«Les délinquants d’aujourd’hui sont les criminels potentiels de demain, et les centres de détention pour mineurs peuvent être le bassin qui alimente les grandes prisons », avertit Jitano Julie, Prison Welfare Officer. Il appelle la société à faire preuve de compassion et de solidarité pour faciliter la réinsertion des anciens détenus.
Actuellement, six adolescents de moins de 18 ans se trouvent au Correctional Youth Centre (CYC) de Beau-Bassin, en détention préventive (« on remand »), et trois autres y purgent leur peine. Tout est mis en œuvre pour leur offrir l’encadrement nécessaire à leur réinsertion dans la société, explique Jitano Julie.
Les adolescents de moins de 18 ans qui ont commis un délit criminel sont envoyés au CYC pour une détention préventive en attendant leur condamnation, si leurs parents n’ont pas payé leur caution ou lorsqu’ils ont été condamnés par une cour de justice. Certains sont détenus pour des cas de vol, consommation ou trafic de drogue.
Pendant leur détention, ils bénéficient d’un encadrement tant sur le plan académique que professionnel, en collaboration avec divers partenaires et parties prenantes, dont la famille, la société civile et les organisations non-gouvernementales (ONG), explique le Prison Welfare Officer. Cependant, pour ceux qui sont en détention préventive et qui ne sont que de passage, il est difficile de mettre en place un programme défini car ils peuvent quitter le centre de détention à n’importe quel moment, souligne-t-il.
Les officiers de la prison ont été formés pour l’encadrement des jeunes détenus, mais il y a toujours « room for improvement » pour parfaire l’accompagnement dont ils bénéficient, ajoute-t-il. Le programme proposé comprend un réapprentissage de la discipline de vie avec un temps pour se lever, prendre le petit-déjeuner, faire le rangement et participer aux activités : l’école à l’intérieur du centre de détention ou les autres tâches telles que le jardinage, par exemple. Ce qui leur permet de s’acheter certains produits. Certains ont également pu bénéficier de sessions de formation en peinture de bâtiment et participer à certains programmes destinés aux jeunes, dont le « Duke of Edinburgh Award Scheme ».
Certains jeunes qui se retrouvent au CYC sont parfois délaissés par leurs parents, observe le Prison Welfare Officer. D’autres viennent de familles recomposées. Jitano Julie estime que les parents devraient assumer pleinement leurs responsabilités en apportant le soutien et l’encadrement nécessaires à leur enfant. Il déplore que dans certains cas, les parents refusent de payer la caution de leurs enfants ou n’ont pas les moyens de s’acquitter du montant, ce qui fait qu’ils restent en détention plus longtemps que prévu.
Le nombre de détenus a diminué depuis l’adoption du Children’s Act. En s’appuyant sur les divers articles de la loi, les parents sont appelés à assumer davantage leurs responsabilités, explique-t-il. Il souligne que les centres de détention font leur part, mais comprend aussi que certains parents n’ont pas les ressources ou les compétences nécessaires pour offrir l’encadrement approprié à leur enfant.
Jitano Julie regrette qu’il n’y ait pas de suivi systématique des jeunes détenus qui sont passés par les centres de détention pour mineurs, ce qui fait que certains sont des récidivistes ou se retrouvent dans l’une des prisons pour adultes. Pour lui, il y a un gros travail à faire au niveau de la réinsertion afin que les anciens détenus soient mieux acceptés et intégré dans la société.
Probation Home et Hostel : un lieu d’accompagnement pour les enfants
Les Probation Homes pour les garçons et Probation Hostels pour les filles sont gérés par le Probation and Aftercare Service. Ils accueillent les adolescents à partir de 12 ou 13 ans en difficulté, qui présentent des problèmes de comportement, à la demande des parents, pour une période de six à douze mois. En effet, il n’est pas recommandé qu’un enfant passe une trop longue période dans une institution, car cela peut avoir un impact sévère sur sa vie ultérieure en l’éloignant de la cellule familiale.
Ces centres ressemblent à des maisons avec des « parents de substitution » et sont gérés par les Probation Officers. Les résidents ont la possibilité de poursuivre leur scolarité et un programme de réhabilitation et de coaching leur est proposé pour améliorer leur comportement, selon les renseignements que nous avons pu glaner. Des psychologues sont également attachés à ces services pour un suivi.
Ce sont souvent des enfants issus de familles dysfonctionnelles qui se retrouvent dans les services du Probation and Aftercare. Dans certains cas, ils y sont admis pour leur sécurité.
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