Pédagogue et mère de trois enfants, Kamla Ernest a consacré 18 ans de sa vie au nom de Dieu, en œuvrant pour le bien-être des familles mauriciennes. Membre de l’Union des mères depuis 2001, elle dit avoir trouvé le bonheur en cette vocation au service de Dieu.
Issue d’une famille mixte, avec un père d’origine hindoue et une mère chrétienne, Kamla était toujours à la recherche de Dieu, depuis sa tendre enfance. « Je me demandais tout le temps qui est ce Dieu ? Qui est ce Dieu qui nous a créés ? Ce n’est que quand j’atteignais mes vingt ans que j’ai découvert le Christ et que je l’ai vraiment accepté comme le seigneur dans ma vie »,
confie-t-elle.
Mariée à 27 ans, alors que son époux venait d’être élu évêque de l’Église anglicane, elle décide de l’accompagner dans son parcours vers le diocèse en intégrant l’Union des mères. Elle le suivra dans ses devoirs religieux à travers toutes les paroisses de l’île. Toutefois, ce ne fut pas pour Kamla une décision facile de se joindre à l’Union des mères. Elle fut un peu réticente au début.
À l’âge de 40 ans, il a fallu apprendre à concilier un travail très prenant et des engagements envers un mouvement qui lui semblait plus correspondre à la vocation des dames plus proches de l’âge de la retraite.
Toutefois, par la suite, la présidente de l’Union de cette époque, également l’épouse d’un prêtre, devait la convaincre en lui affirmant qu’elle pouvait ainsi aider profondément l’église. « Ses propos ont changé ma perception des choses. Ce que nous entreprenions, l’union et l’amour que nous avions et que nous montrions parmi chacun d’entre nous, constituaient vraiment un lien unique. De là est née l’envie de faire quelque chose pour l’accomplissement de la femme, de la famille et des enfants… »
Durant ses premières années de service à l’Union des mères, Kamla s’est rendue compte de l’envergure de ce mouvement planétaire, qui réunit des milliers de femmes à travers le monde pour accomplir des tâches, des missions au service de l’institution familiale et surtout pour celles et ceux qui sont les plus vulnérables. « Cette mission d’élévation de l’être humain m’a profondément touchée et interpellée. Ce parcours, main dans la main avec les mères m’a beaucoup enrichie et m’a amenée à présider le 95e anniversaire de l’Union des mères , un anniversaire qui sera à jamais gravé dans mon cœur ».
Aider les détenues
« J’étais vraiment très contente, car on avait pu inviter des enfants démunis provenant d’un village à partager un repas avec nous. Il y a eu des moments très forts que j’ai vécus à l’Union des mères. J’en remercie le créateur. »
Étant la fille d’un ex-Surintendant des Prisons, l’un des moments les plus forts des années de service de Kamla était de pouvoir venir en aide aux prisonnières, à travers l’Union des mères dans le cadre de son projet ‘Outgate’.
« J’ai vécu, été élevée dans les ‘quarters’ de la prison et ça m’a toujours interpellée : il fallait faire quelque chose pour ces prisonnières. D’ailleurs, avec l’aide du Fonds européen, nous avons pu concrétiser ce projet afin d’offrir une écoute aux prisonnières et d’être le pont entre les détenues et leurs familles », relate notre interlocutrice avec plaisir.
Relever les défis
Son expérience au sein de l’église anglicane, entourée de ces dames sympathiques vêtues de blanc et bleu, travaillant dans l’unité pour préserver et diffuser les valeurs de la famille, a eu un impact considérable sur sa propre vie familiale. « Ça m’a rapprochée de ma famille, car les objectifs de l’Union des mères ont toujours été omniprésents dans ma vie, dès mon intégration. Ces valeurs, ces principes sont là pour nous rappeler que la famille a des valeurs divines, des racines sacrées et qu’il faut vraiment que chacun de nous honore sa famille… »
Face aux défis rencontrés par la nouvelle génération et les changements de valeurs familiales notés depuis les 95 ans d’existence et de travail de l’Union des mères, Kamla se dit confiante de pouvoir les relever dans l’unité. Un défi ?
« L’Union des mères n’a jamais compté de membre âgé de 18 ans, explique Kamla, j’espère avoir plus d’engagements auprès des jeunes dans un futur proche. » Elle se dit certaine de poursuivre son parcours encore longtemps pour venir en aide aux personnes qui en ont le plus besoin. « Après tout, une fois qu’on a rejoint l’Union des mères, on est engagée à vie », conclut-elle avec un large sourire.
Le samedi 27 avril, la Mothers’ Union célébrait son 95e anniversaire à l’église St-Paul, la Caverne, Vacoas. Fazila Daureeawoo, vice-Premier ministre, Lady Sarojini Jugnauth et Kobita Jugnauth étaient présentes au service de grâce. Sachez que quatre millions de membres de la Mothers’ Union oeuvrent dans l’esprit de leur fondatrice, Mary Sumner, depuis 1924 pour promouvoir la vie familiale et une société saine.
Monseigneur Ian Ernest, archevêque anglican, a exprimé son admiration pour le travail accompli pour aider les familles victimes de violence, de découragement ou de déprime à se relever.
« L’union des mères sanctifie le mariage depuis 95 ans, mais avec l’union libre, le divorce et la monoparentalité, le travail devient plus ardu. Voyez le taux de divorce chez nous. On se sépare aussi facilement qu’on s’est marié sans motif apparent ou futile. »
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