Interview

Jean-Louis Pismont, président de l’Ahrim : «L’École hôtelière n’est plus un fleuron de notre pays»

Le président de l’Association des hôteliers et restaurateurs de l’île Maurice souligne que l’une des préoccupations des hôteliers cette année est d’attirer des jeunes vers les métiers du secteur. Jean-Louis Pismont évoque l’introduction de programmes intelligents.

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Vous êtes reconduit à la présidence de l’Association des hôteliers et restaurateurs de l’île Maurice (Ahrim). Quelles sont vos priorités cette année ?
L’Ahrim est une institution importante.

Elle réunit 136 hôtels de l’île et elle peut parler d’une seule voix aux autorités. Donc, nous sommes en mesure de concrétiser des projets ensemble. Nous sommes très impliqués dans le développement des ressources humaines et de l’emploi. Ce sont des axes sur lesquels nous nous concentrerons davantage.

L’humain pour le secteur touristique est très important. Nous souhaitons introduire des programmes intelligents pour attirer davantage de jeunes vers les métiers de l’hôtellerie. Nous avons une génération qui part à la retraite. Il est donc primordial de la remplacer. Nous continuerons aussi de réclamer davantage de moyens pour l’école hôtelière Sir Gaëtan Duval, qui souffre d’un manque évident de ressources, tant financières que matérielles et humaines. Cette école n’est plus un fleuron de notre pays. Il est urgent de redresser la situation.

Quels sont les nouveaux challenges auxquels devrait être confrontée l’industrie touristique cette année ?
Le tourisme est un secteur extrêmement fragile. Maurice est un petit pays. Lorsqu’il arrive quelque chose sur nos principaux marchés, nous sommes directement affectés. Par exemple, en raison du Brexit, nous constatons une baisse de 14 % des arrivées de touristes européens. Cependant, ce qui importe le plus, c’est le climat de sécurité et de plus en plus, l’environnement.

Depuis peu, la première apparition publique du projet d’aquaculture dans l’Ouest du pays, sous la forme d’une demande d’Environmental Impact Assessment Licence, préoccupe les hôteliers. Il y a aussi un projet de ravitaillement de bateaux (en carburant ; NdlR) au large d’Albion. L’incertitude autour de ces deux projets est toujours aussi forte. Ces projets peuvent affaiblir notre capital écologique. Cela ne servirait donc pas la destination touristique prisée qu’est Maurice.

La « National Export Strategy » a identifié le tourisme culturel comme étant un créneau porteur. Comment les hôteliers travaillent-ils en ce sens ?
Je pense qu’il faut travailler en collaboration avec les autorités. Maurice a une histoire impressionnante et les touristes adorent les histoires. Il faut remettre en avant notre histoire et rénover les infrastructures culturelles. On ne peut pas duper les touristes. On ne peut pas leur raconter des histoires, même dans les plus beaux hôtels du pays.

Vos prévisions pour cette année ?
L’année qui s’est écoulée a été assez exceptionnelle pour le tourisme. Et 2017 s’annonce aussi fructueuse. Nous sommes heureux de voir tous ces chiffres qui concordent avec nos précisions à travers les compagnies aériennes. La rénovation des hôtels est aussi un bon signe de développement. Nous constatons un taux élevé de remplissage en ce moment, malgré la basse saison.

 

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