Chaque 12 mai a lieu la Journée internationale des infirmières. Le thème choisi cette année : « Les infirmiers, une voix pour diriger : la santé est un droit humain ».
Soigner, guider, être au service des patients, promouvoir le domaine de la santé font partie intégrante de leur mission quotidienne. Ainsi ces 4 445 infirmiers qui travaillent dans les secteurs privé et public se battent chaque jour pour favoriser l’accès à des soins de qualité. De ces 4 445 infirmiers, 70 % sont des femmes contre presque 30 % chez les hommes.
Ce métier a évolué depuis quelques années. Les infirmiers ne se bornent pas à passer leurs journées à donner le bain aux patients, à se contenter d’administrer des injections ou prendre la température. Aujourd’hui, ils sont à la pointe de la technologie avec des formations constantes sur les nouveaux gadgets et services.
Certains disent que la profession a littéralement changé. Depuis quelques années déjà, plusieurs unités de soins ont vu le jour, comme la Hyperbaric Oxygen Therapy Unit, une technique thérapeutique qui consiste à plonger un patient dans un environnement dont l'oxygène a une pression supérieure à celle de l'atmosphère. Unique à Maurice, cette unité est située à l’hôpital Victoria à Candos.
Bharatee Sungkur : «Les patients sont souvent tendus»
Cela fait 15 ans depuis que Bharatee Sungkur a rejoint le service hospitalier comme Medical Outpatient Officer à l'hôpital de Candos. Elle soutient que c’est un métier difficile et qu’il faut être conciliant. « Parfois, les patients sont impatients et tendus, alors nous devons constamment nous adapter », soutient-elle.
Sa journée est chargée. Tous les jours, elle commence avec les prises de sang des patients, après elle s’occupe des patients intubés, si nécessaire. Puis, elle s’occupe des dossiers qu’elle doit classer par ordre de traitement. Là, elle doit canaliser les patients vers différents docteurs ou spécialistes. « Ces missions semblent répétitives, mais elles sont différentes tous les jours. Je côtoie les gens au quotidien et ils sont tous différents les uns des autres. Certains sont difficiles, d’autres amicaux et, avec certains, on discute. Malgré tout, j’effectue chaque tâche avec délicatesse ». Elle trouve dommage que son statut d’infirmière ne soit pas promotionnel. « À moins, que je change de département ou que je suive d’autres formations pour travailler ailleurs. À ce stade, il n’y a pas de poste promotionnel ».
Âgée de 33 ans, cette mère de famille estime qu’elle est chanceuse, car elle ne travaille pas la nuit. Ainsi, elle peut s’occuper de son fils de 8 ans. « Pour le moment, j’arrive à gérer ma vie personnelle et professionnelle. Comme je n’assure plus de service le soir, j’ai plus de temps à consacrer à mon fils ».
Mayavadee Bangaradu : «Ce métier n’est plus ennuyant»
Nous sommes à la salle 2.1, le Labour Ward de l’hôpital Sir Seewoosagur Ramgoolam National (SSRN) à Pamplemousses. Une salle qui dégage une odeur de nettoyant, avec des plantes disposées aux quatre coins pour embellir ce lieu, souvent maussade. Des femmes sont allongées sur le lit. Certaines avec leur bébé, alors que d’autres attendent patiemment leur tour pour accoucher. Cette, salle qui dispose de 31 lits, est un peu comme la deuxième maison de Mayavadee Bangaradu, l’infirmière responsable. D’ailleurs, elle avoue y passer le plus clair de son temps.
Cette mère de famille débute sa journée par attribuer les tâches de chacune.
Après le briefing, Mayadavee Bungaradu fait un tour dans la salle pour déceler des anomalies. Elle vérifie que tous les draps ont été changés, que la salle est propre, que les demandes spécifiques pour les repas des patientes ont été prises en considération et que le tri des déchets a été soigneusement effectué. « Au courant de la journée, je fais de temps en temps un tour dans la salle pour m’assurer que tout se passe bien. Je passe tout sous la loupe ». Elle ajoute qu’elle considère les patientrs, ainsi que son équipe, comme une petite famille.
Certains patientes sont hospitalisées pendant des semaines et Mayadavee s’assure qu’elles sortent d’ici avec un sourire. C’est sa seule satisfaction. Du haut de ses 39 ans de carrière, Mayadavee salue cette profession et ne cesse d’apprendre afin de donner l’exemple aux nouveaux. « Je voudrais laisser derrière moi tout ce que j’ai appris. J’aime partager et transmettre mes connaissances, et comme responsable des infirmiers de ce service, je suis obligée d’avoir une réponse à tout pour pouvoir guider les nouveaux qui intègrent le service ». Néanmoins, si elle ne trouve rien à reprocher au niveau de son service, elle avoue quand même que certaines demandes mettent du temps à être prises en considération en raison des procédures. « Pour changer une ampoule ou du matériel, il faut attendre parfois des mois avant que le nécessaire ne soit fait ».
Pradeep Taucoor : «L’infirmier a beaucoup plus de responsabilités»
À l’occasion de cette journée qui est la leur, Pradeep Taucoor revient sur cette profession qui est trop souvent négligée. C’est un vieux routier avec 36 ans au service des patients. Une carrière qui n’aurait sans doute pas eu lieu, si Pradeep ne ressentait pas cet amour pour s’occuper des autres. Aujourd’hui, il est le porte-parole de la Senior and Other Nursing Staff Association et il est secrétaire de la Federation of Health Services Union.
Comment le métier d’infirmier a-t-il évolué ?
Depuis quelques années, cette profession a beaucoup évolué. C’est un métier où il faut tendre la main aux patients et répondre à leurs besoins au quotidien. L’infirmier ne se contente plus de prendre la tension artérielle, de donner leur bain aux malades ou de les aider à manger. Aujourd’hui, ils ont plus de responsabilités. Les infirmiers sont constamment en formation, car il y a, tous les jours, de nouvelles avancées dans le domaine de la santé.
Quelles sont les qualités qu'il faut avoir pour exercer ce métier ?
Il faut d'abord aimer ce métier. Il faut aussi beaucoup de patience. Il y a des jours où nous sommes à bout car des patients nous mettent à rude épreuve. Toutefois, le contrôle de soi est primordial. Le métier en lui-même n’est désormais ni routinier ni ennuyeux. Au contraire, on apprend quelque chose de nouveau tous les jours.
Quellres sont les principales tâches d'un infirmier ?
Les tâches principales restent les mêmes. S’occuper des patients, s’assurer qu’ils sont bien, qu’ils ont pris leurs médicaments et effectuer leurs examens médicaux, en sus, des tâches plus importantes. Aujourd’hui, ils effectuent aussi des tests de la rétine, l’endoscopie et la gastroscopie. De nouvelles responsabilités viennent s'ajouter à leur liste, comme le GPS Monitor Ambulance qui consiste à voir et à vérifier où se trouvent les ambulances, afin de les diriger, les guider lors d’un accident de la route ou s’il faut récupérer un malade.
Si vous aviez une chose à changer ?
Il n’y a pas grand-chose à dire, si ce n’est que le métier n’est pas considéré à sa juste valeur. Après les patients, ce sont les infirmiers qui font tourner un hôpital. Ils sont indispensables et ce, à chaque étape. Il y a plus de 9 millions de malades à visiter un centre de santé chaque année et ils ont tous affaire à un infirmier. La Journée internationale des infirmières, c’est une fierté et une gloire, car le monde reconnaît notre travail.
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