Karishma, habitante de Cassis : «Sans les taxis marron, beaucoup seraient en retard au travail»

Karishma, 23 ans, déplore le fait qu’il n’y ait pas assez d’autobus ou de taxis patentés disponibles à certaines heures pour rallier les habitants de Cassis jusqu’à Port-Louis. Le jeune femme avance que ces opérateurs qui ont leur permis n’exercent qu’aux heures de pointe. Elle se dit contrainte de voyager dans des taxis marron.

Karishma, 23 ans, a tenu à réagir sur les ondes de Radio Plus au sujet d’une problématique qui, selon elle, concerne de nombreux habitants des faubourgs de Port-Louis, dont Cassis où elle habite. Loin de vouloir se faire l’avocate du diable des chauffeurs de taxis marron, elle souligne que sans eux, plusieurs personnes seraient en retard au travail ou auraient les pires difficultés du monde à rentrer chez elles dans l’après-midi.

« Les taxis dûment patentés ne sont pas toujours sur place. Ils ne travaillent qu’aux heures de pointe », explique la jeune femme. En dehors de ces heures, poursuit-elle, le public voyageur doit poireauter entre 20 et 30 minutes avant d’avoir un moyen de transport. « Ce n’est pas prudent pour moi d’attendre ou d’espérer obtenir un autobus ou un taxi patenté pour rentrer chez moi après le travail. Je pourrais faire des rencontres désagréables à la nuit tombée. Tout cela parce que le transport a tardé. »

Karishma prend l’exemple de Cassis, qui compte entre 20 000 et 30 000 habitants. « Le service offert par les autobus et les taxis patentés est insuffisant pour satisfaire le public voyageur. » Raison pour laquelle elle estime qu’il serait temps d’accorder le permis d’opération à certains chauffeurs de taxi marron.  Karishma se fait ainsi la porte-parole de nombreux habitants de sa localité.

« Pour que ces taxis-marron n’opèrent plus dans l’illégalité, que les autorités leur accordent un permis », suggère l’habitante de Cassis. Au pire, précise-t-elle, « si on ne veut pas régulariser la situation de ces opérateurs illégaux, que les compagnies d’autobus mettent plus d’autobus à la disposition du public sur la ligne. »

La redaction d’Xplik ou K a informé la National Transport Authority de ce problème de transport. L’organisme invite Karishma et les autres habitants de Cassis à formuler une plainte.

Raffick Bahadoor : «Les taxis ne peuvent se substituer aux autobus»

Xplik ou K a aussi demandé l’avis de Raffick Bahadoor, président de l’Association des chauffeurs de taxi, sur la question. Pourquoi les taxis patentés ne roulent-ils qu’aux heures de pointe ? « Si les habitants allèguent qu’ils doivent compter sur les taxis, patentés ou non, en raison d’un manque d’autobus, ce n’est pas à nous de nous substituer à la compagnie d’autobus. Si les passagers ne trouvent pas leur compte avec les taxis patentés, il y a plusieurs raisons à cela. Le taxi ne se déplacera de Cassis jusqu’à la gare du Nord que s’il a ses quatre passagers. S’il se déplace à chaque fois avec deux passagers, la course ne sera pas rentable. On ne peut échapper à la congestion routière au rond-point du Caudan. Tout cela fait que les taxis patentés prennent du temps pour se déplacer d’un point à l’autre. »