Live News

Journée internationale de la Femme : rencontre avec Noelette Léopold, 47 ans, ex-toxicomane

Noelette Léopold, ex-toxicomane, est une femme indépendante qui a reconstruit sa vie.

Elle a beaucoup hésité avant de témoigner à visage découvert. En cette journée internationale de la Femme, Noelette Léopold célèbre aussi son anniversaire, l’occasion pour cette ex-toxicomane de se positionner en exemple pour les femmes toxicomanes mères et droguées qui peinent à sortir du gouffre.

Publicité

Elle s’est droguée pendant douze ans, cela va faire onze ans qu’elle n’y touche plus. Cette ex-résidente de Chrysalide a plusieurs responsabilités. Elle habite Tamarin et elle est mère célibataire de quatre enfants âgés de 13 à 23 ans. 

Elle confie avoir commencé à se droguer à l’âge de 15 ans. « Avec un groupe d’amis, on prenait des comprimés. » À l’époque elle travaillait à l’usine. Au fil du temps, elle passe au gandia, puis à l’héroïne avec son ex-mari, qui est un drogué. Ce fut le début de l’enfer pour elle. 

« J’ai connu des hauts et des bas, il a fait de la prison trois fois et les trois fois j’ai essayé d’arrêter. J’en consommais seulement une fois par mois, car je ne travaillais pas. » Entre-temps, elle devient mère à deux reprises. « Ce sont mes beaux-parents qui s’occupaient de mes enfants, car je n’étais pas capable de le faire. Mo ti konn zis mwa ek mo ladrog. Mo leve mo pans zis sa mem », raconte-t-elle. 

Avec son consentement, ses deux enfants sont envoyés en France avec sa belle-sœur. Elle rencontre son deuxième concubin qui se drogue lui aussi. « Je suis tombée enceinte de mon troisième enfant puis d’un quatrième. Je me voyais dans l’incapacité d’accoucher de cet enfant, je voulais même avorter. »

Ce sont mes beaux-parents qui s’occupaient de mes enfants, car je n’étais pas capable de le faire. Mo ti konn zis mwa ek mo ladrog. Mo leve mo pans zis sa mem »

C’est une simple phrase sortie de la bouche de sa nièce de 10 ans qui fera basculer sa vie à jamais. « Ou pe vinn mama ankor abe aret drogue alor. » Ces mots ont marqué Noelette. Avec un bébé de 19 jours dans les bras, elle débarque chez Chrysalide. Ce qui devait être un programme de neuf mois durera deux ans. « Au début je me disais que je n’allais même pas rester trois mois, mais en suivant la thérapie au centre, j’ai appris à me connaître. »

Elle s’est alors fixé des objectifs : sortir de la drogue et surtout être indépendante, avoir un emploi stable, une maison et offrir l’éducation à ses enfants. Devant son comportement exemplaire, elle se voit offrir un emploi au centre Chrysalide. Elle économise assez d’argent pour louer une maison. « J’ai loué une maison et je n’avais qu’un lit et une télévision offerts par le centre. Je n’avais pas de chaise, on s’asseyait sur un drap par terre. »

Noelette a travaillé dur pour joindre les deux bouts et envoyer ses enfants à l’école. Elle était « Field worker » pour Chrysalide, mais aussi bonne et plus récemment garde-malade. 

Onze ans plus tard, ce sont des enfants brillants qu’elle élève, à la sueur de son front : « Mon seul regret c’est de ne pas avoir pu être un parent exemplaire pour mes deux filles, mais je suis en contact avec elle. Je dois remercier mes employeurs pour leur compréhension. »

« Nous avons tous besoin d’un modèle dans la vie et d’un soutien lorsqu’on est dans le gouffre », fait-elle ressortir.

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !