Cette semaine, nous rencontrons un artiste hors pair. Voyage dans les années 60, quand les radios-crochets et cabarets faisaient fureur. Karl Brasse a 79 ans et presque 70 ans de carrière musicale. En jouant quelques mélodies sur sa guitare, il relate les bons moments qu’il a vécus.
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« Dès mon plus jeune âge, j’ai commencé à jouer des instruments à cordes, que je fabriquais moi-même »
Il est né à Grand-Gaube. « Dès mon plus jeune âge, j’ai commencé à jouer des instruments à cordes, que je fabriquais moi-même. J’ai vécu toute mon enfance à Grand-Gaube jusqu’au début de mon adolescence à 13 ans. Ensuite, j’ai emménagé chez ma sœur dans la capitale. »
Son tout premier instrument : un petit banjo, un instrument à quatre cordes. « J’avais à cette époque 7 ans. Mon grand frère jouait de la guitare et ma sœur de la batterie. On avait formé un petit orchestre et on jouait pour les anniversaires et les autres occasions à Grand-Gaube. Au fil des années, l’amour de la musique comblait le temps qui passait et les performances s’enchaînaient. Les gens appréciaient mes prestations improvisées », raconte-t-il, heureux de faire revivre ses souvenirs.
Une autre aventure l’attend, lorsqu’il se retrouve dans la capitale. « J’ai commencé alors à fréquenter le magasin Damoo, très connu pour ses instruments et sa sonorisation. Il y avait à cette époque des radios crochets au Jardin de la compagnie. Avec ma guitare, j’accompagnais les chanteurs venus en nombre pour faire découvrir leurs talents. Je ne connaissais pas leurs répertoires, mais j’arrivais facilement à les suivre et cela impressionnait beaucoup de monde qu’un jeune adolescent puisse jouer ainsi. »
Plus tard, son père l’envoya travailler dans une imprimerie. « Je n’aimais pas ça, car je devais me salir les mains. Je n’ai pas tenu longtemps. J’avais alors 18 ans et un des fils Damoo m’a emmené à cabane Bamboo, une boîte de nuit connue par la suite comme L’Amicale. J’y ai rejoint un nouvel orchestre, avec qui j’ai passé deux ans, jusqu’en 1960. »
Les plus belles années
« C’est en 1963 que j’ai vécu les plus beaux moments de ma carrière de musicien. J’avais une vingtaine d’années. Je jouais au Golden, à Pointe-aux-Sables, à cette époque. C’est dans cette boîte de nuit que j’ai construit ma notoriété auprès du public.
La même année, je suis allé au Zimbabwe. Nous étions 23 personnes, musiciens et danseurs. Nos hôtes étaient tellement satisfaits de notre performance que nous avons dû prolonger notre séjour pour deux semaines. »
« C’est en 1963 que j’ai vécu les plus beaux moments de ma carrière de musicien. J’avais une vingtaine d’années. Je jouais au Golden, à Pointe-aux-Sables, à cette époque. C’est dans cette boîte de nuit que j’ai construit ma notoriété auprès du public »
« De nombreuses personnes m’ont posé cette question. Vous savez, je n’ai jamais appris. Je sais jouer, mais je ne saurais expliquer à quelqu’un comment jouer. J’ai déjà essayé le solfège, en vain. Je suis content du don que j’ai reçu, car j’ai une bonne oreille et cela suffit. J’ajoute tout simplement mon petit grain de sel : ce petit quelque chose qui vient du cœur qu’on ne peut expliquer. Il faut aimer la musique avant tout. Il est vrai qu’il faut gagner son pain, mais je joue avec la même ferveur pour des causes caritatives. »
« L’an dernier, j’ai fêté mes 52 ans de mariage. Ma femme et moi vivons des moments difficiles, en ce moment, car elle a un cancer. Je passe donc beaucoup de temps à ses côtés et j’organise aussi des levées de fonds. Heureusement que je suis bien encadré par des amis et des professionnels, car ce n’est pas du tout facile de le faire seul.
Pour le moment, je n’ai que ça en tête, mais j’espère sortir un album très bientôt. »
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