Il est à la tête d’un business familial vieux de 32 ans. Du haut de ses 20 ans, Kavinen Parasuraman est un vrai gestionnaire. C’est avec beaucoup de courage et de détermination qu’il a fait le choix, il y a un peu plus d’un an, de reprendre la direction du restaurant Amigo, à Cap-Malheureux.
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Amigo est un des premiers restaurants de fruits de mer dans la région de Cap-Malheureux. C’est une histoire qui a traversé trois générations chez les Parasuraman. Le dernier héritier, Kavinen, a décidé de donner une nouvelle vie à ce lieu qui lui tient à cœur. Il nous livre son parcours et les raisons dernières ce choix audacieux, que ne prendrait pas n’importe quel jeune de vingt ans.
« Je crois dans mes rêves et je sais que j’ai fait mon choix de carrière pour faire perdurer le business familial et j’en suis fier »
Son grand-père, son père et maintenant lui, Kavinen Parasuraman, ont grandi dans les casseroles. Kavinen connaît bien l’histoire du restaurant. « Amigo a ouvert ses portes en 1985. c’était alors une tabagie-bar très fréquentée par les habitants de la région. En 1992, mon père, Ambigha, décide de réaliser son rêve en transformant le lieu en un petit restaurant spécialisé en fruits de mer », raconte-t-il.
Le concept a du succès et le père de Kavinen transforme alors le premier étage en pool-bar. C’est l’un des premiers de la région dans les années 90. Il opérait parfois même jusqu’au petit matin.
Lorsqu’il se marie, le père de Kavinen se lance pleinement dans la restauration, avec un restaurant flambant neuf et plus spacieux à l’étage. « Ce restaurant faisait alors la fierté de la famille et, malgré mon jeune âge, j’observais tous les efforts qu’apportaient mes parents pour que l’entreprise familiale soit une réussite », relate-t-il.
En 1999, le restaurant fait son entrée dans le Guide du routard. Entre 2000 et 2005, Amigo a accueilli de nombreuses personnalités françaises, dont Jacques Chirac, Chantal Goya, Emmanuelle Béart et Julien Lepers. Son père décède à l’âge de 36, alors qu’il n’a que 9 ans.
« Malgré sa mort, le restaurant ne ferma pas ses portes. Mais au fil des années, ma mère, qui en avait repris les rênes, s’épuisait à la tâche. À 15 ans, je l’aidais du mieux que je pouvais dans la gestion du restaurant, car je ne voulais pas que l’on ferme. J’étais au four et au moulin et c’est comme cela que j’ai appris le métier », ajoute-t-il.
Après ses études secondaires, Kavinen choisit la filière de l’hôtellerie en Business and Hotel Management à Vatel. « Je me suis fait une autre idée de la restauration durant mes études et c’est en deuxième année, lorsque j’ai fait mon stage à Paris, que j’ai développé une vraie passion pour le métier, dans le restaurant étoilé Michelin “Il Carpaccio” du palace Le Royal Monceau », confit-il.
Il y apprend les dessous du métier et, surtout, la gastronomie. Lorsque le choix se présente pour Kavinen de retourner ou pas au pays, la question ne se posera pas. « Je voulais faire perdurer la réputation du restaurant Amigo », dit-il.
« Amigo a ouvert ses portes en 1985. C’était alors une tabagie-bar très fréquentée par les habitants de la région »
En 2016, Kavinen Parasuraman du haut de ses 20 ans reprend le business familial aux côtés de sa mère. « Je le fais pour mon père, mon mentor, celui qui m’inspire et me donne le courage d’exceller au quotidien », indique le jeune homme. Son objectif : aller au-delà des attentes du client. Il revisite d’ailleurs les cartes pour proposer des plats uniques, fusion de la cuisine créole et des produits de la mer.
Aujourd’hui, Kavinen propose un service de « catering » pour les compagnies et individuels en plus de la gestion du restaurant. L’hôte se fait un devoir chaque jour d’être proche de ses clients. Ces derniers d’ailleurs postent régulièrement des commentaires positifs sur lui sur le site Trip Advisor.
« La majorité d’entre eux pensent que j’ai 25 ans et cela m’arrange. J’ai peur de perdre de la crédibilité s’ils connaissent mon jeune âge ». Ambitieux, Kavinen se donne deux ans pour ouvrir un nouveau restaurant dont il a déjà le « business plan ». « Je crois dans mes rêves et je sais que j’ai fait mon choix de carrière pour faire perdurer le business familial et j’en suis fier ».
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