Il ne manque pas de répondant, a de la suite dans les idées et se fraye un chemin dans le monde de l’humour à Maurice, son île natale, et en France. À 29 ans, Kavi Bundhoo évolue comme humoriste et fait des stand-ups depuis quatre ans. De passage à Maurice récemment, il a fait le buzz sur la toile avec sa vidéo à McDonald’s.
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Kavi Bundhoo, plus connu comme Kavi sur scène, a mis, il y a six mois, sa carrière professionnelle entre parenthèses pour se consacrer pleinement à la passion : le stand-up. Aujourd’hui, il s’attelle à l’écriture de ses spectacles dans l’espoir de pouvoir se faire un nom.
Il oscille entre l’humour et les paroles philosophiques. Ce Français, né de parents mauriciens, a baigné dans la langue créole depuis sa naissance. « Mes parents parlaient le créole entre eux et ne m’impliquaient pas dans les conversations, car j’étais trop jeune. À l’école, je voyais vraiment que j’étais différent des autres, des Africains et des Maghrébins. Ce n’est que lorsque j’ai commencé à venir en vacances à Maurice que j’ai compris », confie Kavi Bundhoo.
Je n’avais pas la prétention de devenir humoriste, mais je voulais surtout comprendre le métier d’acteur. J’ai vite réalisé que c’était plus compliqué que je pensais »
Ses souvenirs d’enfance à Maurice se sont construits à Curepipe et à Flic-en-Flac. Après ses études tertiaires, sa compagne de l’époque et lui s’envolent pour Maurice. « Je m’occupais de la location saisonnière d’un appartement. C’est durant cette période que je me suis remis en question. Je devais donner un sens à ma vie. »
À son retour en France, il décide de se jeter à l’eau, en suivant des cours d’art dramatique. « Je n’avais pas la prétention de devenir humoriste, mais je voulais surtout comprendre le métier d’acteur. J’ai vite réalisé que c’était plus compliqué que je pensais. » À moins de se faire un nom, on se retrouve souvent dans le rôle du jeune de banlieue. « Je me suis dit que si je voulais jouer dans un film, je devais le mériter. »
« Pour faire du stand-up, il faut être vraiment bon. » En 2015, il fait sa première expérience scénique au Café Oscar. Mais c’est à travers ses vacances à Maurice que l’humoriste s’est formé. En effet, dans ses spectacles, il parle beaucoup de Maurice et de ses petites expériences personnelles. Après avoir travaillé dans plusieurs secteurs et économisé assez d’argent, il prend la décision, il y a six mois, de faire une pause et de se mettre à écrire.
Le buzz sur la Toile
Rentré à Maurice le mois dernier pour des travaux dans son appartement à Flic-en-Flac, il a tout de suite sauté dans une voiture pour se diriger vers le Kafet@ de Komiko. « Je voulais montrer mes textes, mais les choses n’ont pas pu se faire pour une question de timing », soutient-il.
Le jeune homme prend vite conscience que les Mauriciens ont beaucoup d’humour. Il décide alors de poster sa vidéo de « Deux paires de dholl pourri à Mc Donald’s ». « À ma grande surprise et contre toute attente, ce qui était simplement un “prank” a fait le buzz sur la Toile. »
Les Mauriciens ont la culture des “vannes” (blagues). Il n’y a qu’à assister à un dîner familial pour s’en rendre compte »
Il tourne son vécu en blague. Il dit tenir son sens inné de l’humour de ses gênes mauriciennes. « Les Mauriciens ont la culture des “vannes” (blagues). Il n’y a qu’à assister à un dîner familial pour s’en rendre compte. »
Suivi par plus de 10 000 personnes sur Facebook, ses vidéos marchent fort, notamment la dernière en date, celle du marchand d’alouda avec Allan Ozone, la blague de « Thomas », qui a engendré 284 000 vues.
« J’ai grandi en même temps que mon humour », lance-t-il. Aujourd’hui, c’est devant le public mauricien qu’il veut faire ses armes. En attendant un spectacle à Maurice l’année prochaine, il continue ce qu’il définit comme son « rodage » en France avec un spectacle déjà prévu à Paris les 10 et 17 septembre.
« Je veux devenir meilleur pour les Mauriciens. Si un jour, je fais une grande salle, c’est que je le mériterais. Je dois encore me construire. » Pour Kavi Bundhoo, le stand-up est une porte sur le monde. Il espère d’ailleurs pouvoir vivre et voyager de ce métier un jour. « Je suis prêt à faire des sacrifices, car un artiste doit se sacrifier pour mener son combat. »
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