Le vendredi 10 novembre 2023, Kailesh Jagutpal était l’invité de l’émission « Au cœur de l’info », animée par Nawaz Noorbux et Jugdish Joypaul. À la lueur de la polémique qui enfle autour de la situation sanitaire des hôpitaux, le ministre de la Santé a déclaré qu’il n’y a aucun malaise dans le secteur de la Santé.
La situation dans les hôpitaux était au cœur des discussions dans l’émission « Au cœur de l’info », surtout après des dénonciations faites par l’opposition sur les mauvaises conditions d’hygiène et de salubrité. « Na pena okenn malez dan sekter lasante », a d’emblée déclaré le ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal.
Selon lui, il s’agirait plutôt d’un « complot contre les services de santé ». Il a ajouté que le s services de santé reçoivent jusqu’à 25 000 personnes dans ses divers centres de santé quotidiennement, sans compter les admissions. « C’est grâce à une bonne organisation que nous parvenons à le faire. Il y a tant de progrès que nous faisons en termes d’infrastructures, de formations et d’audit, entre autres », a-t-il précisé.
Kailesh Jagutpal a été très critique envers des membres de l’opposition, tels que le député du Parti travailliste Ehsan Juman, par rapport aux vidéos enregistrées par ce dernier. « Ce qui est triste, c’est que certaines choses mises en avant ont toujours été ainsi », a-t-il dit, concédant néanmoins que la santé « est un service appelé à toujours se renouveler ».
Pour y arriver, il dit compter sur les audits internes, incluant celui mené sur les services de catering de plusieurs hôpitaux et dont le rapport est en circulation depuis qu’il a été brandi par le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, lors de la Private Notice Question (PNQ) mardi. Mais selon le ministre, sur les 33 recommandations faites par le département de l’audit interne, 21 auraient déjà été implémentées. Quant aux 12 restantes, elles seraient « in progress », d’après lui. Plusieurs points ont été commentés.
Repas frais
Le ministre a concédé que le problème des repas « frais » servis à certains patients est un problème qu’il faut résoudre. « Il a été résolu », a-t-il répondu juste après. Kailesh Jagutpal demande toutefois de rester raisonnable, évoquant plusieurs scénarios possibles où un repas peut prendre du temps avant de quitter la cuisine pour arriver jusqu’à la salle.
Légumes avariés
Si le ministre affirme qu’il n’est pas un expert en légumes, il a néanmoins reconnu qu’il faut insister sur la qualité et d’éviter tout gaspillage. « C’est bien que ces légumes aient été retrouvés dans la cuisine. Cela démontre qu’ils n’ont pas été utilisés et qu’ils attendent d’être débarrassés. Cela démontre qu’ils n’ont pas été servis aux patients », a-t-il soutenu, dans une tentative de convaincre.
Il s’est répété lorsqu’il a été interrogé sur la présence de « bred sonz » cuit depuis six jours déjà et retrouvé dans une chambre froide de la cuisine d’un hôpital. « Eski pe dir ki pasian inn gagn sa ? » a-t-il demandé.
Qualité des repas
Présent sur le plateau de Radio Plus, Ashwin Soodhoo, responsable du Complaints Desk au ministère de la Santé, a fait ressortir que le ministère reçoit de nombreuses plaintes quotidiennement. « Nous n’avons reçu aucune déplorant l’hygiène des repas. Nous en recevons par rapport à d’autres problèmes, mais pas sur la qualité de la nourriture », a-t-il dit.
Département sanitaire
En sus du département de l’audit interne, Kailesh Jagutpal a indiqué que le département sanitaire de la Santé est aussi responsable de la tâche d’inspecter les hôpitaux pour vérifier si les normes d’hygiène sont respectées. Il a toutefois reconnu que cette démarche n’est pas facile.
« D’autant que nous devons faire face, depuis quelque temps, au problème de la dengue. Ce qui a mobilisé le personnel de ce département », a-t-il déclaré. La qualité de la nourriture ferait aussi l’objet de tests par le ministère, selon lui.
27 ans au même endroit
La présence d’une employée pendant 27 ans dans un même hôpital est jugée « anormale » par Kailesh Jagutpal. « Je n’ai pas les dernières nouvelles sur ce cas, mais si l’employée n’a pas encore reçu sa lettre de mutation, elle devrait la recevoir incessamment », a assuré le ministre.
Manque de personnel
Le ministre a aussi laissé entendre que les exercices de recrutement prennent du temps. Malgré cela, dit-il, le ministère en ferait parfois plusieurs centaines de recrutements par an.
Insalubrité
La présence d’insectes ainsi que l’état insalubre des draps, des oreillers et autres dans certaines salles des hôpitaux, comme évoqué dans le rapport, a également été abordée. Kailesh Jagutpal a indiqué dans un premier temps que ce sont les Charge Nurses ou les Ward Managers qui sont responsables des salles. « Je ne dirais pas qu’il n’y a pas de brebis galeuses. Il arrive que le personnel ne fasse pas correctement son travail. C’est pourquoi nous invitons le public à nous notifier en cas de manquement », a-t-il exhorté.
...lorsque nous regardons d’un côté le volume de travail accompli et les plaintes de l’autre, que nous nous comparons à d’autres pays qui offrent un service de santé gratuit comme le nôtre (...), je pense que cela vaut le coup"
Public-Private Partnership
La proposition faite par l’opposition pour un Public-Private Partnership pour le service de restauration dans les hôpitaux comporterait de nombreux désavantages, selon Kailesh Jagutpal, citant le coût comme l’un des principaux. Selon lui, ce serait difficile de mener des audits internes par le service public au sein d’une compagnie privée. « Dan bann kondision na pa kapav met [pou fer] kontrol. Lerla al gagn kogne », anticipe-t-il.
De nombreuses plaintes
Le ministre concède que le service de santé fait l’objet de nombreuses plaintes. « Mais lorsque nous regardons d’un côté le volume de travail accompli et les plaintes de l’autre, que nous nous comparons à d’autres pays qui offrent un service de santé gratuit comme le nôtre et que nous tenons compte du budget alloué chaque année à ce ministère, je pense que cela vaut le coup », estime l’élu de la circonscription n° 13.
Boîtes de tomates rouillées
Kailesh Jagutpal s’interroge sur la présence de boîtes de tomates rouillées retrouvées dans un « store » de l’hôpital Dr A. G. Jeetoo. Il a laissé entendre que le logement de la boîte retrouvée n’est pas acheté par les services de santé. « Dans ce cas, d’où sortent ces boîtes ? Qui les a mises là-bas ? », s’est-il demandé.
Huile usée
La photo d’un récipient dans lequel était entreposée de l’huile usée et qui a été postée par le député Ehsan Juman sur sa page Facebook a été commentée. Selon Ashwin Soodhoo, c’est faux de croire que la même huile est utilisée pendant plusieurs jours. « Pa servi mem delwil pou frir pwason toulezour », a-t-il dit, soulignant que cette huile attendait d’être débarrassée.
Manque de médicaments
Kailesh Jagutpal a concédé que certains médicaments manquent parfois dans les centres de santé. Il l’attribue en partie à des problèmes contractuels ou avec les fournisseurs. « Nous pouvons nous retrouver avec des soumissionnaires qui ne remplissent pas les critères. Ou si un contrat a été confié, le fournisseur peut avoir du retard dans la livraison, évoquant plusieurs différentes raisons. Ou encore, un fournisseur peut ne pas livrer la totalité des médicaments commandés d’un seul coup », a-t-il déclaré, soulignant toutefois que le nécessaire est fait pour que les médicaments essentiels ne manquent pas.
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