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Jocelyn Chan Low, observateur politique : «Pourquoi maintenir le Best Loser System ?»

L’observateur politique Jocelyn Chan Low offre une analyse technique du système électoral actuel, connu sous le nom de first past the post. « On a depuis longtemps constaté que le système actuel du first past the post crée une distorsion entre le nombre de voix obtenues par un parti et le nombre de sièges qu’il remporte au Parlement. Par exemple, il est arrivé qu’un parti recueille 55 % des voix et remporte un 60-0, alors qu’un autre parti avec 30 % des suffrages n’obtient aucun siège. C’est ce genre de déséquilibre qui mine la représentativité et alimente la frustration », explique-t-il.

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Il défend l’introduction d’une proportionnelle : « C’est pourquoi une dose de proportionnelle est importante : elle permet de mieux refléter les tendances de vote au sein du Parlement ». Cependant, il note les résistances : « Mais cela soulève aussi un autre enjeu : l’augmentation du nombre de députés. C’est un point sensible, car le public mauricien reste très méfiant vis-à-vis de la classe politique. Dès qu’on évoque une hausse du nombre d’élus, on voit aussitôt des réactions critiques sur les réseaux sociaux. Beaucoup y voient une augmentation inutile du coût pour les contribuables, avec davantage de salaires à payer ». Malgré ces critiques, il voit dans la proportionnelle « un pas dans la bonne direction ».

Sur le système mixte proposé, combinant proportionnelle et Best Loser System (BLS), Jocelyn Chan Low interroge sa pertinence. « Quant à la proposition d’un système mixte — proportionnelle combinée avec le Best Loser System — est-ce que cela pourrait renforcer la confiance dans le processus électoral ? », pose-t-il.

Les défis communautaires sont soulignés : « Or, cette logique communautaire crée elle aussi des problèmes. Comment divise-t-on aujourd’hui la population en communautés ? C’est d’ailleurs pour cette raison que, depuis le recensement de 1983, la catégorie ‘communauté’ n’apparaît plus. Pourtant, pour calculer les best losers — qu’ils soient ‘systémiques’ ou ‘ethniques’ — on est encore obligé de se référer aux données du recensement de 1972. Ce décalage rend le système obsolète et problématique ».

Chan Low conclut en questionnant la nécessité du BLS dans un contexte réformé : « Dès lors, si on introduit une dose plus importante de proportionnelle, et si les partis eux-mêmes font déjà l’effort de proposer des candidats issus de toutes les composantes de la société, pourquoi maintenir le Best Loser System ? Est-il encore pertinent ?»

 

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