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Jugement favorable à Pravind Jugnauth au Privy Council : quelle incidence sur l’échiquier politique?

Cette victoire du Premier ministre, Pravind Jugnauth, et de ses colistiers, Leela Devi Dookun-Luchoomun et Yogida Sawmynaden, dans la circonscription No 8 (Quartier-Militaire/Moka) aura-t-elle un impact important sur l’échiquier politique ? 

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Le fait d’être définitivement libéré du poids d’une affaire de corruption électorale permet au chef du gouvernement de terminer son mandat sereinement, mais les effets ne sont qu’éphémères. C’est du moins ce qu’avance Jocelyn Chan Low, historien et observateur politique. « Ça va requinquer Pravind Jugnauth pour quelque temps. C’est évident », dit-il. 

Toutefois, « cela n’aura pas d’impact significatif sur sa popularité. Car 60 % des électeurs ne croient déjà plus dans les partis traditionnels ». Un impact négatif également pour l’opposition. « Elle a fait des élections truquées depuis 2019 le point central de son discours. Elle voulait s’appesantir sur les failles du système et un MSM élu avec 37 % des votes. L’opposition va certes essayer de botter en touche en persistant, mais il y aura un problème par rapport à la crédibilité de son discours. L’électeur ne va pas voir la technicité des points soumis et non soumis devant le Privy Council. Pravind Jugnauth pourra dire qu’il n’y a pas eu de fraude électorale. Cela va faire mal à l’opposition pendant quelque temps », analyse Jocelyn Chan Low. 

Pour Abdallah Goolamallee, Lecturer et observateur politique, « ce jugement vient booster le moral de Pravind Jugnauth en tant que personne, leader du MSM et Premier ministre. Cela lui redonnera confiance à un moment où les élections ne sont pas loin. Face à ses adversaires, mais aussi avec ses alliés, ses ministres, il a plus de légitimité. Il a été disculpé dans l’affaire MedPoint et maintenant dans la pétition électorale de Suren Dayal devant le Privy Council ». 

L’effet est décuplé parce que nous sommes en fin de mandat. « S’il était au début ou au milieu de son mandat, les effets auraient été différents. Mais là, à un moment où il entre en campagne électorale, il est plus solide. Déjà dans le court terme, avec la rentrée parlementaire, l’opposition est affaiblie », dit Abdallah Goolamallee. Tout comme Jocelyn Chan Low, il est d’avis que l’opposition perd une partie importante de sa stratégie politique. 

« C’est quand même un coup de massue, surtout pour Navin Ramgoolam, qui a pris comme cheval de bataille pour justifier sa défaite que les élections étaient truquées. Mais toutes les actions entreprises pour contester ont échoué. L’action ultime était cette affaire devant le Privy Council, en prenant le Premier ministre comme otage politique. Donc, sur le plan des élections truquées, ils ont perdu la guerre. L’opposition va devoir changer son fusil d’épaule ». 

Alain Laridon, ancien député et aussi observateur politique, estime que ce jugement « donne un tremplin au Premier ministre pour pouvoir continuer jusqu’à la fin de son mandat. Mais en politique, les choses peuvent changer en 24 heures. En tant que politicien, il va surfer dessus. Mais la vague est éphémère. Il ne peut pas tabler dessus pour marquer des points. La corruption, le népotisme, le copinage et la gestion du pays, c’est dessus que les gens jugent un gouvernement ».
 

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