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Ken Arian, chairman : «Aucune raison de privatiser AML»

L’ombre d’une privatisation plane-t-elle sur l’aéroport SSR ? Le Chairman de la compagnie propriétaire de l’aéroport, Ken Arian, rejette toute allusion à une entrée d’Aéroports de Paris dans le capital d’Airports of Mauritius Ltd (AML). Il affirme que l’opérateur français restera actionnaire d’Airport Terminal Operations Ltd à hauteur de 10 %.

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L’aéroport Sir Seewoowagur Ramgoolam restera mauricien. Airports of Mauritius Ltd (AML), compagnie d’État qui en est propriétaire, ne passera pas par une phase de privatisation. Garantie donnée par Ken Arian, président du conseil d’administration d’AML et Senior Advisor au bureau du Premier ministre, en réponse aux propos tenus par Narendranath Gopee, président de la Federation of Civil Services and Other Unions (FCSOU), le jeudi 20 juin 2019. 

« Il n’y a aucune raison de privatiser AML, ni maintenant, ni plus tard. C’est un bien de l’État dans lequel nous investissons afin de le faire grandir », assure Ken Arian, qui promet de servir du papier timbré au syndicaliste pour avoir proféré des accusations qu’il juge fausses et malicieuses. 

« Nous faisons tout dans l’intérêt de la société. C’est dans cette optique que nous rachetons l’hôtel Pointe Coton, à Rodrigues, d’Air Mauritius, pour Rs 111,3 millions », explique Ken Arian. Air Mauritius rachète aussi 200 000 actions d’AML dans la Mauritius Duty Free Paradise pour une valeur de Rs 405 millions. En guise de paiement pour cette acquisition, AML recevra des actions d’Air Mauritius valant Rs 500 millions. Cela permet à AML de devenir actionnaire de la compagnie nationale d’aviation à hauteur de 20 %. 

Mais Narendranath Gopee montre du doigt Aéroports de Paris Management (ADPM). Celle-ci est actionnaire à hauteur de 10 % d’Airport Terminal Operations Ltd (ATOL), la compagnie gestionnaire du nouveau terminal de l’aéroport SSR depuis la création de cette dernière le 24 juillet 2008. Les 90 % appartiennent à AML. Selon le syndicaliste, l’opérateur français pourrait très bien augmenter sa prise de participation dans le capital d’ATOL. Celui-ci serait-il le loup dans la bergerie ? 

«Aucune discussion en ce sens…»

Ken Arian sert un démenti formel : « Il n’y a aucune discussion ni d’intention en ce sens et il n’y en aura pas. » Si ATOL est dirigée par Joël Gentry, un Français comptant plus de 20 ans de service dans le groupe Aéroports de Paris, il n’y a ici rien de nouveau. L’accord entre ADPM et AML en 2008 prévoit que « the management of the company (ATOL) is assigned to ADPM under a management agreement ». 

Depuis le début des opérations en 2008, ATOL a toujours eu un envoyé spécial d’Aéroports de Paris comme Chief Executive Officer. ADPM compte également deux membres sur le conseil d’administration d’ATOL, alors qu’AML peut en nommer six.

La construction d’un nouveau terminal est sur la planche de travail. Une fois opérationnel, sera-t-il géré par AML ou ATOL ? Aucune décision n’a été prise pour l’heure, dit le Chairman d’AML. 

Bien entendu, ADPM ne fait rien pour rien. L’accord entre cette dernière et AML prévoit qu’ATOL reverse une partie de ses revenus à l’opérateur français en termes de frais de gestion. Dans les rapports financiers d’ATOL, cela tombe sous l’item « purchase of services ». À ce titre, ADPM a touché Rs 48 455 000 pour l’année financière 2016-17 et Rs 83 523 pour la période de 18 mois s’achevant au 30 juin 2016. 

Toujours pour l’année 2016-17, ATOL a dépensé Rs 259 126 000 en service fees. Est-ce qu’il s’agit là d’argent déboursé à ADPM ? Le rapport n’offre pas d’explicatif pour ce terme. Interrogé, un ex-président du Mauritius Institute of Professional Accountants affirme que le terme « service fees » peut signifier beaucoup de choses. 

Pour les dividendes, ATOL n’a pas de « politique formelle de distribution ». Le dernier rapport annuel ne fait aucune mention du paiement de dividendes aux actionnaires. Pourtant, le chiffre d’affaires d’ATOL était de Rs 2 milliards pour un profit de Rs 408 millions.

Qu’ATOL n’est pas prête à cannibaliser  AML en reprenant peu à peu les opérations de cette dernière est clair, du moins pour le moment, si on étudie les rapports annuels des deux entités. Pour la dernière année financière, AML a enregistré un chiffre d’affaires de Rs 5,3 milliards pour un profit de Rs 1,2 milliard.

 

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