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Journée des enseignants : les règles d’or pour être un bon prof

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Faizal
Faizal Jeeroburkhan, pédagogue.

Depuis 1994, la Journée mondiale des enseignants est célébrée le 5 octobre de chaque année. Cette journée permet de réfléchir à cette noble profession qui est de plus en plus exigeante mais qui reste passionnante. 

L’enseignant est celui qui contribue à façonner l’adulte de demain. Il est formé pour aider l’élève à se découvrir et à se surpasser. Tout le monde se souvient d’un ou de plusieurs enseignants qui ont marqué leur enfance ou leur adolescence. Aujourd’hui, grâce à ces derniers, certains occupent des postes à responsabilités. L’enseignant, quant à lui, est fidèle à son poste. Quelques-uns des pédagogues que nous avons interrogés nous dresse le profil du parfait enseignant. 

« Sur le plan intellectuel, l’enseignant doit détenir des connaissances accrues dans la matière qu’il enseigne, le programme d’études et le système éducatif en général. Il doit aussi avoir une connaissance de la physiologie et de la psychologie des enfants ainsi que de leur développement physique, intellectuel, émotionnel et moral », explique le pédagogue Faizal Jeeroburkhan.

L’enseignant, dit-il, a un rôle essentiel à jouer dans le développement économique, social, environnemental, culturel, scientifique et technologique d’un pays. « La qualité de l’éducation dépend de l’engagement des enseignants. Ces derniers se retrouvent toutefois confrontés à des défis majeurs aujourd’hui, comme l’explosion de la connaissance, des élèves indisciplinés, des parents hostiles, une société sans valeurs, un curriculum surchargé et les nouvelles technologies », souligne Faizal Jeeroburkhan.

Il précise que sur le plan pédagogique, l’enseignant doit maîtriser les techniques d’enseignement et d’évaluation. « Il doit être en mesure de planifier et de gérer sa classe pour motiver ses élèves, maintenir la discipline et utiliser le temps efficacement. Il doit répondre équitablement aux besoins individuels de ses élèves, même s’il se retrouve dans une classe hétérogène. » 

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soif de découverte 

Le pédagogue est aussi d’avis que l’enseignant doit avoir des compétences professionnelles. « Il doit être un guide, un facilitateur, un motivateur, un organisateur et un chercheur plutôt qu’un simple dispensateur de connaissances. Il doit aussi être un bon communicateur doté d’un sens de l’humour pour pouvoir communiquer avec ses élèves. Il doit aider ces derniers à donner le meilleur d’eux-mêmes en les encourageant. » 

Le bon enseignant, selon lui, doit pouvoir éveiller la soif de découverte chez les élèves à travers des jeux et des enquêtes. « En classe, il doit aider les élèves à développer leur esprit critique et créatif en posant des questions ainsi qu’en organisant des discussions, des débats et des ateliers de travail. Il doit aussi aider ses élèves à développer des valeurs, comme l’effort, le respect, la responsabilité, la discipline, la tolérance, la patience et la persévérance. » 

Faizal Jeeroburkhan ajoute que les élèves doivent être encouragés à travailler en équipe et à développer de bonnes habitudes de travail. « La bonne utilisation des nouvelles technologies doit être encouragée pour découvrir le monde et parfaire la connaissance générale. L’enseignant doit être un apprenant à vie. »  Le pédagogue estime que l’enseignant doit encourager le sentiment d’appartenance à l’école et le sens du patriotisme parmi ses élèves. Il doit organiser des activités extra-scolaires. La relation avec les parents est tout aussi essentielle à la réussite de l’élève. Faizal Jeeroburkhan encourage l’enseignant à entretenir des relations cordiales avec les parents, la PTA et la communauté pour une meilleure intégration des élèves.


L’heure des réjouissances a sonné 

Afin de célébrer dignement cette journée, les enseignants sont invités à certaines activités prévues le vendredi 5 octobre. La Government Teachers Union convie ses membres au Teachers’ Centre de Quatre-Bornes à partir de 10 heures. L’invité d’honneur de la célébration sera le président de la République par intérim Barlen Vyapoory. L’Union of Private Secondary Education Employees invite ses membres à une sortie familiale au Domaine de Lagrave. Ils participeront également à un atelier de travail sur la transparence organisée par la commission anticorruption. L’Education Officer’s Union prévoit, pour sa part, un dîner et un spectacle culturel au Shrimati Indira Gandhi SSS de Quartier-Militaire à partir de 16 heures. La Government Secondary School Teachers Union invite ses membres à un dîner le samedi 6 octobre au Sookdeo Bissoondoyal State College.

Origine de la commémoration

Le but de la Journée mondiale des enseignants est de sensibiliser les gens à l’importance du rôle que jouent les enseignants dans le système éducatif. Organisée chaque année par l’Unesco, elle commémore la signature, le 5 octobre 1966, de la recommandation concernant la condition du personnel enseignant par cette organisation et l’Organisation internationale du travail. Elle rappelle aussi la signature, le 11 novembre 1997, de la recommandation sur la condition du personnel enseignant de l’enseignement supérieur. 
(Source : Internet)


Preety

Preety Ramjuttun : « C’est un métier qui n’est pas gagné d’avance » 

Preety Ramjuttun, présidente de la Government Secondary School Teachers’ Union (GSSTU), fait ressortir que l’enseignant était autrefois perçu comme le créateur d’idéologies sociales nécessaires à l’épanouissement d’une civilisation. Avec le temps et les changements qui se sont opérés, le rôle campé par l’enseignant a été amené à s’élargir pour façonner et faciliter l’émergence des générations consécutives qui puissent exploiter les ressources et s’adapter aux différentes portées socio-économiques qui régissent nos sociétés. 

La présidente de la GSSTU est d’avis que l’enseignant est avant tout un guide, tant sur le plan moral, spirituel, pédagogique, académique que psychologique. « Les enfants et les étudiants, quel que soit leur niveau, sont dans une phase d’apprentissage perpétuel. Ils placent une confiance presque absolue en leur enseignant. C’est pourquoi le métier d’éducateur revêt un atout important, capable d’engendrer des changements à travers le capital humain. » 

Preety Ramjuttun croit fermement que l’enseignant ne peut se permettre de faillir à sa tâche primaire qui consiste à transformer un être en un individu capable de tenir les rênes d’un microcosme familial ou d’un macrocosme national. « Être enseignant n’est jamais et ne sera jamais un métier gagné d’avance. Nos enfants ne sont pas des statistiques qui évoquent la réussite et l’échec. Chaque enfant est un individu avec des caractéristiques propres à lui, que l’enseignant est appelé à gérer avec dévouement, patience et empathie. » 

Elle souligne que la positivité est une qualité qui se cultive au fil du temps, qui s’apprend en fonction de la psychologie de la classe et qui sera peine perdue si l’enseignant ne maîtrise point son domaine académique. « Chaque classe est l’occasion d’améliorer davantage notre société. Le simple fait d’esquisser un sourire au début d’une leçon peut avoir un effet positif sur l’élève sur toute une année. »


houmayoun

Houmayoun Soobadar : « L’enseignant se doit de connaître ses élèves »

L’enseignant est celui qui passe du temps avec des élèves. En tant que tel, Houmayoun Soobadar, le directeur du collège Labourdonnais soutient que l’enseignant doit « savoir détecter les conduites erratiques de l’élève, les problèmes familiaux, le manque d’enthousiasme, l’hyperactivité, la tenue vestimentaire et l’hygiène alimentaire ». 

Tout enseignant a le devoir de connaître son élève, son parcours académique, son encadrement et son environnement. Cela permettra de mieux évaluer le potentiel pour aider efficacement l’élève. Le directeur souligne qu’en étant à l’écoute de son élève, l’enseignant peut le comprendre et détecter les malaises. « En cas d’utilisation d’un langage abusif et vulgaire, l’enseignant doit être en mesure de verbaliser de façon appropriée et prendre les mesures qui s’imposent », soutient Houmayoun Soobadar. 


Sumessur

Brijanand Sumessur : « L’enseignant est désarmé face à l’élève rebelle qui néglige ses études » 

Brijanand Sumessur, président de l’Education Officer’s Union (EOU), fait ressortir que le métier de l’enseignant a beaucoup évolué. « Il y a 30 ans, celui-ci faisait figure d’autorité. Les sanctions à l’égard des élèves paresseux étaient courantes. De plus, les parents encourageaient les enseignants à punir leurs enfants si ceux-ci se comportaient mal à l’école. Il était inconcevable pour l’élève puni en classe d’en parler à la maison, sous peine d’être puni une deuxième fois et cette fois-ci par les parents. Les châtiments corporels à l’école étaient tolérés. Ils étaient même encouragés car ils faisaient partie du processus d’enseignement. »

De nos jours, dit-il, les choses ont changé. « La punition corporelle aurait des effets dévastateurs sur l’équilibre psychologique de l’élève, nous dit-on. On ne peut même pas exclure un élève de la classe. La seule option qui est offerte à l’enseignant est d’écrire une note dans le carnet de correspondance de l’élève », déplore Brijanand Sumessur. 

Il confie que les enseignants reconnaissent que ce moyen n’a que peu d’effets, car l’élève trouve toujours le moyen de justifier son comportement auprès de ses parents qui, pris par leurs engagements, ne donnent aucune suite à ce qui leur a été communiqué. Selon notre interlocuteur, l’enseignant est désarmé face à l’élève rebelle qui néglige ses études. « Il est évident qu’il y a une dégradation au niveau de la discipline dans les écoles. Nous, enseignants avons beau être patients, compréhensifs et tolérants envers les élèves réfractaires, mais rien n’y fait. »

L’enseignant du secondaire souligne que les élèves connaissent et mettent en avant leurs droits et agissent comme bon leur semble. « La sonnette d’alarme a été tirée depuis belle lurette. Gare à l’enseignant qui ose rappeler à l’ordre un élève récalcitrant. Il a de fortes chances de se faire tabasser. 

Les enseignants ont beau user de leur sagesse, de leur diplomatie et de leur capacité à gérer une situation, l’avenir paraît vraiment sombre, à moins qu’il y ait une véritable prise de conscience », soutient l’enseignant.

 

 

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