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Kayron Fricain et son beau-père Mathieu Russie meurent dans un accident : «Monn perdi mo lemond, monn perdi mo lor», dit Mary Jocye Mardaymootoo

Le petit Kayron était très intelligent et faisait la fierté de sa mère Mary Joyce. La maman meurtrie, tenant les doudous de son fils après cet accident qui a coûté la vie à son compagnon également.

Kayron, 5 ans, était la raison de vivre de Mary Jocye Mardaymootoo et Mathieu Russie, 29 ans, était l’élu de son cœur. Les deux ont péri dans un accident le dimanche 25 février. 

Mary Joyce Nathania Mardaymootoo, 29 ans, est une femme meurtrie. Elle a perdu son fils, Kayron Fricain, 5 ans, et son compagnon Mathieu Russie, 29 ans, dans un accident de la route le dimanche 25 février. La voiture dans laquelle le couple voyageait a fait une sortie de route à Mapou. Le bilan de cet accident : deux morts. Mary Joyce Mardaymootoo, blessée au visage dans cet accident, est dévastée.

Ses yeux ont rougi à force d’avoir pleuré. Son fils unique lui a été arraché. « Monn perdi mo le mond, mone perdi mo lor », avance-t-elle. Le petit Kayron, véritable bout en train, était son bien le plus précieux. « Li ti amen lazwa pou tou dimoun », ajoute-t-elle. En effet, le petit avait beaucoup d’énergie et débordait de joie de vivre. « Mon fils était très intelligent. Il comprenait et parlait l’anglais », poursuit-elle. Elle s’est séparée du père du petit, et faisait tout pour que son fils ne manque de rien. « Monn tonbe leve pou mo zanfan. » Mère et fils étaient profondément complices.

Elle avait pour habitude de nettoyer la cuisine le soir. Le petit venait chaque fois la voir avant d’aller au lit. « Il venait me voir et me disait de venir au lit pour qu’il s’endorme. Nous avions un petit rituel. Quand il s’allongeait, il mettait son pied sur moi et me demandait de lui gratter légèrement. Je le faisais jusqu’à ce qu’il s’endorme. Même durant la journée, quand il était à la maison, il s’allongeait et je lui grattais les pieds, les mains et quelques fois le torse jusqu’à ce qu’il trouve le sommeil », relate Mary Joyce en larmes.

. Il y a trois ans, Mathieu Russie, un habitant de Pamplemousses, est entré dans sa vie. « Mathieu était un compagnon et un père formidable. Il avait aussi un fils, Donzelli, qui avait le même âge que mon fils. Il s’occupait parfaitement de nous deux », poursuit Mary Joyce. En octobre de l’année dernière, le couple a franchi une étape dans leur relation. « J’ai déménagé de chez mes parents à Cassis pour m’installer avec Mathieu à Pamplemousses. Nous faisions régulièrement des sorties en famille », explique-t-elle.

« La semaine dernière, alors que le cyclone approchait, ma mère m’a demandé d’emmener mon fils. Elle voulait l’avoir à ses côtés. Mathieu l’a déposé. » Elle appelait souvent le petit. « Il était triste de ne pas me voir. Je le réconfortais lors de nos appels téléphoniques. »

Puis dimanche, le couple est allé récupérer l’enfant. « Mathieu venait d’obtenir son permis de conduire. On lui avait prêté une voiture. Avec son fils, nous sommes venus chercher Kayron à Cassis. Il était tout content de nous voir arriver. Il est monté dans la voiture et, de l’arrière, il m’a pris dans ses bras et m’a embrassé. J’ai fait de même. »

« Nous avons pris la direction de Pereybère pour rejoindre des proches. Je pensais que c’était un bon moment pour nous détendre. En route, nous nous sommes arrêtés à une boutique pour acheter à boire. » Mais le destin s’est montré cruel envers cette famille recomposée.

« Enn sel kou pa kone kinn arive », indique-t-elle. Les images de l’accident sur l’autoroute à Mapou la hantent encore. « Seki mo konsian apre sa aksidan la, mo get Mathieu, so la tet bese. Monn avoy mo lame par deryer monn trouv Kayron tombe, monn panse li gayn enn sok. Apre mon perdi konesanss. » Elle a repris connaissance à l’hôpital.

« Une dame m’a réveillée. Je ne comprenais pas ce qui se passait autour de moi. Elle m’a demandé un numéro pour maman. J’ai vu Donzelli, le fils de Mathieu, il était sous le choc, mais sain et sauf. J’ai été rassurée, car je pensais que mon fils était dans une salle pour des soins. J’ai demandé des nouvelles au personnel soignant, mais je n’en ai pas eu », poursuit-elle.

« Mo dir kinn arive ? Li dir mwa Kayron inn mor. Monn gayn enn sok. Mo demann pou Mathieu, zot dir mwa li Pamplemousses, li osi linn mor. » Tout s’écroule en un instant autour d’elle. « Tou inn tomb dan delo. Monn perdi mo garson, mo missie. Pa pou ena enn deziem koma li. »
 

 

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