoir.
[blockquote]« Le Parti travailliste a traversé beaucoup de cyclones, mais il est toujours revenu », a-t-il déclaré. [/blockquote]Évoquant les défaites essuyées par le PTr en 1982, 1991, 2000 et 2014, Navin Ramgoolam a rappelé à l'assistance que le Labour a su rebondir, notamment lors des échéances de 1983, 1987, 1995, 2005 et 2010.
« La reconquête du pouvoir devra toutefois passer par un processus de renouvellement. Je suis le premier à le reconnaître : nous avons commis des erreurs. Nous étions déconnectés lors des élections de décembre », a concédé Navin Ramgoolam. « Le parti devra se réinventer et apporter du sang neuf dans ses instances. Nous avons besoin de jeunes, de femmes, de seniors et de professionnels et être davantage présents sur le terrain. Nous serons sur le terrain, dans toutes les circonscriptions du pays. Nous allons nous réorganiser, parski nous conner ki ena enn gouvernement ki pe amene pays dans précipice. Je peux vous dire que nous serons avec la population», a insisté le leader rouge.
L'ancien chef du gouvernement a donné la garantie qu’il n'imitera pas le gouvernement actuel qui s'est engagé dans une campagne de vendetta, anti-Ramgoolam. « Il n'y a pas de politique de vengeance au sein du PTr », a-t-il affirmé. Il a exhorté ses sympathisants à emboîter le pas de l'ancien président sud-africain, Nelson Mandela. « Zot envie fer ti lesprit mo pas pou suiv zot mwa », a-t-il lancé. Si Navin Ramgoolam se refuse à toute politique revancharde, il s'est toutefois attardé sur le cas d'un journaliste de la station de radiotélévision nationale (MBC) « ki pe fer bane travail malpropre ».
Danger
Si Navin Ramgoolam n'a jamais évoqué le nom de son ancien allié, le Parti mauricien social-démocrate (PMSD), il a, en revanche, cité à plusieurs reprises le nom de l’ancien leader bleu, sir Gaëtan Duval. « Un homme qui a permis à mon père de diriger le pays dans l'unité et la diversité après l'Indépendance. Je me rappelle d’un tête-à-tête que j’ai eu avec SGD, alors No 2 du gouvernement en 1987, pour l’avertir du danger que pouvait représenter le Mouvement socialiste militant (MSM) pour le pays. C’est ce qui est en train de se produire aujourd’hui», a-t-il indiqué. Abordant la politique gouvernementale, Navin Ramgoolam s'en est une nouvelle fois pris au Premier ministre, sir Anerood Jugnauth, au ministre de la Bonne gouvernance, Roshi Bhadain, et au ministre des Finances, Vishnu Lutchmeenaraidoo. Le leader rouge a fustigé SAJ sur le dossier BAI, notamment pour avoir retiré son argent de la Bramer Bank. Pour Navin Ramgoolam, le démantèlement de la BAI décourage les investissements étrangers. Concer-nant le ministre de la Bonne gouvernance et le ministre des Finances, c'est sur le dossier du Double Taxation Avoidance Agreement (DTAA) qu’il s'en est pris à eux. « Nous avons de tout temps résisté au gouvernement indien afin de protéger les intérêts de Maurice », a-t-il affirmé. Selon Navin Ramgoolam, ces ministres ont réduit à néant de années de travail.La foule rappelée à l'ordre
C'est une foule survoltée qui a accueilli le leader du Parti travailliste. Ce dernier est arrivé vers 11 heures en compagnie de son épouse. Le comité organisateur a eu toutes les peines du monde à ramener le calme au sein de la foule, afin de poursuivre le bon déroulement de la cérémonie. Plusieurs membres de l’état-major sont intervenus pour ramener la discipline. Navin Ramgoolam aussi a dû sommer ses partisans à garder le silence au moment de son discours. On a également noté des altercations entre des responsables du comité organisateur et des membres du public qui refusaient de suivre les consignes. Arvin Boolell : « La question de leadership ne se pose pas » « Le mandat de Navin Ramgoolam comme leader du Parti Travailliste s’étend jusqu’en 2017. La question de leadership ne se pose donc pas », a déclaré Arvin Boolell. Ce dernier a ajouté que le Ptr et son leader accentueront leur présence sur le terrain dans les semaines à venir.Resté Mam
[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"1687","attributes":{"class":"media-image aligncenter size-large wp-image-659","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"960","height":"540","alt":"Navin Ramgoolam \u00e0 Kewal Nagar"}}]] On connaissait déjà le slogan ‘Viré Mam’, largement diffusé lors des législatives de 2014 en faveur de l’Alliance Lepep. Un autre slogan est apparu dimanche : ‘Resté Mam’. Plusieurs partisans rouges portaient des T-shirts arborant ce slogan.Présences remarquées
[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"1688","attributes":{"class":"media-image aligncenter size-large wp-image-660","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"960","height":"540","alt":"Kailash Purryag \u00e0 Kewal Nagar"}}]] Kailash Purryag : Outre les membres de l’état-major travailliste, plusieurs personnalités ont fait le déplacement à Kewal Nagar, dont Kailash Purryag. Très discret depuis sa démission de la présidence de la République, il a répondu présent à l’appel des rouges. Il s’est toutefois abstenu de tout commentaire malgré nos sollicitations. Maurice Allet : L’ancien président du PMSD, qui a préféré soutenir le PTr après la démission des bleus du gouvernement de Navin Ramgoolam en 2014, était dans l'assistance. Il était accompagné de l’ex-maire de Beau-Bassin/Rose-Hill, Norbert Froget. Dev Virahsawmy : Le linguiste a aussi fait le déplacement. Il était celui qui a convaincu Navin Ramgoolam d’introduire la langue créole dans les écoles primaires. Lucien FInette : L’ancien directeur du Mauritius Examination Syndicate (MES) était également très en vue. Les frères Jokhoo : L’ancien directeur du National Security Service (NSS), Dev Jokhoo, et l’ancien chef inspecteur de la Major Crimes Investigation Team ne sont pas passés inaperçus. Dev Jokhoo est actuellement suspendu, dans le cadre de l'affaire Roches-Noires. Abdullah Hossen : L’ancien directeur de communication du PTr a effectué son come-back dimanche. Après avoir démissionné de toutes les instances du parti après la défaite électorale, Abdullah Hossen affirme avoir regagné les rangs du PTr après une requête du leader.Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !