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Jean Noel Natian, 50 ans, tué par sa compagne à Vacoas : «Nou ti dir mo tonton kit li», confie sa nièce Anastasia

Marie Lourdes parle de violence conjugale. Jean Noel Natian a eu la carotide sectionnée.
  • Marie Lourdes Jolicoeur, suspectée de meurtre, parle de violence conjugale

L’histoire  d’amour  entre Fréderic Jean Noel Natian, âgé de 50 ans, et sa compagne Marie Lourdes Jolicoeur, 49 ans, n’a pas été  un  long  fleuve  tranquille. Le couple, qui résidait à Diolle, Vacoas, se disputait souvent après avoir bu quelques verres d’alcool. Ils se sont séparés à plusieurs reprises, mais à chaque fois, ils se donnaient une nouvelle chance. D’ailleurs, Marie Lourdes avait quitté son compagnon pendant plus d’une année pour partir vivre chez ses parents, à Rodrigues. Par la suite, elle est revenue à Maurice il y a une quinzaine de jours. Elle est retournée vivre chez Jean Noel, mais cette fois-ci, les choses ont mal tourné. 

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Dans la nuit du 17 au 18 février dernier, ils se sont de nouveau disputé  et  la  quadragénaire  a utilisé un cutter pour infliger un coup au cou de son compagnon, sectionnant sa carotide. Il s’est vidé de son sang. Ce n’est que le  lendemain  matin  qu’elle s’est rendue auprès d’un voisin pour dire qu’elle avait commis l’irréparable. 

À  la  police,  la  suspecte a  expliqué  qu’elle  subissait fréquemment les coups violents de son compagnon. Une version qui diffère avec la famille de la victime, pour qui la réalité était tout autre. Anastasia, la nièce de Jean Noel, est anéantie. Sa maman, Virginie, est la sœur de la victime. Ils ont toujours été très complices. Son oncle se confiait souvent à sa sœur et sa nièce. « Mon oncle ne s’est jamais marié. Il a toujours vécu en concubinage, mais n’a pas eu de chance. La dernière femme avec laquelle il vivait est décédée. Puis, il y a neuf ans environ, il a connu Marie Lourdes qui cherchait un endroit où habiter. C’est ainsi que leur relation a débuté »,  explique-t-elle.  Au  début,  il s’agissait d’une histoire d’amitié, précise la jeune femme, qui ajoute : « Mon oncle était généreux. Il venait de s’installer à Vacoas et Marie Lourdes arrivait tout juste de Rodrigues et ne savait pas où aller. Il a accepté de l’accueillir chez lui. Il n’y avait que de l’amitié au départ ».

Au fil du temps, ils se sont rapprochés, et, selon elle, Marie Lourdes cherchait à éloigner Jean Noel de sa famille. « Ils ont fini par se mettre ensemble. Mon oncle n’était pas une personne violente. Il aimait prendre un verre », indique la jeune femme. Cette dernière et sa mère ne pouvaient plus rendre visite à Jean Noel comme dans le passé. « Madam la move. Li empess nou gagn kontak ek mo tonton. Li mett bann foss sarz lor mwa. A sak fwa nou vinn laba, li gagn problem ar nou, li fer mesancete », confie-t-elle.

Jean Noel se disputait souvent avec sa compagne. « Mon oncle n’aimait pas sa façon de faire. Je ne vous dirai pas qu’il ne l’a jamais frappée, mais quand il buvait, ils se disputaient et ils se rouaient de coups mutuellement. À plusieurs reprises, il l’a mise à la porte, mais elle revenait », relate Anastasia qui affirme que Marie Lourdes manipulait son oncle pour rester avec lui. « Nou ti dir mon tonton kit li. Enn zour, mo tonton ti pouss li, me li ti revini li ek li dir ki li enceinte. Mo tonton pena zenfant, linn all krwar. Apre ki lin dir linn fer sa pou repran li », confie Anastasia. 

Un an de cela, le couple a fini par rompre. « Jean Noel est parvenu à se séparer d’elle. Elle est alors repartie à Rodrigues. Durant un an et demi, mon oncle ne l’a pas vue et il voulait refaire sa vie. Il y a une semaine environ, elle est revenue, puis elle est retournée chez lui », raconte-t-elle.

La famille du défunt affirme que Marie Lourdes avait prévu de passer à l’acte. « C’était prémédité. Nous avons appris que deux jours plus tôt, elle avait acheté un cutter dans une quincaillerie du quartier. Je pense que mon oncle a dû la chasser une fois encore. Elle l’a tué et ce n’est que le lendemain qu’elle a alerté les voisins », s’indigne la jeune femme.

Victime de violence conjugale

En revanche, c’est un autre son de cloche du côté de la famille de Marie Lourdes Jolicoeur. « Elle a traversé de nombreuses épreuves avec son partenaire. Chaque fois qu'il était ivre, il la frappait. Elle décidait de le quitter, mais il lui promettait à chaque fois qu'il allait  changer  et  elle  finissait par retourner vivre avec lui », nous dit un de ses proches. 

Ludovic, un des fils de Marie Lourdes, confie : « Nou pa ti pe dakor, mo ti pe dir li kitt missier la. En 2 koute mo mama in bizin sover all Rodrig ». Pour sa famille, la quadragénaire était lasse de subir les coups de son compagnon. « Li ti deza bat mo mama ek bless li dans so lizier. Mo mama pa truv byen enn kote. Lin byen sibir », ajoute-t-il. 

Lors de son arrestation, Marie Lourdes a reconnu les faits. Elle a été placée en détention policière et répond d’une charge provisoire de  meurtre.  Vendredi,  elle  a participé à une reconstitution des faits.

 

 

 

 

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