Jeux des Iles de l’océan Indien : entrée gratuite pour certaines disciplines pour remplir les gradins

Les membres du public, qui n’ont pu avoir de billets pour assister aux Jeux des Iles de l’océan Indien (JIOI) auront l’occasion d’assister à certaines rencontres sportives gratuitement. Cela a été le cas dimanche à Mont-Choisy (beach-volley) et lundi au stade George V (Maurice/Madagascar) et Germain Comarmond (athlétisme). Une initiative pour décourager la vente de billets au noir, selon des sources.

S’il reste de la place dans les gradins, l’entrée sera gratuite pour le public… du moins pour certaines disciplines. Mais cette mesure purement « humanitaire » comporte certaines conditions : la nature du site, sa capacité d’accueil et surtout « le mood » du public resté à la porte faute de billets d’entrée. Si les stades et autres sites de compétition sont remplis, ceux qui n’ont pas de billets resteront toutefois à la porte. Il s’avère, selon la police, que des membres du public ont été « appelés à investir les gradins » des stades Germain Comarmond et George V lundi matin pour « combler les nids de poule ».

Un membre du Comité d’Organisation des Jeux des Iles (COJI) explique, sous le couvert de l’anonymat, qu’il serait « injuste » de ne pas donner l’occasion aux Mauriciens d’assister à ces compétitions qui se tiennent à la maison. Cela, malgré le fait qu’ils n’ont pas de billet. « L’heure est à la fête et chaque Mauricien exprime le souhait de soutenir ses compatriotes. Ce serait injuste de ne pas donner la chance à ceux qui n’ont pu avoir des billets d’être dans les gradins », poursuit notre interlocuteur. Mais cette mesure ne vise-t-elle pas à lutter contre la commercialisation des billets vendus au noir ?

Rs 1 500 pour un billet au noir

Selon une enquête menée par Le Défi Quotidien, des billets étaient vendus au noir, jeudi après-midi au stade George V de Curepipe, pour la rencontre opposant Maurice aux Seychelles. Le prix : Rs 1 500. Des amoureux de football, qui avaient fait le déplacement, se sont soulevés contre cette pratique. L’un d’entre eux a été approché. Il raconte : « Je n’ai pas pu avoir un billet pour assister au premier match de foot entre Maurice et les Seychelles. Je me suis donc rendu sur place dans l’espoir de voir un écran géant. Un individu m’a alors approché : Ena biye la, ki pou fer ? J’ai été surpris par le montant réclamé et j’ai dit non. C’est du vol. Ces billets sont vendus à un prix 10 fois supérieur que leur prix initial », explique un habitant de Curepipe

« Rien à voir » avec le trafic de billets

Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Stephan Toussaint, serait également en présence d’informations concernant un revendeur de billets au noir. L’information a été refilée, il y a environ deux semaines, aux autorités policières à des fins d’enquête.

Sollicité lundi soir au téléphone, le ministre a confirmé que l’entrée pour les JIOI sera gratuite « pour certaines disciplines », mais que cette mesure « n’a rien à voir » avec le trafic de billets qui serait en cours dans le pays. « Nous invitons les membres du public à dénoncer ceux qui se livrent au commerce des billets au noir à travers des renseignements précis (noms, photos et vidéos). La police se chargera de mener les enquêtes nécessaires afin d’appréhender les trafiquants. Ces vendeurs au noir commettent un délit grave qui est fortement condamnable par la loi », a déclaré le ministre Stephan Toussaint.

Le CEO du COJI, Jean-Pierre Sauzier, a été approché. Mais il a fait comprendre qu’il était indisponible pour une déclaration.