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Journée mondiale de la jeunesse : quand les jeunes vivent de leur passion

Journée mondiale de la jeunesse
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Ils sont jeunes, ont du talent à en revendre et se forgent un nom dans l’univers culturel. Malgré les difficultés, ils sont nombreux à faire de leur passion leur gagne-pain. Alors qu’on célèbre la Journée internationale de la Jeunesse, ce lundi 12 août, nous avons rencontré des artistes et artisans qui ont fait ce choix.

Emilie Sheung Chun, 25 ans, vit pour la danse. Elle fait du ballet depuis qu’elle a six ans avec Jane David au David Academy of Dancing. Depuis quatre ans, elle est en formation à la Royal Academy of Dance pour devenir professeur de danse classique qualifiée. « J’ai eu l’opportunité de danser dans plusieurs spectacles et productions comme Le Fantôme de L’Opéra en 2014, produit par l’agence Immedia, et le Conservatoire François-Mitterrand, “Tribute to Lady Mary David” en 2016 par Teresa et Jane David, et pour la première partie de la troupe de Ballet de Tianjin en 2017 dans la pièce “Celebration of Love” chorégraphiée par Teresa David. J’ai aussi eu la chance d’enseigner dans plusieurs écoles de danse dont la Black River Dance Academy, La Studio Dance School et la David Academy of Dancing. »

Après avoir participé, en 2017 et 2018, à un cours intensif d’été avec the American Ballet Theater à New York, elle décide de tenter sa chance pour auditionner à The Ailey School. Elle est acceptée dans une des meilleures écoles de danse à New York. « J’ai fait le choix de tout quitter pour me consacrer à ma passion et j’accepte de faire des sacrifices. » Sa prochaine étape, c’est de trouver du travail dans une école de danse à New York.

Elodie Adone a lancé Créloa Crafts, des serviettes hygiéniques réutilisables.
Elodie Adone a lancé Créloa Crafts, des serviettes hygiéniques réutilisables.
Nir Arieli-Emilie évolue dans l’univers de la danse à New York.
Nir Arieli-Emilie évolue dans l’univers de la danse à New York. (Credit photo Emilie Sheung Chun)

Ce choix de carrière n’a pas été de tout repos pour la jeune femme. Emilie confie : « Je souhaite partager mon art et l’enseigner. La compétition est rude dans le monde de la danse. Il faut une force mentale et des finances. Récemment, j’ai demandé une aide au ministère des Arts et de la Culture mais ma requête a été refusée. »

Depuis plus d’une dizaine d'années, Doorgesh Mungur s’est fait un nom dans l’univers de la photographie et plus précisément dans la 'wedding photography'. Mauriciens et étrangers sont férus de ses clichés. Issu de parents artistes et fils d’un photographe, c’est durant ses études tertiaires en Computer Sciences qu’il flashe sur la caméra. Il travaille dans le designing avant de faire la rencontre du vidéographe Arvind Mattadeen et de Kevin Gutty avec lesquels il se lie d'amitié.

Après la photographie, Doorgesh Mungur s’est lancé dans la vidéographie.
Après la photographie, Doorgesh Mungur s’est lancé dans la vidéographie.

Face à la compétition qui se fait rude malgré les années d’expérience et afin de donner un nouveau souffle à sa carrière, Doorgesh décide, il y a quelques mois, de se lancer dans la vidéographie. « J’ai toujours été fan de cinéma et surtout de films qui ne sont pas commerciaux. Comme il y avait une période basse et que j’écrivais régulièrement des scénarios, j’ai approché Arvind, Kevin et quelques contacts pour présenter mon projet de court-métrage et ils ont tout de suite adhéré. » C’est ainsi qu’ils tournent ensemble « Latereklesiel ». Le film, toujours en montage, est prévu pour fin 2019. Doorgesh, qui se décrit comme un artiste-photographe, présentera son film dans des festivals internationaux.

Il souligne : « J’ai connu des difficultés durant ma carrière, cela fait partie du jeu lorsqu’on est entrepreneur, mais j’ai toujours pris ces difficultés comme de nouveaux défis. La plus grande difficulté, c’est de ne pas avoir de travail. Je souhaite ‘lead by example’. »

Une pub craquante

Edeen Bhugeloo a choisi de vivre  de sa passion pour la comédie.
Edeen Bhugeloo a choisi de vivre de sa passion pour la comédie.

Edeen Bhugeloo, 30 ans, est artiste-interprète et acteur. Tout commence pour lui dans une publicité pour des cacahuètes, en 2006, alors qu’il n’est que collégien. Il enchaîne dans le théâtre avec la troupe Lesgenfoires. « C’est là que je me suis rendu compte à quel point le théâtre pouvait être bénéfique pour les spectateurs et acteurs à travers la cohésion de groupe et l'amitié derrière la scène et les larmes et les rires des spectateurs. Je voulais aider à changer le monde mais je sais qu'une vie ne suffirait pas mais il y a une possibilité à travers le théâtre et le cinéma. »

Edeen : « Au moment de tout plaquer, je tombe sur une annonce "Recherche comédiens". J'appelle et c'est une boîte de doublage. On commence à faire des projets-pilote et on reçoit des contrats. » Il enchaîne alors avec des films et des court-métrages. « Mon gagne-pain, c'est surtout le doublage et les pubs radio mais c’est un plaisir pour moi de tourner dans des films, dont Serenity. En ce moment et peut-être dans les années à venir, les films seront d'ici et je souhaite être de la partie. Je crois que je suis à 40% de ma carrière. Quand j'ai vu ce que pouvait faire le 7e art, j’étais conquis. Je me suis dit, c'est ça ou rien, ça passe ou ça casse. Je finirai dans la rue s'il le faut. »

Anxiété sociale, rémunération, pas de protection des artistes ou de salaires minimum, les paiements en retard de plusieurs boîtes, ce n’est pas un travail de tout repos. « Parfois j'ai gagné gros et parfois presque rien. » Comédie musicale, court-métrage, doublage, séries et peut-être des films locaux, les projets ne manqueront pas, cette année, pour Edeen.

Elodie Adone, 25 ans, est la fondatrice de Créloa Crafts, des serviettes hygiéniques réutilisables. Cette artisane a lancé ce projet il y a un an. « Après mes études de spa and facial services, j'ai fait plusieurs stages et j'ai pris conscience que j'aidais les femmes à se sentir mieux dans leur peau. C’est pour cela que j'ai décidé de lancer mon spa mais, faute de finances, mon projet n’a pu se concrétiser et je me suis tourné vers ma seule et grande passion : l’artisanat. »

Douée de ses mains, elle commence à produire des kits de manucure et cuisine pour des idées cadeaux sans grand succès. C’est après quelques recherches qu’elle finit par avoir une idée ingénieuse. « J'ai toujours eu des soucis avec les serviettes hygiéniques commerciales jetables et c'était l’occasion de tester une alternative qui est écologique et sans produits chimiques. »

Elodie lance Créloa Pads pour en faire profiter à toutes les Mauriciennes. Ses pads en coton sont sans produits chimiques et donc sans risque d’irritations et économiques. « J'ai réalisé l'importance des pads réutilisables sur notre santé et notre budget. Aujourd’hui, je souhaite continuer à faire les Mauriciennes bénéficier de mes produits. »

 

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