Junaid Muslun, Managing Director de Pick N Eat Ltd (KFC) : «Nous avons dû puiser dans nos réserves pour payer les salaires»

Sous le couvre-feu, tous les opérateurs, indistinctement de l'importance ou de la réputation, sont logés à la même enseigne. C’est le cas de la chaîne de restauration rapide KFC. 

« La situation est très grave. Dans un élan patriotique et solidaire, nous allons essayer autant que possible de préserver l’emploi. Mais, si cela dure trop longtemps, nous ne pourrons tenir ». Tel est le cri d’alarme de Junaid Muslun, Managing Director de Pick N Eat Ltd, qui représente KFC à Maurice. 

Pour le mois de mars, indique Junaid Muslun, KFC a dû puiser de ses réserves pour payer les salaires d’environ 610 employés. « Pour le mois d’avril, il n’y a eu aucune rentrée d’argent. La situation est très compliquée », indique notre interlocuteur. 

D’où sa proposition pour que les autorités présentent des mesures holistiques. « Il n’est pas juste question de payer les salaires. Il faudrait que les autorités aient une réflexion globale. Prenons l’exemple de KFC. Nous travaillons parallèlement avec plusieurs prestataires, qui sont sans emploi quand nous ne sommes plus en activité. C’est un cercle vicieux. Le ‘spill-over effect’ est très important », ajoute-t-il. 

À savoir que KFC, qui a revu sa stratégie commerciale en cette période de crise, propose depuis quelques jours un service de livraison à domicile. « Cette activité ne représente, toutefois, qu’une goutte d’eau en termes de chiffre d’affaires. D’ailleurs, pour le service à domicile, il n’y a que le restaurant de Rose-Hill qui opère. Ce lundi, nous avons étendu le service en ouvrant le restaurant de Curepipe (Ndlr : KFC compte 21 restaurants au total) », indique Junaid Muslun. Il précise, au passage, que toutes les précautions d’usage ont été respectées pour éviter toute propagation du Covid-19 : port des masques, respect de la distance sociale, vérification de la température, désinfection des véhicules et des points de contact, etc. Et de conclure sur un appel à la population : « nous sommes tous dans le même bateau. À Maurice, comme à l’étranger. Chaque Mauricien a un rôle à jouer. Il faut suivre les consignes pour que le pays sorte de cette situation le plus vite possible ».