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"Juste l'attente": en Inde, les familles prient pour les 41 ouvriers piégés dans un tunnel

Attente et prières: pour les familles des 41 ouvriers indiens pris au piège depuis onze jours dans un tunnel routier qui s'est effondré dans le nord du pays, l'attente se prolonge mais l'espoir d'une issue heureuse ne faiblit pas.

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Les proches scrutent l'entrée du tunnel, où des bulldozers et des excavatrices s'activent pour percer les décombres de terre, roches et béton.

Les sauveteurs ont déjà foré mercredi les trois quarts des décombres, au travers desquels les ingénieurs s'efforcent d'enfoncer un large tube d'acier sur la longueur d'au moins 57 mètres de terre et de roches qui séparent les emmurés de l'air libre, selon les autorités.

Des ambulances étaient positionnées près de l'entrée du tunnel, prêtes à intervenir dans l'espoir d'une libération rapide des ouvriers piégés.

Des excavatrices ont déjà extrait des tonnes de terre, de béton et de gravats à la suite de l'effondrement du tunnel en construction, le 12 novembre, dans l'État himalayen de l'Uttarakhand.

Le chef du gouvernement de l'Etat de l'Uttarakhand Pushkar Singh Dhami a déclaré à son arrivée mercredi sur les lieux que le travail avançait "à un rythme rapide". Les ingénieurs ont déjà foré 45 mètres sur les 57 mètres de débris, réalisant une percée soudaine et rapide après des jours de progression très laborieuse, a-t-il indiqué.

"S'il n'y a pas de blocage, nous espérons qu'il y aura de bonnes nouvelles cette nuit ou demain", a déclaré à la presse Mahmood Ahmad, un responsable du ministère des Routes et Autoroutes.

"Le jour où ils sortiront du tunnel, pour nous, ce sera le plus grand et le plus heureux des jours", déclare Chanchal Singh Bisht, 35 ans, dont le cousin Pushkar Singh Ary, âgé de 24 ans, est pris au piège à l'intérieur.

M. Bisht raconte que la famille, qui a d'abord craint le pire, a été pleinement rassurée après avoir pu parler au jeune homme par radio mardi.

"Nous avons ressenti du soulagement et de l'espoir de le voir sortir", confie-t-il à l'AFP.

- "Nous ne pouvons qu'attendre" -
Le contact visuel a été établi pour la première fois mardi, grâce à une caméra endoscopique envoyée par les sauveteurs à travers le tuyau par lequel de l'air, de la nourriture et de l'eau sont régulièrement acheminés au ouvriers piégés.

M. Bisht a trouvé que les ouvriers semblaient avoir le moral. "Ils sont courageux" et "attendent d'être sauvés", dit-il. Son cousin "a dit qu'il jouait et discutait avec les autres".

"Les politiciens et les ingénieurs sont venus et nous ont donné des assurances, mais que pouvons-nous faire?", "nous ne pouvons qu'attendre", explique M. Bisht.

- "Les choses à la légère"-
Pour lui, les responsables des opérations de sauvetage ont d'abord "pris les choses à la légère". "Je ne comprends rien à l'ingénierie ou au travail technique, mais j'ai le sentiment qu'ils n'ont pas été proactifs".

Vikram Singh, 34 ans, reste lui posté près de l'entrée du tunnel, même si son frère, avec qui il a pu parler, lui a dit "qu'il allait bien" et lui a demandé de rentrer chez lui.

Les villageois ont érigé un petit sanctuaire hindou à l'entrée du tunnel en l'honneur du dieu local, Boukhnag. Ils expliquent que le temple d'origine avait été déplacé pour construire le tunnel, certains y voient la cause de l'effondrement.

Mercredi, un prêtre hindou est venu près du site et a prié pour les hommes pris au piège. Des secouristes se sont brièvement joints aux prières avant de retourner dans le tunnel.

Des collègues sont aussi présents sur le site de l'accident, dont Shankar Vaidya, qui a évité de justesse d'être bloqué au moment de l'effondrement.

Ce jeune homme de 21 ans, originaire de l'État de Jharkhand, se souvient de la chute discrète de petits gravats avant que le plafond du tunnel ne s'effondre. Par chance, il venait de finir son travail et de sortir.

"Soudain, des monceaux sont tombés", dit-il précisant que son oncle, deux amis et d'autres ouvriers de son village d'origine se trouvent à l'intérieur. "Nos villageois, nos familles, sont impatients de savoir quand ils seront sauvés et pourront rentrer chez eux".

© Agence France-Presse

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