Les droits des consommateurs sont-ils respectés ? Quelles mesures faudrait-il apporter pour mieux protéger ces derniers ? Que prévoit le ministère de tutelle ? Éléments de réponse...
C’est aujourd’hui, mardi 15 mars, qu’est célébrée la Journée mondiale des consommateurs. Suttyhudeo Tengur, président de l’Association pour la protection de l’environnement et des consommateurs (APEC), estime que les consommateurs, surtout ceux au bas de l’échelle, sont victimes des commerçants peu scrupuleux. «Aujourd’hui, si un consommateur a acheté un produit défectueux d’origine, il rencontre de nombreuses difficultés à l’échanger ou à se faire rembourser. Au Royaume-Uni, la loi régissant la protection des consommateurs prévoit que tout client non satisfait de la qualité d’un article peut se faire rembourser. J’estime que c’est primordial : cela soulagera le consommateur et aidera à mettre au pas certains commerçants », avance-t-il.
Quant à Jayen Chellum, secrétaire général de l’Association des consommateurs de l’île Maurice (ACIM), il estime que la priorité demeure la protection des consommateurs. « Il faut d’abord protéger les consommateurs, surtout ceux au bas de l’échelle, qui sont les plus affectés. » Selon lui, ce n’est pas possible qu’un demi-kilo de pommes d’amour se vende à Rs 100.
« L’écart entre les riches et les pauvres ne cesse d’augmenter. Il faut qu’il y ait un contrôle du marché », recommande-t-il. Le secrétaire général de l’ACIM propose une coordination entre les conseils de district et les municipalités pour aborder la protection des consommateurs dans une approche plus poussée et cordonnée.
Frais « exagérés » des banques
Suttyhudeo Tengur est d’avis que les charges imposées par les banques commerciales sont exorbitantes et exagérées. Selon lui, il faut que les banques réclament un strict minimum. Il souligne qu’il faut que la Banque de Maurice émette des guidelines afin de ramener les frais bancaires à un niveau acceptable.éducation des consommateurs
Nos interlocuteurs sont convaincus que l’éducation du consommateur est négligée. Suttyhudeo Tengur propose qu’un Consumer Ombudsman soit nommé pour entendre les plaintes des consommateurs. « J’estime que chaque business, que ce soit les grandes surfaces et autres hypermarchés, doivent afficher un document relatif au Customer Care, où les droits des consommateurs sont bien définis. » Jayen Chellum, lui, avance que les rapports des tests effectués sur les produits alimentaires doivent être rendus publics. « La publication de ces rapports permettra aux consommateurs de prendre conscience de ce qu’ils achètent et, en même temps, permettra à ceux qui ont fauté d’apporter des mesures correctives. » Enfin, nos deux interlocuteurs soutiennent que les publicités, qui sont souvent mensongères, doivent être réglementées.Les mesures prévues cette année
Au niveau du ministère du Commerce, de l’Industrie et de la Protection des consommateurs, on apprend qu’une série d’amendements et des mesures seront bientôt introduites pour le bien-être des consommateurs. « Nous avons déjà commencé à mettre de l’ordre dans les foires locales et internationales. Très prochainement, des règlements seront introduits pour empêcher le dumping des produits à Maurice », dit une source. Celle-ci indique que le nouveau Consumer Protection Bill sera une réalité cette année. « à cet effet, des amendements importants seront présentés au Parlement », dit-elle. Une autre priorité du ministère, cette année, est l’octroi d’un certificat d’authenticité aux importateurs de riz basmati. à la suite d’une visite du ministre Ashit Gungah en Inde, les gouvernements mauricien et indien ont décidé d’instituer un mécanisme de contrôle de la qualité qui permettra d’émettre un certificat d’authenticité. Le but est d’assurer que les Mauriciens consomment du riz basmati de qualité.Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !