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Kevin Ramkaloan (CEO de Business Mauritius) : «Si le court terme est privilégié, les entreprises seront fragilisées»

Kevin Ramkaloan Le porte-parole de Business Mauritius réclame un cadre légal qui vise le long terme.

Pour lui, se hâter à faire voter le Workers’ Rights Bill peut avoir des conséquences graves sur l’attractivité du pays et d’autres secteurs d’activités alors qu’il n’est pas sûr que la compétitivité suivra.

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«Si la loi nouvelle loi du travail ne fait pas l’objet de consultations techniques approfondies et si le court terme est privilégié, les entreprises seront fragilisées et tout le monde sortira perdant plus tard », prévient Kevin Ramkaloan, le Chief Executive Officer de Business Mauritius. Il fait partie du Steering Committee formé chez Business Mauritius dans le cadre du Workers’ Rights Bill. Ce comité s’est rencontré le mardi 6 août afin d’évaluer plus précisément les « possibles conséquences indésirables » d’une introduction « hâtive » du Workers’ Rights Bill sur le secteur des affaires mauriciens.

Lors de cette rencontre, le Steering Committee confirme qu’il n’objecte pas à l’introduction du Portable Retirement Gratuity Fund. D’autant plus, soutient-on au sein du comité, que les autorités ont maintenant accepté le principe de la mise sur pied d’un comité technique conjoint pour décider ensemble des modalités de ce plan de pension, dont le quantum payable. « Par contre, même si l’avancement des droits des employés reste une priorité pour les membres de Business Mauritius, le Steering Committee réaffirme que les autres parties du Workers’ Rights Bill demandent, avant d’être introduites, un Regulatory Impact Assessment » et des consultations techniques approfondies avec toutes les parties concernées », indique Business Mauritius dans un communiqué publié mardi. 

Selon les projections du Steering Committee, cette loi, dans sa forme actuelle, est susceptible d’avoir des conséquences graves sur la productivité, la compétitivité et l’attractivité de Maurice. « Cette loi, qui semble privilégier le court terme au détriment du long terme, augmentera les coûts d’opération et d’administration, en n’encourageant pas pour autant la productivité. Or, si cette loi fragilise les entreprises mauriciennes, le pays et tous les Mauriciens seront perdants. L’ensemble des entreprises, indépendamment de leur taille, sera vulnérable aux conséquences non voulues de cette loi », craignent les divers membres de Business Mauritius. « C’est ce que nous essayons d’éviter en demandant un Regulatory Impact Assessment et un cadre légal qui vise le long terme », recommande Kevin Ramkaloan. 

Nouvelle loi : les « conséquences indésirables » que craint Business Mauritius

Secteurs construction/agro-industrie - les provisions relatives aux contrats de travail à durée déterminée (CDD) ainsi qu’à l’emploi de sous-traitants (job contractors), pourraient amener soit à des licenciements conséquents dans ces secteurs, soit à une forte réduction de l’utilisation de sous-traitants.  Cela pourrait mettre sérieusement en péril plusieurs PME dans ces industries.

Secteur BPO - les contrats aménagés sont la norme internationalement.  La rigidité de la nouvelle loi pourrait faire drastiquement baisser l’attractivité et la compétitivité de Maurice, car c’est une industrie où les opérateurs recherchent le « ease of doing business ». 

Secteur tourisme - les contraintes liées au « shift work » vont considérablement alourdir les coûts d’opération dans le secteur du tourisme, réduisant ainsi l’attractivité touristique de Maurice comparativement à d’autres destinations à un moment où cette industrie est déjà sous pression.

 

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