Société

Jeunesse: Es-tu prête ?

Les jeunes sont ce qu’ils sont. Avec leur fougue, leur nonchalance parfois, mais aussi leurs rêves, espoirs et aspirations… Le pays ne peut que compter sur eux pour assurer la relève. Ils sont prêts, affirment-ils, mais demain se prépare aujourd’hui…
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/div> Veena Imrith 17 ans et habitant Forest-Side: « Les parents ont aussi un rôle à jouer » « D’un côté, je pense que les jeunes sont prêts, de l’autre, je dirai non car certains ne pensent qu’à eux. Nombreux sont ceux qui sombrent dans la drogue. Il y a ceux qui se soucient de l’avenir du pays. Dans mon collège, nous sommes plusieurs à réfléchir sur les actions qui devraient être prises pour aider et encadrer les jeunes. Les parents ont aussi un rôle à jouer dans leur épanouissement. Ils devraient être plus disponibles afin de pouvoir mieux les soutenir. Je connais des jeunes qui préfèrent errer dans la rue que de rentrer chez eux après l’école, sachant que leurs parents ne sont pas à la maison et n’ont pas beaucoup de temps à leur consacrer. » [row custom_class=""][/row]
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Suhail Peeroo 20 ans et tailleur à Camp-Chapelon: « Des enfants gâtés » « Nous avons la capacité de prendre les rênes du pays, mais il manque à certains un peu d’expérience de la vie. Il y a des jeunes ne savent pas discerner ce qui est bon de ce qui ne l’est pas. Si cette génération est plus éduquée, elle souffre d’un manque de maturité. De nos jours, les enfants sont trop gâtés, ils  ont tout sur un plateau. Ils sont plutôt casaniers et leurs parents leur accordent trop de facilités. Je suis d’avis que les parents devraient donner à leurs enfants la possibilité d’assumer plus de responsabilités. Cela leur sera utile quand ils seront adultes. » [row custom_class=""][/row]
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Laurent Ayady 26 ans et Plant Conservation Officer: « Beaucoup voient leur avenir ailleurs » « Les jeunes sont prêts à assumer des responsabilités. Aujourd’hui de nombreux jeunes ont un bon bagage intellectuel. Dans le même temps, certains malgré leur diplôme, n’ont pas l’expertise voulue pour prendre des décisions à un plus haut niveau. D’autre part, il y a des jeunes qui sont découragés parce qu’ils ont l’impression qu’on ne leur donne pas l’opportunité de montrer ce dont ils sont capables. C’est pour cela que beaucoup préfèrent construire leur avenir à l’étranger. » [row custom_class=""][/row]
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Raissa Sadien 25 ans et HR & Recruitment Executive :« Pourra-t-on changer les choses ? » « Les jeunes sont préparés à affronter l’avenir. Ils ont une plus grande ouverture d’esprit, mais vont-ils pouvoir changer les choses ? Je pense que si les jeunes gardent l’esprit ouvert et préservent les valeurs que leur ont inculquées leurs parents, ils sauront certainement gérer le pays de manière efficace. » [row custom_class=""][/row]
[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"1695","attributes":{"class":"media-image wp-image-721","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"200","height":"250","alt":"Chris Constant"}}]] Chris Constant

Chris Constant 20 ans et Teller dans une banque: « Investir aujourd’hui » « Les jeunes mauriciens sont de plus en plus éduqués. Ils  sont nombreux à suivre des stages de formation en vue d’avoir les atouts nécessaires pour leur épanouissement personnel et professionnel. Mais est-ce suffisant pour diriger un pays ? Il faut, à mon avis, investir dans la jeunesse aujourd’hui pour lui donner demain, la clé.  » [row custom_class=""][/row]
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Nessen Narrainen 26 ans et habitant Rose-Hill: « Certains sont démotivés » « Oui ! D’un côté, nous sommes prêts, de l’autre, c’est difficile car nous n’avons pas de leaders susceptibles de motiver la jeunesse. Il y a des belles paroles et des promesses… C’est pour cela que certains sont démotivés et ne veulent pas s’engager en politique. Les méthodes sont dépassées. Il faut laisser la place à la jeune génération. Nos dirigeants doivent donner la possibilité aux jeunes de faire leurs preuves. » [row custom_class=""][/row]
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Anne-Sophie Fifi 25 ans et Reservation Agent: « Triste de voir des diplômés sans emploi » « Certains jeunes qui sont qualifiés pour prendre des responsabilités quittent le pays car ils ne voient pas d’avenir ici. Le système éducatif doit être revu. Il est chagrinant de voir les diplômés sans emploi… Ils n’ont pas d’expérience et on ne leur donne pas la chance d’en avoir non plus. » [row custom_class=""][/row]
[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"1698","attributes":{"class":"media-image wp-image-722","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"200","height":"250","alt":"Laura Wong"}}]] Laura Wong

Laura Wong 24 ans et comptable: « De l’ambition, mais… » « La jeunesse doit et peut prendre les rênes du pays. Il ne faut pas qu’elle tombe en disgrâce avec des ambitions absurdes. Elle a un potentiel énorme, mais je note une certaine hésitation, parce que nous ne sommes pas encore prêts ou n’avons pas encore la possibilité de décider des affaires de notre pays. » [row custom_class=""][/row] [blockquote]Paula Atchia, ex-enseignante : « Notre système éducatif ne forme pas pour affronter la vie »[/blockquote]  
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Vous avez longtemps côtoyé la jeunesse mauricienne. Que pensez-vous d’elle ? Les jeunes sont les jeunes. De génération en génération, ils seront toujours les mêmes sauf qu’aujourd’hui ils sont plus branchés au niveau de la technologie et sont plus influencés par les médias. Ce qui change un peu la perception de certaines choses comme les us et coutumes. La culture change, mais, foncièrement, la nature humaine ne change pas. Les jeunes sont ce qu’ils sont avec leurs aspirations et leur curiosité. Pensez-vous qu’ils sont suffisamment équipés pour prendre les rênes du pays ? Cela dépend de la qualité de l’éducation qu’ils ont reçue. À Maurice, ce qui est considéré comme une bonne éducation est axé sur le côté académique, les examens. C’est loin d’être idéal pour affronter la vie. Le projet de 9-Year Schooling suscite des interrogations plusieurs semaines après sa présentation. Vos commentaires ? D’abord, je pense que c’est une bonne chose de repousser l’examen de fin du cycle primaire. À 11 ans, un élève n’est absolument pas prêt pour cela. Ce qu’il faudrait voir également, c’est quel genre d’enseignants que nous aurons et quelles sont leurs sources de motivation ? Il faut qu’il y ait des enseignants qui aiment les enfants afin qu’ils puissent prendre goût à leurs études. Pour l’heure, la situation est désespérante pour les enfants, car après l’école, ce sont les leçons particulières qui les attendent. À mon avis, il faudrait revoir la manière dont les matières sont enseignées. La formation même des enseignants doit être repensée. Il faudrait embaucher des enseignants étrangers pour des matières comme l’anglais. Je suis en faveur de la réforme, mais ce qui a été présenté est insuffisant. Pensez-vous que nous devrions aller vers la spécialisation des enseignants au primaire, comme c’est le cas pour le secondaire et le tertiaire ? Ce qu’il faut, c’est trouver le moyen d’intéresser les élèves à leurs études. La spécialisation au primaire et même au secondaire n’est pas importante. Ce qui est primordial, c’est l’enthousiasme que les profs doivent dégager pour enseigner les matières. Il faudrait aussi bannir les leçons particulières. Le système éducatif actuel favorise-t-il le développement intégral des jeunes ? Pas du tout. Le système éducatif mauricien est trop académique et les enseignants doivent se concentrer sur les examens. Les collèges disent aussi qu’ils n’ont pas les moyens pour faire autre chose, d’où l’absence d’activités extrascolaires, comme la musique ou encore le théâtre. Il n’y a pas suffisamment de profs pour enseigner ces matières, qui sont pourtant essentielles au développement de l’enfant. Que faudrait-il faire pour avoir des jeunes responsables et capables de s’engager pleinement dans les affaires du pays ? Les jeunes ne sont pas totalement désintéressés. Ils veulent s’engager, mais il est parfois impossible de changer certaines choses. La politique semble être figée. Elle semble être réservée à certains hommes et femmes. S’ils ne foncent pas pour essayer de changer les choses, rien ne va s’améliorer. C’est difficile de dire quel est le pourcentage de jeunes qui souhaite un changement, mais on peut l’estimer à 30 % environ. Les autres ne sont pas encore prêts pour cela. Mais il y a une certaine hésitation car la première vague qui va amener le changement va devoir en prendre la charge. Ceux qui veulent le changement sont là, mais ils ne peuvent faire grand-chose. Ils communiquent sur les réseaux sociaux, mais ils ne prennent pas d’actions concrètes. Est-ce cette incapacité à changer les choses qui les incite à émigrer ? Je ne pense pas que l’herbe est plus verte ailleurs. Beaucoup d’ailleurs, regrettent leur départ. La vérité est qu’ils sont nombreux à partir parce qu’ils pensent que la politique a gangréné le système. Ils estime qu’il n’y a pas de méritocratie. Que faudrait-il faire pour les retenir à Maurice ? Il faut que les politiques changent de mentalité. Qu’ils se rendent à l’évidence que ce ne sont pas des personnes âgées plus de 60 ans qui ont la capacité de réfléchir, que la société comprend plusieurs groupes et qu’il faut donner la possibilité à tout le monde d’agir. Le pouvoir doit être partagé. Les jeunes seront alors plus intéressés à participer au développement de la société mauricienne et à s’engager dans les instances décisionnelles. Le Model United Nation qui se réunit chaque année montre les aptitudes de nos jeunes. Ils sont capables de réfléchir. Tout cela n’est cependant que de la théorie. Il faut leur donner l’opportunité de mettre tout cela en pratique. Pour cela, il faut leur faire confiance. Avec les drogues synthétiques, on dit que les jeunes mènent une vie de débauche… Les drogues ont toujours existé. Certes il y a aujourd’hui les drogues de synthèse, mais cela ne veut pas dire que tous les jeunes sont touchés par le phénomène. Le danger est là, il faut tout simplement prendre les actions qui s’imposent pour le contrôler.
 

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