À l’approche de chaque édition des Jeux Olympiques, le nom de l’ancien boxeur Bruno Julie revient sur la scène comme étant l’unique médaillé olympique du pays. Seize ans après avoir remporté le bronze chez les moins de 54 kg, il regrette que son exploit n’ait pas été reconnu à sa juste valeur.
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Les Jeux Olympiques de Paris sont l’occasion pour Bruno Julie d’un voyage dans le temps. Sa rétrospective le ramène au 18 août 2008, une date que l’ancien pugiliste n’oubliera jamais. Ce jour-là, il a écrit une des plus belles pages de l’histoire du sport mauricien en devenant le premier médaillé olympique, décrochant le bronze dans la catégorie des moins de 54 kg aux JO de Pékin. « J’ai toujours des frissons en y pensant. Je repense aux émotions après avoir remporté ce quart de finale. J’étais alors assuré d’une médaille. Je reste convaincu que j’ai été volé en demi-finale », raconte Bruno Julie.
Seize ans après, celui qu’on surnommait le « Mauritian Magician » ou encore le « Creole Crusher » admet que sa vie a changé depuis. « Je suis devenu très populaire. J’ai eu la chance de côtoyer les meilleurs. Depuis, je me considère comme un modèle pour les jeunes. C’est la raison pour laquelle je me suis fait un devoir de partager tout ce que j’ai appris durant ma carrière », confie celui qui s’est reconverti en entraîneur. Depuis plusieurs années, il forme de jeunes boxeurs au Stanley Trèfles Rose-Hill (STR) Boxing Club.
Cette breloque en bronze lui vaudra une récompense de Rs 600 000 du gouvernement mauricien et une maison de la NHDC à Mon Choisy. « J’ai mis Maurice sur la carte du monde. À l’époque, beaucoup ne savaient pas où était cette île. Cette médaille était pour tous les Mauriciens et, malheureusement, elle n’a pas été suffisamment valorisée. Ce qui est vraiment dommage. D’ailleurs, pour une petite anecdote, quatre ans plus tard aux JO de Londres (en tant qu’invité spécial du président du Comité olympique mauricien, ndlr), plusieurs personnes étaient surprises en apprenant ce que j’avais obtenu à la suite de cet exploit. Pour eux, ce n’était pas suffisant », indique l’ancien boxeur.
PROMESSES NON TENUES
Bruno Julie évoque les promesses non tenues. « Je n’avais rien demandé. Plusieurs compagnies m’avaient promis monts et merveilles à mon retour à Maurice. Mais je n’ai rien reçu », lâche-t-il. Récemment, certaines mauvaises langues ont tenté de minimiser sa performance aux JO de Pékin, estimant qu’il avait combattu face à des boxeurs amateurs. « Cela démontre que certains ne savent pas valoriser une médaille olympique. Participer à une édition des JO représente déjà un véritable accomplissement dans la carrière d’un sportif. Une médaille vaut encore plus et je suis jusqu’ici le seul et l’unique. Je peux vous dire que le niveau était plus élevé qu’il ne l’est à présent », confie ce père de famille.
Après avoir mis fin à sa carrière en 2012, l’ancien boxeur a dû attendre neuf ans pour intégrer le staff technique national de boxe en tant qu’assistant-entraîneur. Cependant, presque deux ans plus tard, soit en octobre 2023, il a été écarté par l’Association mauricienne de boxe pour une durée indéterminée.
Aujourd’hui âgé de 46 ans, il rêve de voir un Mauricien à nouveau sur le podium des Olympiades, peut-être même lors de cette édition à Paris. « Je suis très déçu qu’aucun boxeur ne figure parmi les qualifiés. Le manque de compétition à l’étranger et d’encadrement y est pour beaucoup. Néanmoins, je ne serais pas triste de voir un de nos athlètes revenir au pays avec une médaille autour du cou. Bien au contraire, ce serait une fierté, car je me sens un peu seul (rires) ».
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