Le Dr Arvind Ramgulam, gynécologue impliqué dans le diagnostic concernant l’affaire des deux jumelles, n’est pas à ses premiers faits d’armes.
Une source du Medical Council a confié au Défi Plus que ce médecin a, dans le passé, fait l’objet de plusieurs enquêtes du conseil de l’ordre des médecins. Des recommandations de suspension ont également été faites.
Le Dr Ramgulam avait fait la Une des journaux en 1997/98. Il s’était retrouvé au cœur d’une erreur médicale qui avait coûté la vie à Madhvi Lobine. Cette dernière avait été admise à l’hôpital du Nord. Alors que les médecins devaient lui effectuer une transfusion de sang, la patiente avait reçu la mauvaise transfusion. La raison : les dossiers des patients se sont mélangés. Le ministre de la Santé d’alors, Kishore Deerpalsing, avait pris position sur cette affaire qui a valu la suspension du médecin.
Dans les différents centres de santé où il a exercé, ses anciens collègues allèguent qu’il a accumulé plusieurs plaintes et fait l’objet de plusieurs enquêtes. Mais cela ne l’a pas empêché d’être nommé consultant en charge à l’hôpital du Nord. « Il s’est probablement trompé sur l’échographie dès le début », explique un spécialiste.
Retraite anticipée
Au niveau du ministère de la Santé, on confirme avoir reçu la demande de mise à la retraite du gynécologue. « Il a fait valoir ses droits à la retraite. On ne peut empêcher une personne de partir à la retraite. Il a envoyé sa lettre pour nous en informer », affirme un préposé du ministère.
Dans son entourage, on avance que le Dr Arvind Ramgulam a songé à se retirer après que les autorités eurent pris la décision de le transférer à l’hôpital Flacq. « Le ministère lui a demandé d’exercer à l’hôpital de Flacq en attendant le bouclage de l’enquête. Dans le passé, il a déjà travaillé dans cet établissement, mais maintenant, il préfère partir en raison de son âge. Il continuera à exercer dans le privé », nous a-t-on fait comprendre.
En toute indépendance
Après deux rapports soumis au ministre de la Santé, l’enquête sur cette affaire se poursuit, sous directives du Conseil des ministres en date du vendredi 23 mars. Un panel de six employés de l’hôpital, dont le directeur, ont rencontré le couple Sookun, le mardi 27 mars.
Lors de cette rencontre, qui a duré environ 45 minutes, Akash Sookun et sa femme ont produit plusieurs documents. L’enquête suit son cours, affirme-t-on au niveau du ministère de la Santé. « Au niveau du ministère de la Santé, nous ne pouvons nous ingérer dans cette enquête, elle se fait en toute indépendance », explique une source officielle.
Effet miroir : phénomène fréquent et décelable
Depuis que l’histoire des fausses jumelles a éclaté, un terme fait l’actualité : effet miroir. C’est le phénomène qui explique que l’image d’un fœtus dans une échographie peut se dédoubler. Un phénomène fréquent, selon les médecins interrogés par le Défi Plus.
Et pour un gynécologue d’expérience, il devrait être facilement esquivé. « C’est quelque chose de fréquent, explique un des spécialistes approchés. Un médecin d’expérience peut toutefois repérer le phénomène et il suffit généralement de changer d’angle ou de refaire l’échographie pour s’en assurer. »
Les médecins interrogés expliquent ne pas comprendre comment un spécialiste d’expérience a pu croire jusqu’au terme d’une grossesse qu’il y avait deux bébés au lieu d’un.
« L’argument qui veut que les radiologues soient habilités à examiner les échographies ne tient pas. N’importe quel gynécologue est également formé à le faire », assure notre source.
Le principal concerné refuse de commenter l’affaire
Nous avons contacté le gynécologue en question. Joint au téléphone, il nous a simplement déclaré : « J’ai fait valoir mes droits à la retraite. Je pars en raison de mon âge. ». Par la suite, notre journaliste s’est rendu à son domicile à Trou-aux-Biches.
Il a de nouveau refusé de nous rencontrer. Un de ses proches précise que le gynécologue ne dira rien à ce stade, sur l’avis de ses hommes de loi. « Il est probable qu’il émettra un communiqué sur cette affaire dans les semaines à venir. Il entamera des actions légales contre ceux qui font preuve de mauvaise foi », a-t-il déclaré.
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