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Kailash Ramdharry : «Les petits planteurs de canne sont appelés à disparaître»

L’émission « Au cœur de l’info » de lundi était axée sur la menace de grève qui plane sur l’industrie sucrière.

La question des ajustements salariaux et des conditions de travail dans l’industrie sucrière a été au centre des débats de l’émission « Au cœur de l’info » du lundi 26 août 2024 sur Radio Plus. Les invités de Mélanie Duval et Patrick Hilbert ont mis en lumière les revendications des travailleurs et la menace de grève qui plane. 

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«Un cyclone. » C’est le terme utilisé par Kailash Ramdharry, membre du Mouvement des Petits Planteurs, pour expliquer la situation dans laquelle se trouvent ces derniers, qui sont environ 8 000 dans l’industrie sucrière. « Incapables de recruter de la main-d’œuvre étrangère en raison des coûts et des critères imposés, les petits planteurs de canne sont appelés à disparaître », a-t-il déclaré durant l’émission « Au cœur de l’info » du lundi 26 août 2024. 

Kailash Ramdharry a ajouté que de nombreux petits planteurs doivent désormais faire appel à des « contracteurs », ce qui alourdit leurs charges et met en péril leur survie. Les récents ajustements salariaux, bien que nécessaires, sont loin de résoudre ces problèmes de fond. Ils concernent environ 3 300 employés des compagnies sucrières, incluant des laboureurs et des artisans. 

En parallèle, le Joint Negotiating Panel (JNP) a brandi la menace d’une grève si les réajustements salariaux pour les travailleurs du secteur ne sont pas effectués rapidement. « Le problème a été engendré lorsque le gouvernement a augmenté le salaire minimum. Au départ, il était de Rs 11 575. Il est ensuite passé à Rs 16 500, avec raison. Sauf que cela a créé un déséquilibre dans la structure des salaires », a expliqué Lall Dewnath du JNP. 

Il a précisé que le gouvernement avait promis de corriger ces anomalies, soulignant qu’il incombait à l’ancien directeur du Pay Research Bureau de travailler dessus. « Cela remonte à mars de cette année, mais jusqu’à présent, rien n’a été fait », a-t-il dit, en indiquant que selon ses informations, le rapport a été remis au gouvernement. « Nous l’appelons à rectifier le tir et à apporter les ajustements nécessaires. Nous ne demandons pas de revoir les Remuneration Orders », a-t-il déclaré.

Méthode de calcul

Intervenant au téléphone, Herbert Jouan, conseiller technique au ministère du Travail, a reconnu des anomalies dans le calcul des ajustements salariaux. « Tout le monde aura droit à la relativité salariale. Il n’y a personne qui n’aura rien avec les ajustements », a-t-il souligné en expliquant comment le calcul doit se faire et en citant quelques exemples de « recalculs » de salaires. 

« Dans le cas d’un laboureur qui a touché un salaire de Rs 16 821,81 en décembre 2023, on ajoute les Rs 4 925. Puis il faut retirer le montant qu’il a reçu en janvier. Cela fait une différence de Rs 3 242. À cela, on ajoute son salaire de janvier. Du coup, un laboureur devrait percevoir Rs 21 746,81 à partir du 1er juillet », a détaillé Herbert Jouan. 

Salil Roy, de la Planters Reform Association, a, pour sa part, dénoncé le manque de volonté de résoudre le problème de la main-d’œuvre « Il est grand temps que les décideurs sortent de leurs bureaux et viennent sur le terrain pour voir le problème. Faire des rapports n’aidera pas à avancer. Il faut de la volonté. »

Soulignant que les planteurs sont à bout, il a suggéré la mise en place d’un « replanting scheme ». Il a aussi abordé la rémunération pour la bagasse qui n’est pas à 100 % pour les planteurs. 

Devesh Dukhira, Chief Executive Officer du Mauritius Sugar Syndicate, a, quant à lui, évoqué les revenus du secteur de la canne à sucre, indiquant qu’ils étaient entièrement locaux. « Le revenu total pour la campagne 2023 était de Rs 13 milliards car il y avait une conjoncture exceptionnelle en 2022. Toutefois, le prix pour 2024 baissera probablement », a-t-il mentionné. La baisse, selon lui, pourrait osciller entre 25 % et 30 %. 

  • L’émission peut être visionnée en intégralité sur la page Facebook de defimedia.info et sur la chaîne YouTube de TéléPlus
 

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