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Kavi Ramano : «Maurice encourage le secteur privé à travers des investissements verts» 

Selon le ministre des Finances, Rs 300 milliards seront nécessaires d’ici 2030 pour des mesures d’adaptation et d’atténuation au changement climatique. Comprenez-vous le scepticisme de certains quant à la capacité du gouvernement à lever de telles sommes d’argent ?
Les besoins financiers pour mettre en œuvre les mesures de la National Determined Contribution pour la période 2021-2030 sont estimés à 6,5 milliards USD : 4,5 milliards USD pour l’adaptation et 2 milliards USD pour l’atténuation. Parmi ceux-ci, 2,3 milliards USD (35 %) sont engagés par le gouvernement et le secteur privé, tandis que les 4,2 milliards USD restants (65 %) sont nécessaires de sources externes. Le gouvernement investit plus de 50 millions USD par an pour la réhabilitation côtière et la gestion des inondations. 

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Le budget 2024/2025 prévoit la création du Climate Sustainability Fund (CSF) doté de Rs 3,2 milliards pour des projets climatiques. Sans compter le Corporate Climate Responsibility Levy de 2 % des entreprises avec un chiffre d’affaires de plus de Rs 50 millions. Maurice incite le secteur privé au travers des investissements verts et explore un Revolving Fund for promoting Energy Efficiency. 

Le pays nécessite 4,2 milliards USD de sources internationales, mais n’a mobilisé que 104 millions USD depuis 2016. Les défis pour accéder aux financements climatiques internationaux incluent la taille des projets et l’efficacité des coûts pour les donateurs. Nous cherchons une coopération régionale avec d’autres PEID et appelle les pays industrialisés à honorer leurs engagements financiers climatiques. 

Le budget 2024-2025 prévoit de restaurer 26 kilomètres de plages sur les cinq prochaines années. Sachant que sur les cinq dernières années, seuls cinq kilomètres ont été réhabilités, quel est votre plan pour relever ce défi colossal ?
Comme vous le savez bien, la pandémie de Covid-19 a eu un impact sans précédent sur notre économie. Malheureusement, la mise en œuvre des travaux de réhabilitation au cours des cinq dernières années a également été gravement affectée par la pandémie. 

Cependant, maintenant que tout cela est largement derrière nous et que la croissance économique est positive, je suis confiant que les buts fixés peuvent être atteints avec succès.

Les bouteilles en plastique fabriquées à base de plantes seront exemptées de la taxe. Dans quelle mesure cette exemption va-t-elle permettre d’atteindre l’objectif fixé par le gouvernement de réduire l’utilisation des bouteilles en plastique ?
Une étude menée par mon ministère avec l’université de Maurice en novembre 2022 sur la biodégradabilité des bouteilles en acide polylactique (PLA) a démontré que (i) les bouteilles en PLA sont biodégradables et compostables ; (ii) elles ne génèrent pas de microplastique ; et (iii) elles ne sont pas nocives/toxiques pour notre sol.

À cet égard, afin d’encourager l’utilisation de bouteilles de boisson biodégradables telles que le PLA, d’origine végétale, nous saluons la suppression de cette taxe d’accise sur le PET de 2 roupies spécifiquement sur ce type de bouteilles. Cela encouragera les entreprises intéressées à se débarrasser des bouteilles en PET et à opter pour des alternatives plus écologiques et abordables disponibles.

Les garanties données entourant l’utilisation des « large scale driftnet » et des « demersal trawl » ne semblent pas convaincre. Pourquoi autoriser des méthodes de pêche jugées controversées, voire bannies dans certains pays ?
Le ministère de l’Économie bleue est l’organisme le plus approprié pour répondre à cette question.

Le budget 2024-2025 prévoit aussi de permettre l’extraction de sable. Cela dit, vous dites qu’il faudra faire une étude au préalable. N’est-ce pas mettre la charrue avant les bœufs ?
Avec les impacts du changement climatique, notamment l’accélération du niveau de la mer, l’augmentation de la température de surface de la mer et l’acidification des océans, nos coraux sont affaiblis. La perte de sable sur les plages est principalement observée après des conditions cycloniques et des tempêtes. 

Actuellement, le rechargement des plages est effectué avec du sable provenant des carrières intérieures. Celles-ci ont une quantité limitée de sable. Notre économie dépend fortement de l’industrie touristique, nos plages de sable immaculées servant de fondation. Par conséquent, cette mesure budgétaire vise à compléter le sable nécessaire pour le rechargement des plages, en explorant des sources alternatives.

Des études approfondies seront menées concernant l’identification des zones d’exploitation potentielles, l’évaluation de la sensibilité écologique marine et la mise en place de mesures d’atténuation pour protéger l’environnement marin et les coraux adjacents lors de l’extraction de sable.

  • LDMG

 

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