Jean Pierre, tué dans une collision : «Il disait qu’il offrirait une maison à sa famille avant de mourir» 

Jean Pierre Moraghen, 43 ans, n’a pu jouir de sa nouvelle maison. Cela fait à peine une année depuis qu’il l’a acquise auprès de la National Housing Development Co. Ltd (NHDC). Son rêve s’est enfin réalisé, car ce père de six enfants voulait plus que tout au monde offrir une maison à sa famille. Toutefois, le destin s’est montré cruel envers lui. 

« C’est en voyant sa dépouille que les six enfants de Jean Pierre ont pris conscience que leur père nous a vraiment quittés », pleure son épouse Magadala Moraghen, 43 ans. Elle tente de rester forte. Son époux n’est plus. Jean Pierre Moraghen devait souffler ses 44 bougies le 28 juillet prochain. Malheureusement, il a été heurté de plein fouet par un autobus le mardi 5 juillet alors qu’il était à motocyclette à Terre-Rouge. Il laisse derrière lui six enfants, âgés entre sept et dix-sept ans.

Le souhait le plus cher de cet habitant de Camp-de-Masque-Pavé était d’offrir une maison à son épouse et ses enfants. « Il disait souvent qu’il offrirait une maison à sa famille avant de mourir. Il voulait voir ses enfants avoir leur propre toit », confie Magdala, sa veuve. Cette dernière ne se doutait guère que les paroles de Jean Pierre allaient se concrétiser. 

Originaire de Rodrigues, Magdala garde en mémoire son parcours avec son époux Jean Pierre. « Nous nous sommes rencontrés à Maurice à une fête d’anniversaire il y a une vingtaine d’années », raconte-t-elle. Depuis, les deux ne se sont plus jamais quittés. « Au bout d’un an, nous avons emménagé ensemble. Nous n’avions pas de maison. Nous avons vécu dans une maison en location à Riche-Mare, Flacq, pendant de nombreuses années », explique la veuve. Jean Pierre exerçait comme maçon alors que Magdala est femme de ménage. 

De leur union, ils ont eu six enfants. Leur fille aînée aura dix-huit ans, leurs quatre fils sont âgés de quinze, quatorze, onze et neuf ans et la benjamine a sept ans. « Avoir notre propre maison lui tenait à cœur. Cependant, nos revenus ne nous permettaient pas d’acheter une maison », poursuit Magdala. C’est ainsi qu’en 2020, le couple s’est tourné vers la National Empowerment Foundation (NEF) dans l’espoir de réaliser son rêve. « Il y a eu la Covid-19 et le confinement. Ainsi, nos démarches sont restées en suspens », poursuit-elle.

Une belle opportunité s’est présentée à eux l’an dernier. Leurs démarches ont abouti. Ils ont obtenu une maison de la NHDC, à Camp-de-Masque-Pavé. « C’est en septembre 2021 que nous sommes venus nous installer dans notre nouvelle maison », souligne-t-elle. Aujourd’hui, elle est triste, car les projets du père de ses enfants se sont envolés en fumée une fraction de seconde.