Kai Neemaye : « Mo papa inn grandi dan lamer, o final lamer inn pran li » 

Keemaunchaune Neemaye, 67 ans, plus connu comme Carl, a trouvé la mort dans un accident en mer, le jeudi 22 décembre, à Tamarin. Ce père de famille était un passionné. « Depi zanfan li kontan lamer », nous dit son fils Kai, 40 ans. 

Son père était parti récupérer des casiers en mer ce jour-là, mais n’est jamais rentré. C’est Kai qui a retrouvé son corps à plusieurs mètres de profondeur. L’autopsie a conclu que le décès a été causé par les hélices d’un moteur de bateau. 

Cela faisait plus d’une quarantaine d’années que Carl gagnait sa vie en s’adonnant à sa passion. Père de deux enfants, une fille et un garçon, il leur avait transmis son amour de la mer. D’ailleurs, son fils Kai est également pêcheur. 

Son père, dit-il, ne vivait que pour se rendre en mer. « Li konn sa lamer-la lor so bout ledwa. Limem inn montre mwa tou », confie Kai. « Touletan li rev lamer. Li’nn grandi dan lamer e gete, o final lamer inn pran li », lâche-t-il. 

Le jour de cette disparition tragique, Carl, comme à l’accoutumée, s’était réveillé tôt pour se rendre en mer. « Vers 7 heures, il était déjà sorti pour aller récupérer ses casiers. Il fait le trajet à pied », explique Kai. D’habitude, il est de retour vers 11 heures. 

Kai était également en mer et, en revenant peu après 11 heures, il n’a pas vu son père. À 14 heures, Carl n’était toujours pas de retour. « Mo’nn trouve li pa normal sa ler-la li pa ankor rantre », dit le quadragénaire. Avec un groupe d’amis pêcheurs, ils se sont rendus en mer pour des recherches. C’est ainsi que Kai a aperçu une ombre à plusieurs mètres au fond de l’eau. 

« Je me suis équipé pour plonger. J’ai alors vu que c’était mon père. J’ai cru qu’il avait fait un arrêt cardiaque. Mais en voyant son bras, je me suis aperçu qu’il avait été sectionné. » Le cadavre a été transporté à la morgue. 

L’autopsie a confirmé que la victime n’est pas morte par noyade, comme suspecté dans un premier temps, mais des coupures reçues à la poitrine. Ce qui privilégie un accident de bateau. Les limiers de la CID de Rivière-Noire tentent de retracer l’embarcation impliquée dans ce drame.

Emmanuel, un ami de Carl, ne cache pas son indignation. « Se bann brakonie ki pa konn nanye lor lamer kinn tap ek Carl. Se pa enn bato peser an tou le ka. Limem finn apran mwa ek nou finn travay ansam. Bizin kone kisanla finn tap ek li », lance-t-il avec colère.