En berçant notre quotidien, la musique nous permet d’exprimer nos émotions. Aujourd’hui, il est impensable de vivre sans musique. Tout simplement, parce qu’elle a pris une place indispensable dans notre existence. Si elle fait rire, danser, pleurer, elle peut aussi nous transformer. À condition de savoir l’écouter …
Prêtons-nous attention aux détails, parfois aussi subtils que sublimes de l’orchestration, aux violons qui portent une mélodie, à la guitare qui souligne une phrase ou encore aux contrebasses qui accentuent le rythme ? Au quotidien, des milliers de personnes à Maurice, utilisent des baladeurs numériques pour écouter une douce symphonie ou leurs smartphones pour une musique plus rythmée. D’autres n’hésitent pas à brancher leur JBL avec le son à fond la caisse, surtout dans les autobus, pour faire entendre leur choix du jour. Même si cela énerve parfois les autres passagers, qui somnolent avant d’aller au boulot. Bref, chacun a ses préférences. Toutes agréables certes, mais qui toutefois ne laisse finalement qu’une sensation de plaisir éphémère, car les émotions varient au fur et à mesure que les chansons s’enchaînent sur la playlist. Alors entamons cette Journée mondiale de la musique sur une bonne note… avec ces mélomanes qui nous partagent leurs goûts musicaux !
Maya : «Du son à l’émotion»
Maya Hardy ne peut concevoir une existence sans musique ou sans rythme. Et va jusqu’à dire que si elle était amenée à perdre l’ouïe, elle vivrait tout de même au rythme des vibrations. C’est dire, la place qu’occupe la musique dans sa vie ! En vérité, cette chroniqueuse, âgée de 27 ans, est incapable de passer une journée sans écouter de la musique. Allant du Punk rock, au Heavy Metal en passant par l’Indie Rock, elle en voit de toutes les couleurs, lâche-t-elle dans un éclat de rires. Son répertoire musical varie en fonction de son humeur. « Il y aura toujours une chanson qui me parlera plus qu’une autre dans des moments précis de ma vie. Les deux sont indissociables. » Et si actuellement, elle écoute « message personnel » de Françoise Hardy, en boucle, c’est évidemment parce qu’il y a « des mots que je ne dirai pas »… La musique a toujours influencé sa vie, et vice versa soutient Maya. En effet, à chaque étape de sa vie, il y a eu un musicien, une chanson pour l’accompagner émotionnellement, nous confie-t-elle.
Rebecca : «C’est du bruit qui pense»
Des oiseaux qui chantent, les feuilles dans les arbres qui bougent au gré du vent, le flot d’une cascade ou encore le bruit des vagues et la pluie qui tombe… On est entouré de bruit qui pense, comme le dit Victor Hugo. Rebecca Nulliah (32 ans) adore se ressourcer dans la nature, car une multitude de sons la ramène vers sa musique intérieure, explique-t-elle.
Si la musique adoucit les mœurs, chaque type a ses vertus que l’on ne peut nier. Elle nous fait passer de l’euphorie aux larmes. Mais la musique au naturel, souligne la jeune femme, a de nombreux bienfaits sur le corps et la santé mentale. Ainsi au quotidien, elle se laisse emporter par les fréquences de résonances des éléments naturels lorsqu’elle est dans son jardin. « Music is the sound of God », voilà comment elle résume les sons qu’elle écoute et qu’elle découvre.
La musique est aussi une source d’inspiration pour Rebecca, surtout lorsqu’elle a besoin de s’exprimer en dessin. « Je dirais que la musique et moi, c’est une longue histoire d’amour, sans pour autant être musicienne. » Si elle ne joue pas encore d’un instrument, elle a toujours été attirée par comment le mouvement des doigts sur le tabla puisse produire un son qui fait vibrer son cœur. Mais s’il y a un instrument qu’elle souhaite pratiquer, c’est le « Saraswati Veena », nous dit-elle. Mais en attendant, entre le chant des oiseaux et sous le vent, elle, qui n’est pas branchée musique commerciale, trouve toutefois fascinant les choix musicaux de ses amis qui lui partagent diverses playlists, dont elle avoue apprécier pour les émotions que génère chaque chanson ou musique qu’elle découvre en pratiquant l’écoute active.
Jade : «Pour avoir le moral»
6 h 35. Jade Arokium branche NRJ sur son iPhone car elle déteste se réveiller au son de l’alarme qui va se déclencher dans dix minutes. « Sapés comme Jamais » de Maître Gims joue à fond et elle sort du lit pour entamer la journée. Cela pour avoir le moral. Fleuriste de profession, Jade (25 ans) confie qu’elle commence toujours sa journée en écoutant de la musique. « Quoi de mieux que la musique pour chasser les blues que j’ai chaque matin lorsque je dois aller travailler », dit-elle, tout en rigolant.
Pour se préparer le matin, en voiture pour se rendre au boulot, ou encore dans son atelier pour confectionner ses bouquets, Jade écoute toujours des chansons, à la radio ou sur son smartphone. Elle avoue que la musique a un grand pouvoir sur ses émotions. « Écouter ma playlist peut transformer une journée ordinaire en quelque chose de magique. Souvent, elle m’apporte du réconfort et m’aide à me détendre pour mieux faire mes créations », dit-elle. Mais partage aussi ses frissons, à la seconde où elle entend quelque 150 choristes chanter le requiem de Mozart dans une fusion totale… En un mot, la musique nous transforme à chaque fois qu’on l’écoute, fait-elle ressortir. Et Jade se laisse emporter par une bouffée de nostalgie lorsqu’elle parle de musique.
Agnès : «J’ai la musique dans la peau»
« J’ai la musique dans la peau », lance d’emblée Agnès Constant. Ces paroles, qui ressemblent à celles du titre phare du groupe Zouk Machine, donnent un aperçu du style musical, qui séduit au plus haut point, cette assistante administrative de 32 ans. Elle ne peut concevoir de démarrer une journée sans quelques notes de musique. Elle confie que cela l’aide à évacuer le stress qui la ronge au quotidien.
Cela fait plusieurs années que la jeune femme est adepte de zouk. « Cela remonte à l’enfance. Ma mère me raconte que je n’avais que trois mois quand elle m’installait devant la télé pour visionner un clip du groupe Kassav. Bien entendu, je n’ai aucun souvenir de cette époque, mais je pense que cela a eu un impact sur mes préférences musicales », explique-t-elle.
On serait tenté de croire que c’est le cas, tant le zouk est omniprésent dans sa vie. Agnès reste convaincue que ce style de musique est un vecteur d’émotions. Il n’y a qu’à la voir avec ses écouteurs au travail pour se rendre compte de l’étendue de son amour pour le zouk. « Les paroles, couplées à la musique entraînante, sont empreintes de vérité. Cela me permet de m’évader, de rêver, de penser que je suis en vacances… Quand j’écoute du zouk, plus rien d’autre ne compte. J’ai alors les sens à fleur de peau. Une vague d’émotions me transporte le cœur et envahit mon âme. C’est difficile de le faire comprendre à ceux qui n’en sont pas fans », indique-t-elle.
Le zouk, poursuit-elle, parle surtout d’amour. Ce style, rempli de sensualité, permet à la jeune femme de s’épanouir à tous les niveaux. « Rien de mieux qu’une soirée en amoureux avec un bon zouk en bruit de fond pour passer un bon moment. Je le conseille vivement à tous. Cela permet de resserrer les liens et de faire le vide. » Et si, elle était condamnée à ne plus écouter du zouk ? « J’en mourrais », lance-t-elle sans détour.
Paul Olsen : «Une question d’humeur»
Définie comme un art d’expression, la musique transmet, par l’intermédiaire d’instruments et de sons, un message, un parcours ou encore un état. Si elle est un art pour l’artiste, nous, nous l’écoutons pour l’apprécier, l’apprivoiser et l’adapter à notre vie de tous les jours. Elle est souvent une force, voire une motivation, quand on doit se lancer dans une activité : sport, ménage, sortie, jardinage, bricolage … La musique est également souvent un refuge dans les moments de tristesse, des coups durs. Mais elle rythme aussi les bons moments de notre vie : célébrations, joie, amour, entre autres. Soit on est musicien, soit on écoute de la musique. Paul Olsen est un passionné de musique classique. Mais il en écoute pas tous les jours, nous dit-il. Son choix de musique se fait selon les moments et varie entre musique symphonique, séga ou maloya, entre autres.
Ilyana : «C’est mon compagnon de toujours…»
La musique occupe une partie intégrante de la vie d’Ilyana Karrim (30 ans), voire comme un compagnon de toujours. « La musique me réveille, me réconforte, m’encourage et aussi m’aide à me rapprocher des battements de mon cœur. Comme le dit Emmanuel Kant : la musique est la langue des émotions », partage-t-elle.
Pour cette banquière, la musique ne se limite pas qu’aux instruments ni aux notes composées par l’être humain. Elle est, dit-elle, également présente dans tout : le chant des oiseaux, la pluie qui tombe à grosses gouttes, le rire des enfants, le souffle du vent ou encore l’écrasement des vagues sur la plage.
D’ailleurs, la « nature lover » ne manque pas de partager qu’elle se réveille au bruit du flot d’une cascade, située en face de sa maison à Vacoas. Et elle rigole tout en précisant que le miaulement de son chat Grace, fait aussi partie de sa musique du matin. Juste après, elle entame sa journée en branchant sa playlist à son JBL. Avec « Over the Rainbow » qui joue à fond la caisse, c’est le rituel matinal lorsqu’elle se prépare pour aller travailler.
La suite des chansons varie en fonction de ses émotions. En quête de motivation et pour être bien dans sa peau, ses choix : « You raise me up » et « Hall of Fame », des chansons pour se déstresser, nous dit-elle. Et au boulot, c’est les comptines qu’elle écoute en boucle, lorsqu’elle doit rédiger des rapports. « Jongler avec les chiffres et éplucher les transactions de multiples comptes bancaires par jour, il faut bien garder son calme. Et la musique douce des comptines me permet de faire les rapports passer comme une lettre à la poste », dit-elle, en éclatant de rire. Mais le soir, Ilyana écoute de la musique soufie ou classique à cordes frottées sur un violon, pour transcrire ses ressentis sur papier ou sur son blog. Elle a pour passion secrète l’écriture.
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