Interview

Jean-Pierre Dalais: «Un fort potentiel dans les secteurs santé et bancaire en Afrique»

L’Afrique continue à fortement intéresser le groupe Ciel, notamment pour la santé et le secteur bancaire. Mais aussi pour le textile, comme à Madagascar, où, selon Jean-Pierre Dalais, on assiste à un redémarrage économique. Plus ou moins 50 % du chiffre d’affaires du groupe Ciel proviennent de ses activités à l’étranger, notamment en Afrique et en Asie. Quels sont pour Ciel les pôles de développement en Afrique ? La santé en Ouganda et au Nigeria, au niveau des hôpitaux, des cliniques et d’un business d’assurance de santé. Au plan de la finance, nous avons une présence à Madagascar avec la banque BNI. Nous avons aussi un positionnement en Zambie à travers le ‘private equity’, tout comme au Kenya et en Tanzanie. Au niveau du textile, nous sommes à Madagascar principalement, où nous avons un chiffre d’affaires significatif. Altéo est, pour sa part, installée en Tanzanie et au Kenya à travers une nouvelle acquisition. On comprend qu’il y a, selon vous, un fort potentiel dans la santé et dans les services bancaires pour Ciel en Afrique… Oui. Je pense que ces pays de la zone africaine sont déficitaires en services financiers et de santé. Il y a donc beaucoup de choses à faire pour pouvoir améliorer le service sur chacun de ces deux pôles, d’où la stratégie de Ciel. Est-ce que la dépréciation du rand sud-africain vous inquiète ? Oui. Notre division textile exporte une partie significative de sa production vers l’Afrique du Sud. La baisse du rand est donc quelque chose que nous suivons de près. Elle a un impact négatif sur nos résultats en ce moment. Est-ce que la dépréciation de l’ariary malgache impacte la profitabilité de la BNI une fois les revenus convertis en roupies mauriciennes ? Cette dépréciation a effectivement eu un impact négatif ce semestre lorsque nous avons consolidé les résultats  de la BNI sur CIEL. Je pense, en revanche, qu’à terme, cette dépréciation rendra le tissu industriel malgache plus compétitif ; ce qui est une excellente chose, notamment dans le cadre du redémarrage économique du pays. Qu’est-ce qui explique les mauvais résultats de la division ‘Hotels and Resorts’ du groupe Ciel ? Le groupe hôtelier Sun a connu la fermeture et le relancement de deux de ses hôtels pendant cette période. Cela a impacté ses résultats pour l’ensemble du second semestre 2015. D’ici le début de la prochaine année financière, tous nos hôtels fonctionneront à plein régime. Il y a eu une remise à niveau du portefeuille des hôtels du groupe Sun au cours des deux dernières années. Nous avons aussi une augmentation de coûts et il nous reste à optimiser les revenus de manière plus agressive dans les mois qui viennent pour pouvoir améliorer la profitabilité. Quand vous évoquez l’augmentation des coûts, pensez-vous aux salaires ? Oui, il y a eu une augmentation significative au niveau des coûts salariaux en général (NdlR : le ministère du travail a revu à la hausse les salaires minimaux dans le Remuneration Order du secteur touristique). Cela affecte nos coûts car le service clientèle est vraiment fondamental. C’est comme ça que Maurice se différencie. Ces femmes et ces hommes offrent vraiment un service remarquable. En bourse, le cours de l’action du groupe Ciel a perdu 8,5 %, en corrélation avec la baisse du SEMDEX. Est-ce que cela vous inquiète ? Il est difficile de prévoir ce qui va se passer. Nous constatons que les marchés émergents ont beaucoup baissé. Notre action a baissé plus ou moins en ligne avec le SEMDEX. Je pense que les résultats sont affectés par le secteur hôtelier et nous pourrons faire une différence significative financièrement dès l’année prochaine. Cela aura, je pense, un effet positif sur les résultats du groupe Ciel en espérant que les autres secteurs continueront à progresser comme nous le pensons.
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