Le taux de chômage à Maurice est, selon Jessyka Joyekurun, notamment le résultat d’un manque d’orientation. Elle déplore également les attentes ambitieuses et démesurées des jeunes en terme de salaires.
Vous participerez à l’Africa Venture Programme. Parlez-nous de cet événement …
L’Africa Venture Programme a été lancé par la société Common Purpose basée en Afrique du Sud. Elle opère en partenariat avec le Leadership Alliance-Club de Madrid, qui est un rassemblement d’anciens présidents et de chefs d’État à travers le monde. Le programme sera étalé sur quatre semaines, dont deux qui débuteront à Nairobi en avril 2016 pour reprendre en Inde en septembre. Nous travaillerons sur le thème : Comment soutenir les institutions qui aideront à promouvoir l’entrepreneuriat en Afrique. Nous allons également visiter des entrepreneurs dans ces deux pays. J’espère soumettre des recommandations au gouvernement pour aider à consolider ses efforts en vue de promouvoir l’entrepreneuriat à Maurice.
Le taux de chômage, surtout parmi les jeunes diplômés, est inquiétant à Maurice. À quoi attribuez-vous cette situation ?
Le problème se situe à deux niveaux : un manque d’orientation vers les secteurs qui recrutent et une absence de mécanismes de régulation d’institutions qui ont pour objectif de promouvoir les études, mais qui le font uniquement pour l’argent. Des jeunes, qui autrefois se lançaient dans des études vocationnelles, sont maintenant à l’université et font des études qui ne les aideront pas forcément à trouver du travail par la suite. Je trouve cependant révoltant que certains jeunes cherchent des salaires élevés sans avoir fait leurs preuves.
Vous misez en particulier sur les petites et moyennes entreprises. Pourquoi ?
Le monde de l’entrepreneuriat me fascine. Je salue le courage et l’ambition des entrepreneurs. C’est ce qui m’a donné l’idée de créer une société qui les aidera. On ne naît pas manager. On le devient grâce à des efforts. En même temps, je donne un coup de pouce aux entreprises pour croître leurs chiffres d’affaires. J’en fais de même pour les employés. Je demande aux jeunes de se lancer dans l’entrepreneuriat malgré tous les obstacles. Ils en sortiront gagnants !
Quel devrait, selon vous, être le rôle des jeunes dans le monde du travail ?
Il y a deux types de jeunes. D’abord, je vois une jeunesse qui est là pour faire évoluer les choses, que ce soit dans le domaine public ou privé. Par exemple, le mouvement Rezistans ek Alternativ, les jeunes de l’association Braille in Paradise, le Young African Leaders Initiative (YALI) Network, promu par le gouvernement américain en Afrique, les membres de la Jeune chambre internationale et aussi les jeunes du Grooming Young Mauritian Leaders du National Productivity and Competitiveness Council récemment mis en place. Mais ce qui m’attriste, c’est que je vois aussi une jeunesse arriviste et matérialiste. Je pense que pour remédier à ce problème, le volontariat doit être inculqué à l’école dès le cycle primaire.
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