Interview

Jessen Marden, de l’association Synergie Jeunes : «Il y a un manque d’accompagnement pour les projets innovants»

Les facilités qu’offre le gouvernement pour booster l’entrepreneuriat à Maurice ne répondent pas aux attentes des jeunes qui aspirent à devenir entrepreneurs. C’est l’avis de Jessen Marden, président de l’association Synergie Jeunes.

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Quel est le rôle de l’association Synergie Jeunes ?
L’association Synergie Jeunes existe depuis 2013. Elle constitue une plateforme d’échanges visant à promouvoir l’entrepreneuriat auprès des jeunes des pays membres de l’océan Indien. Nous sommes environ 250 membres et notre but est de créer des événements, faciliter les échanges et élargir la communauté des jeunes entrepreneurs. Par ailleurs, nous partageons notre expérience entre jeunes professionnels dans différents domaines. On a effectué plusieurs échanges. Ce vendredi 16 septembre, nous allons clore la troisième édition de l’événement Ambition Jeune, organisé en collaboration avec la Commission de l’océan Indien . Il vise à récompenser les jeunes entrepreneurs de la région.

Y a-t-il un engouement parmi les jeunes pour se lancer dans le monde de l’entrepreneuriat ?
Oui, il y a certainement un intérêt de la part des jeunes à lancer leur propre entreprise mais il y a un manque d’encadrement et de soutien pour les projets innovants. Par exemple, les jeunes ont des idées innovantes en ce qui concerne le secteur de la technologie mais ils n’ont ni les ressources ni l’accompagnement nécessaires pour créer un business. L’engouement est plus élevé dans les secteurs des technologies de l’information et de la communication et de l’agriculture.

Le gouvernement offre déjà des facilités à travers la Small and Medium Enterprises Development Authority et MyBiz pour encourager l’entrepreneuriat. Est-ce suffisant ?
C’est vrai que le gouvernement est en train de mettre beaucoup d’accent sur la promotion de l’entrepreneuriat, ce qui est une bonne chose. Toutefois, les programmes mis en place sont vastes et généralistes. Il y a un manque de programmes spécifiques et techniques pour les jeunes. Il faut que le gouvernement propose des programmes spécifiques qui répondent aux besoins des jeunes aspirants entrepreneurs. Je pense que le gouvernement doit mener une enquête auprès des jeunes pour voir ce qui fait défaut.

«En lançant son entreprise, un jeune crée aussi des emplois pour les autres.»

Quels sont les défis auxquels sont confrontés les jeunes quand ils veulent créer leur entreprise ?
Définitivement, le financement demeure le plus gros défi. Un jeune n’a pas les moyens de lancer un business. Et c’est difficile d’obtenir un prêt auprès des banques. Un autre défi majeur est le manque d’information au niveau des institutions. Il faut que celles-ci communiquent plus souvent avec les jeunes sur les opportunités d’affaires et le potentiel à l’étranger. Un entrepreneur qui réussit est celui qui est en mesure de vendre son produit ou service sur le marché international. C’est un défi que tous les entrepreneurs doivent relever.

Le taux de chômage chez les jeunes est assez inquiétant. Dans quelle mesure l’entrepreneuriat peut-il résoudre ce problème ?
D’abord, il faut sensibiliser les jeunes sur l’importance de l’entrepreneuriat. En lançant son entreprise, un jeune ne trouve pas un job pour lui uniquement, mais crée aussi des emplois pour les autres, directement ou indirectement. C’est ainsi que le nombre de jeunes chômeurs peut diminuer. Je lance un appel aux jeunes : osez créer votre  propre entreprise ! Il y aura certes de nombreux obstacles mais il ne faut pas baisser les bras.

 

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