Kashish Rashpassing, 24 ans : les promesses brisées de la vie

• « Il avait beaucoup de projets », confie un ami proche 

Les proches et amis de ce jeune élément de la SSU peinent à croire à sa disparition subite. Tous décrivent un jeune homme à l’avenir prometteur, qui a tragiquement perdu la vie dans un accident de la route, mercredi.

Il est de ces êtres qui laissent une marque indélébile sur ceux qu’ils croisent sur leur route. Et dont l’absence, aussi subite que tragique, demeure une plaie béante. Kashish Rashpassing était de ceux-là. Un roc pour ses proches. Un ami sincère. Un policier prometteur de 24 ans de la Special Supporting Unit (SSU), à qui une belle carrière semblait ouvrir les bras. Les promesses de la vie sont toutefois restées en suspens. Mercredi, le jeune homme, originaire de Grand-Gaube, a perdu la vie tragiquement dans un accident de la route.

Jason, son ami d’enfance, peine à croire à sa disparition. Aux rêves envolés de son ami, qu’il surnommait affectueusement Cheng. « Li ti ena boukou bu dan so lavi », confie avec peine le jeune homme, âgé lui aussi de 24 ans. « Il avait des projets. Il souhaitait notamment avoir son permis prochainement. Il savait conduire, mais n’avait pas encore de permis. Je l’encourageais. Il partait travailler à motocyclette et me confiait qu’il ne se sentait pas en sécurité sur une moto », dit-il.

Kashish Rashpassing et Jason se sont liés d’amitié lorsqu’ils étaient tous deux de jeunes garçons. « J’avais neuf ans quand je suis venu habiter dans la région. Cheng a été le premier ami que j’ai eu », se souvient-il. 

Ils ont fréquenté la même école. « Nous avons fait nos classes à l’école gouvernementale de Roche-Terre. Puis, nous avons poursuivi nos études au collège Friendship », explique son ami. 

Leur amitié s’est renforcée au fil des années. « Il a toujours été présent pour moi, et moi pour lui », raconte-t-il. Kashish Rashpassing était encore au collège quand son père a perdu la vie. « Il n’avait que 14 ans quand son père est décédé dans un accident. Il n’avait que son grand frère et sa mère. Cheng a poursuivi ses études jusqu’au Higher School Certificate. Il a réussi aux examens. Je suis parti à l’université, mais lui n’a malheureusement pas pu le faire », dit-il. 

Le sport n’avait aucun secret pour le jeune homme. « C’était un très bon sportif. Il pratiquait le foot et la course à pied. » En 2022, le jeune homme a débuté sa carrière au sein de la force policière. Il s’est retrouvé à la SSU. Il y a fait toute sa formation. Déterminé et résilient, il s’est très bien adapté auprès de ses collègues. 

Elvin a connu Kashish Rashpassing pendant leur formation. Les deux jeunes hommes se sont vite liés d’amitié. « On nous mettait en binôme. Nous étions tout le temps ensemble. Il était un excellent élément », nous dit son ami et collègue. À la fin de leur formation, Kashish est resté à la SSU, alors qu’Elvin a été envoyé au Special Response Group (SRG). Ils sont restés bons amis. 

Kashish Rashpassing avait tout l’avenir devant lui. Il était un jeune policier très prometteur. « Il parlait toujours aux jeunes de la localité pour qu’ils restent dans le droit chemin », nous dit Jason.

Deux jours avant le drame, son ami policier l’avait informé qu’il devait se rendre à une fête de fin d’année organisée par ses collègues de la même unité. « Il me disait qu’il ne voulait pas s’y rendre. Je lui ai répondu que mercredi, je serais à la maison et que s’il voulait, nous pouvions, avec Elvin et d’autres amis, nous retrouver pour passer un moment. Il m’a dit qu’il y penserait », soupire Jason.

Mercredi 29 novembre, Kashish Rashpassing s’est finalement rendu à la fête de fin d’année. Le jeune homme était en voiture avec deux autres collègues lorsque celle-ci a fait une sortie de route sur l’autoroute de Bois-Marchand. Le véhicule que conduisait un ami de la victime a terminé sa course contre un arbre. La mort du jeune policier a été constatée une fois à l’hôpital.

« Nous ne nous attendions pas à une telle nouvelle. J’ai perdu un grand frère », lâche avec peine Jason. Pour Elvin également, c’est une perte tragique : « La SSU perd un très bon élément, sa famille perd un être cher. Malheureusement, le sort s’est montré cruel… »