Jugé coupable de parricide - Dronah Satyam Fullee : «Mo regret seki monn fer mo papa»

« Pardon mwa pou seki finn arive. Mo regret seki monn fer mo papa. Mo pa ti panse sa ti pou arive ziska sa nivo la. » C’est avec ces mots que Dronah Satyam Fullee (Raja), ancien étudiant et ex-habitant d’Ébène, s’est exprimé devant la cour d’assises.

Âgé de 34 ans, Dronah Fullee répondait d’une accusation réduite de « manslaughter », pour avoir tué son père, Dekha Fullee, ex-assistant surintendant de police, âgé de 67 ans. Il a plaidé coupable le mardi 23 septembre 2025 devant le juge Iqbal Maghooa. Le crime a eu lieu dans la nuit du 10 octobre 2014, à Ébène. Initialement, il répondait d’une accusation de « murder ».

La séance a été marquée par le témoignage du chef inspecteur Sandiren Murugesan, qui a lu les aveux du prévenu. Dronah Fullee y décrit une relation conflictuelle et marquée par la violence. « Li ti enn dimoun bien violan… li finn maltret mwa depi tipti », a-t-il déclaré. Il a raconté qu’il a vécu constamment sous des menaces, souvent armées. Le 10 octobre 2014, la situation aurait dégénéré. « Li finn remontre mwa kouto, li dir mwa li pou touy mwa… aster dan enn moman koler, mo pann kapav sibir sa plis, monn agress li. »

Il a frappé son père à plusieurs reprises, surtout dans la salle de bain. « Mo ti tap li boukou fwa… mo ti realize li inn inanimé, li ti pe saigné. » Pris de panique, il aurait quitté l’appartement et jeté le couteau sur la route.

Interrogé par les enquêteurs, il a reconnu qu’il a commis « enn gran erer » et a présenté ses excuses, évoquant un état psychologique fragile. 

Devant le tribunal, il a aussi relaté qu’il a subi des sévices, notamment des coups de matraque dans ses parties intimes.

Son avocat, Mᵉ Rama Valayden, a plaidé la clémence, soulignant l’âge du prévenu au moment du drame (23 ans) et son enfance douloureuse. La poursuite, représentée par Mᵉ Princilla Veerabudren, Senior Assistant Director of Public Prosecutions, a plaidé pour une peine de 23 à 35 ans de prison. Le juge prononcera la sentence ultérieurement.