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Journée mondiale de la météorologie : la tête dans les nuages…

Comprendre les nuages… C’est le thème de la Journée mondiale de la météorologie célébrée aujourd’hui. Il s’agit de souligner l’énorme importance des nuages pour le climat et l’eau. Un mystère de la nature qui donne du fil à retordre aux professionnels de la communauté météorologique.

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Edley Michaud : «Les nuages ont changé sous l’effet du dérèglement climatique»

Blancs ou gris, discrets ou menaçants, aux formes variées et aux couleurs changeantes, nous voyons les nuages sans vraiment les regarder. De quoi sont-ils composés ? Comment se forment-ils ? À quelle altitude? D’où vient leur nom ? Ce sont les questions que nous avons posées à Edley Michaud, amateur passionné de la météorologie et membre de la Société Météorologique de Maurice.

Commençons par le commencement. Qu’est-ce qu’un nuage?
Il s’agit tout simplement de gouttelettes d’eau ou de cristaux de glace en suspension dans l’air et qui résultent de la condensation de la vapeur d’eau.

Comment se forment-ils ?
En bref, chauffée par les rayons du soleil, l’eau des mers, des lacs et des rivières forme de la vapeur d’eau qui s’élève dans le ciel. Au contact de l’air froid, cette vapeur d’eau se condense en fines gouttelettes. Lorsque celles-ci se rencontrent, elles en forment de plus grosses, s’alourdissent et tombent en pluie. Il faut environ un million de gouttelettes pour former une goutte de pluie.

Nous avons parfois l’impression que les nuages sont à portée des mains. Quelle est en fait leur réelle altitude ?
On distingue des nuages de plusieurs altitudes : les nuages bas (de la famille des stratus), les nuages de l’étage moyen (entre 2 000 et 7 000 m d’altitude), de la famille des altos ainsi que le nimbostratus, masse nuageuse typique d’une perturbation qui occupe les deux premiers étages de la classification. Puis, les nuages élevés (de  7 000 m à environ 10 000 mètres selon la latitude). Enfin, notons la famille des nuages à développement vertical en forme de champignons. Leur base est parfois assez basse mais leur sommet peut culminer entre 8 000 m et  13 000 m voire davantage en zone tropicale. Il s’agit des cumulonimbus, nuages d’orage et de pluies torrentielles. Ces nuages inférieurs sont les plus remarqués car ils évoluent habituellement à moins de 1 000 mètres du sol. Il leur arrive même de toucher le sol et c’est ce qui provoque du brouillard.

Stratus, cumulonimbus, cirrus… D’où nous viennent ces noms ?
La plupart des noms de nuage comportent des racines et des qualificatifs latins qui, lorsqu’ils sont associés, donnent une indication du type de nuage. Notamment le stratus (étendu, couche, continu), le cumulus (amas, moutonneux), le cirrus (filament, fin), le nimbus (porteur de pluie) et l’alto (moyen même si altus en latin signifie haut). Le système international fondé sur des termes latins, utilisé actuellement pour la classification des nuages, a été élaboré en 1803 par le météorologue amateur Luke Howard dans son essai sur la modification des nuages, Essay on the Modification of Clouds. On trouve les racines de l’International Cloud Atlas à la fin du 19ème siècle. Il a été révisé à plusieurs reprises au 20ème siècle et, plus récemment en 1987, sous forme de livre papier avant l’avènement de l’Internet.

Il y a-t-il une relativité entre les nuages et le changement climatique ?
Les nuages régulent la température terrestre en renvoyant vers l’espace une partie des radiations solaires avant que celles-ci puissent toucher le sol. La nuit, ils agissent comme une couverture permettant de limiter les pertes de chaleur. Les nuages ont, en effet, changé sous l’effet du dérèglement climatique. Des changements qui renforcent l’absorption par la Terre de la radiation solaire et réduisent le retour des radiations thermiques vers l’espace. Le tout exacerbe le réchauffement en augmentant les concentrations de gaz à effet de serre. Ainsi, leurs liens avec le changement climatique constituent l’une des principales zones d’incertitude pour les scientifiques qui travaillent sur le climat et tentent d’anticiper son évolution future.

Le saviez-vous ?

La Société Météorologique de Maurice est une des plus anciennes sociétés météorologiques du monde. Elle a été fondée en 1851, soit il y a plus de 165 ans, par Charles Meldrum, un Écossais, établi à Maurice. Enseignant de mathématiques au collège Royal de Port-Louis à partir de 1848, Charles Meldrum était davantage connu pour ses talents de météorologue. Une rue à Beau-Bassin porte son nom.

Vassen Kauppaymuthoo : «Une énigme pour les météorologues»

Cumulus, cumulonimbus, cirrus… Les nuages sont au cœur des observations et prévisions météorologiques. « Les nuages ont un rôle particulier dans l’atmosphère, mais ils demeurent un énigme pour les météorologues », indique l’océanographe Vassen Kauppaymuthoo. « Ils sont tellement imprévisibles qu’il est très difficile de les modéliser. La preuve : les inondations de 2013 à Port-Louis qu’on n’aurait jamais prévues d’autant qu’il s’agissait de formations locales. Puisque ce n’est pas une science exacte, il est donc impossible de faire une prévision uniquement à l’échelle des nuages. » 

En tant que l’un des principaux modulateurs du chauffage dans l’atmosphère, les nuages contrôlent d’autres aspects du système climatique. « Il est donc essentiel de comprendre les nuages pour prévoir les conditions météorologiques et modéliser les impacts des futurs changements climatiques », souligne Vassen Kauppaymuthoo. « Les services météo, en tant que gardien de la population, sont donc appelés à un rôle de plus en plus important dans le suivi de l’évolution rapide du changement climatique. Le niveau de la mer monte, les circulations océaniques et atmosphériques changent et les catastrophes naturelles sont de plus en plus imprévisibles. C’est impératif pour tout service météo de se donner les moyens de pouvoir avertir la population au plus vite. »


Dans le monde… L’ONU prévoit des phénomènes météorologiques extrêmes en 2017

Inondations, sécheresses, cyclones, tempêtes hivernales, canicules... Les catastrophes naturelles semblent se multiplier aux quatre coins du globe depuis quelques années. Des conditions météorologiques et climatiques extrêmes sont encore à prévoir en 2017, selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM). Cette agence spécialisée des Nations unies a publié des prévisions inquiétantes sur le réchauffement de la planète lors de sa déclaration annuelle sur l’état du climat pour la Journée météorologique mondiale.

« L’année 2016 est la plus chaude jamais enregistrée », confirme Petteri Taalas, le secrétaire général de l’OMM, en évoquant la fonte de la banquise et l’augmentation du niveau de la mer. D’après l’OMM, « ces phénomènes extrêmes sont toujours d’actualité en 2017 ».  En s’appuyant sur des études récentes, l’organisation affirme que le « réchauffement des océans pourrait être encore plus prononcé qu’on ne le croyait ».

« Être sur son petit nuage »

Cette expression, apparue dans le courant du XXe siècle, n’est qu’une variante d’« être dans les nuages ». Les nuages qui connotent la hauteur et le moelleux sous-entendent la rêverie et la distraction. C’est pourquoi on dit qu’une personne « vit sur son petit nuage » lorsqu’elle semble complètement enfermée dans un monde imaginaire très éloigné de la réalité. L’expression est ainsi souvent employée pour désigner les couples amoureux.

Micro-trottoir : Que savez-vous des nuages ?

Kalaivanee Renghen,  25 ans

Je sais qu’ils se forment selon les conditions climatiques et géographiques. Ils résultent du cycle de l’eau sur la terre. Ils sont d’une importance vitale car ce sont eux les usines à pluie. C’est une source primordiale de l’eau sur terre et sans lequel l’homme ne peut survivre. Les nuages nous permettent aussi de laisser libre cours à notre imagination et à nos rêves. Moi, je suis une fille des nuages et je le resterai tout en ayant les pieds sur terre.

Bhavish Boodhooa, 20 ans

Je sais seulement que c’est de la vapeur d’eau à l’origine de la pluie.

Christelle Jan, 17 ans

Franchement, je ne sais pas grand-chose des nuages. Je ne me suis jamais vraiment posé la question. C’est intéressant parce que les nuages sont là sur notre tête et on les prend un peu pour acquis. Pour moi c’est juste normal qu’ils soient là. C’est une chose naturelle.

Jayveen Bungaree, 23 ans

Oh, je sais que quand c’est lourd, il se met à pleuvoir.

Jeffrey Collimalay, 27 ans

C’est supposément de l’eau évaporée de la terre, par le soleil, qui forme les nuages. Quand ils sont assez lourds, il tombe de la pluie. Je crois aussi que quand deux nuages lourds entrent en contact, ils provoquent le tonnerre. Un nuage peut peser plus d’une tonne.

Derek Lecoquin, 26 ans

Les nuages sont vraiment importants. Il faut comprendre qu’au-delà de ce qu’on peut voir et imaginer, les nuages ont leur rôle dans l’atmosphère. Ils nous procurent les conditions nécessaires à la vie sur terre. Ils permettent la pluie et sont, par ricochet, notre source de vie, c’est-à-dire de l’eau.

 

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