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Jeewanlall Sungum, 83 ans, tué dans un cambriolage - Brinda: «Si notre mère apprend la nouvelle, elle en mourra»

C’est un véritable drame que vit la famille Sungum. Jeewanlall, le patriarche, a trouvé la mort à son domicile à Montagne-Longue lors d’un cambriolage qui a mal tourné mercredi soir. Il fêtait, ce jour-là, ses 83 ans.
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/div> Bhowneshwaree Sungum, 78 ans, l’épouse de la victime, était dans sa chambre au moment du vol. Admise depuis à l’hôpital SSRN, Pamplemousses, elle ne sait pas que son époux n’est plus de ce monde. « Si notre mère l’apprend, elle mourra », lâche Brinda Seegolam, 40 ans, la benjamine. Cette nouvelle a bouleversé tout le village de Montagne-Longue. Pour les filles de Jeewanlall, les responsables de la mort de leur père doivent être sévèrement punis. « Ils doivent pourrir en prison. C’est tout ce qu’ils méritent », lâchent-elles, révoltées. Cela faisait plus d’une soixantaine d’années que Jeewanlall et Bhowneshwaree étaient mariés. « Notre mère était la raison de vivre de notre père. Il faisait tout pour elle. Nu pu mor ansam, nous disait-il souvent », racontent leurs filles. Selon la benjamine, son père et sa mère s’étaient rencontrés par l’entremise d’un proche. « À l’époque, les choses étaient différentes. Ils ne se voyaient qu’une fois par mois », relate-t-elle. De leur union sont nés trois filles et deux fils. « Nos parents étaient inséparables », s’accordent-ils à dire. Jeewanlall Sungum était un ancien employé de la Central Water Authority (CWA). Son épouse gérait, elle, la boutique familiale à Argy, où ils habitaient. « Pendant toutes ces années, il a travaillé dur pour que ses enfants ne manquent de rien », explique Brinda. « Quand mon père a pris sa retraite, ma mère et lui ont visité la France et l’Angleterre », poursuit-elle. Au fil des années, leurs enfants se sont tour à tour mariés et ont quitté la demeure familiale. Le couple a alors fait acquisition d’une maison à Montagne-Longue. Contre vents et marées, le couple est resté soudé. Il y a huit ans, Bhowneshwaree est tombée gravement malade. « Ma mère a eu une crise. Mon père a pris soin d’elle. Il lui était dévoué », dit Brinda. Sa mère ne se déplaçait qu’en fauteuil roulant. Quelques années plus tard, son état de santé s’est détérioré. « Après la seconde attaque, elle a pu récupérer, mais elle avait toujours besoin de son fauteuil pour se déplacer ». [[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"3878","attributes":{"class":"media-image alignnone size-full wp-image-5896","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1920","height":"1080","alt":"La mort"}}]]

Nouvelle crise

Il y a trois ans, Bhowneshwaree a été de nouveau frappée par une crise, qui l’a paralysée. « Depuis, Maman est clouée au lit », soutient la fille. Le vieux couple vivait seul dans sa maison. Jeewan, comme le surnommait affectueusement son épouse, était toujours prévenant, faisant tout pour sa bien-aimée. « À un moment, l’idée d’envoyer ma mère au couvent lui avait effleuré l’esprit. Cela pour qu’elle puisse avoir les soins nécessaires. Il a finalement pris la décision de s’occuper d’elle », relate Brinda. Leurs enfants venaient leur rendre visite aussi souvent que possible. Malgré son âge avancé, Jeewanlall était très actif. « Il était débrouillard. Il faisait lui-même ses emplettes dans la localité et récupérait sa pension », explique sa fille. [blockquote]«Je suis venue vivre chez mes parents, il y un an», relate Santa, la cadette. «Papa avait à cœur le bien-être de Maman. Tan ki mo mama pa manze swa bwar, mo papa pa pran nanye».[/blockquote]

Prémonition

Le 4 novembre, c’est l’anniversaire de Jeewanlall. « J’ai passé la journée avec mes parents. Étrangement, mon père m’a parlé de la mort. ‘Si enn zur mo mor, zot tu pu gayn leritaz’, m’a-t-il dit avant que je ne quitte la maison », relate Santa. était-ce une prémonition ? Mais ce soir-là, deux hommes avaient décidé de son destin. Kamlesh Deepchund et Raj Sookha ont fait irruption au domicile du vieil homme. Ils l’ont agressé, ligoté et bâillonné. Jeewanlall n’y a pas survécu. « Dès que nous avons appris la nouvelle, nous avons accouru. Je suis allée voir ma mère à l’hôpital. Je lui ai dit que notre père était également admis. Je suis restée avec elle toute la nuit », ajoute Brinda.

Tristesse et colère

Les funérailles ont eu lieu jeudi après-midi. Le convoi mortuaire a quitté le domicile de Kayelashnath Sungum, 55 ans, un des fils de Jeewanlall. À l’arrivée de la dépouille, les filles du vieil homme n’ont pu contenir leurs larmes et leur colère. « Mo papa pa merit enn lamor kumsa. Si Bondie ti apel li, nu aksepte. Zot ti kapav soul li ek cokin. Me zot inn tuy li », pleure Brinda. « Mon père était une bonne personne. Il n’a jamais eu de problèmes avec quiconque. Il ne vivait que pour s’occuper de notre mère. C’est terrible ce qui lui est arrivé », se désole Kayelashnath. Bhowneshwaree Sungum est toujours hospitalisée. Nous l’avons rencontrée jeudi. La vieille dame arrivait à peine à articuler quelques mots. Elle ignore le décès de son mari. Ses enfants n’ont pas voulu lui annoncer la triste nouvelle en raison de son état de santé. [blockquote]«Je sais qu’elle cherche à voir mon père, mais comment lui dire qu’elle ne le verra plus ? Tout ce qui compte, c’est qu’elle aille mieux», confie sa fille Brinda.[/blockquote]
 

Enquête policière: Les biens intacts

La police a procédé à l’arrestation de Kamlesh Deepchund et Raj Sharma Sookah. Les deux suspects en voulaient à l’or du vieil homme. S’ils sont repartis bredouilles, ils se retrouvent désormais accusés de meurtre. Les proches de Jewanlall Sungum ont effectué un inventaire des biens du vieil homme, en présence des limiers. Une des filles du disparu a conduit les policiers à l’emplacement secret où les objets de valeur étaient cachés. Tous les bijoux en or et l’argent étaient à leur place. Les voleurs n’ont pu trouvé la cachette, malgré le fait qu’ils aient obtenu des informations voulant que le vieil homme gardait jalousement son or et son argent à son domicile. C’est Premnath Sungum, alias Sooraj, 48 ans, – un des fils de Jeewanlall Sungum qui loue une maison appartenant à Kamlesh Deepchund – qui lui aurait fait part de ce secret. Il lui aurait aussi raconté que son père l’avait déshérité au profit de son aîné et de ses soeurs. C’est ainsi que Kamlesh (Adesh) Deepchund, un habitant d’Hermitage de 28 ans, fait appel à Raj Sharma (Gool) Sookha. Ce dernier, 26 ans et habitant Dubreuil, connaît bien Montagne-Longue, ayant de la famille dans le région. Ils échafaudent un plan visant à mettre la main sur le magot du vieil homme. Mercredi 19 h 15. Kamlesh Deepchund quitte son domicile en voiture (2143 MY 01) et récupère Raj Sookha à Dubreuil. Ils font route vers la maison de Jeewanlall Sungum à Montagne-Longue. Ils font une reconnaissance des lieux. Le chauffeur gare sa voiture à proximité de la succursale de la State Bank et se dirige à pied vers la maison des Sungum, 150 mètres plus loin. Kamlesh Deepchund frappe alors à la porte. « Mwa sa. Sooraj. Ouver laport », lance-t-il à l’adresse du vieil homme.

Un aspirateur et deux tentes

Le retraité ouvre la porte. Kamlesh Deepchund et son acolyte se jettent sur lui. Le vieil homme est ligoté et bâillonné. La scène se déroule en présence de l’épouse de Jeewanlall, clouée au lit. Les deux individus prennent le soin de tirer les rideaux pour ne pas attirer l’attention du voisinage. Puis, ils se mettent à la recherche des bijoux. Kamlesh Deepchund savait que les trousseaux de clés étaient gardés dans la salle de prière. Ils fouillent la maison, mais ne trouvent rien. Pour ne pas rentrer bredouilles, ils emportent un aspirateur et deux ‘camping tents’. Mais à l’extérieur, ils tombent sur des voisins venus s’enquérir de la situation. Acculés, ils abandonnent leur maigre butin et prennent la fuite. Un des suspects lancera : « Sooraj, kumsa to bat to papa », dans une tentative de brouiller les pistes. Mais les tatouages de Raj Sookha allaient mener les enquêteurs sur leurs traces. Entre-temps, la police découvre Jeewanlall Sungum dans un état pitoyable. Le vieil homme est conduit à l’hôpital de Montagne-Longue. Il rendra l’âme peu après. Le médecin légiste en chef, le Dr Sudesh Kumar Gungadin, a attribué le décès à un œdème pulmonaire dû à l’asphyxie. La police ne tardera pas à leur mettre la main au collet. Kamlesh Deepchund avait quitté la région, alors que Raj Sookha avait trouvé refuge chez ses proches dans la région.

Incohérences

C’est d’abord chez le fils de la victime que les limiers se sont rendus. Sooraj Sungum dira qu’il n’a pas quitté son domicile et que c’est l’une de ses soeurs qui lui a appris le décès de son père au téléphone. Selon lui, il aurait demandé à Kamlesh Deepchund de le conduire à Montagne-Longue, mais ce dernier lui aurait refusé ce service, prétextant une panne d’essence. La police s’est alors rendue à Phoenix pour interroger Kamlesh Deepchund. Le jeune homme fournira des explications qui n’ont pas convaincu les policiers. Il finira par avouer qu’ils s’étaient rendu à Montagne-Longue pour cambrioler la maison des Sungum. « Nu ti al rod lor », a-t-il dit. Kamlesh Deepchund et Raj Sookha ont comparu devant le tribunal de Pamplemousses jeudi sous une charge provisoire de meurtre. Un exercice de reconstitution des faits est prévu bientôt. L’enquête est menée par l’inspecteur Juggoo sous la supervision de l’assistant-surintendant de police (ASP) Bansoodeb.  
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