Live News

Jean-Claude Gilbert : le brillant garnisseur ruiné à cause de la maladie

Jean-Claude Gilbert Aujourd’hui, Jean-Claude et Mirella se battent pour survivre et nourrir leurs enfants.

Il était jeune, il était dynamique, il avait l’avenir devant lui. Pour couronner le tout, c’était un ouvrier qualifié, qui gagnait bien sa vie. Mais c’était trop beau pour que cela dure. La maladie, soudain, a complètement gâché sa vie. Sa femme l’a alors abandonné, puis il est tombé sous la menace d’une saisie de sa maison, parce qu’il ne pouvait plus travailler et rembourser son emprunt. Récit.

Publicité

La jeunesse, la force, la santé… tout cela peut s’envoler après un certain temps. Et votre statut social avec ! Ils laissent la place à la maladie, à l’abandon par la personne qui prétendait vous aimer, à la cessation des revenus, vous laissant face aux dettes. Au point de perdre sa maison et de se retrouver à la rue. Ce n’est pas Jean-Claude Gilbert qui le contredira.

Revenons en arrière. Dans les années 90, Jean-Claude Gilbert est garnisseur de métier. Ouvrier habile, il est sollicité de toutes parts et gagne bien sa vie. Comme un bonheur ne vient jamais seul, il fait la connaissance d’une fille et l’épouse. Le couple a trois enfants.
Toutefois, le bonheur ne dure pas. Jean-Claude Gilbert commence à tomber souvent malade. Il développe un kyste aux reins. Les médecins décèlent que ses reins ne fonctionnent plus et qu’il devra probablement dépendre de la dialyse.

Attaque cérébrale

Peu avant la dialyse, Jean-Claude Gilbert subit une attaque cérébrale. Il est admis aux urgences, perd la mémoire et ne reconnaît plus personne. Il reste immobilisé sur son lit, mais heureusement, il va graduellement retrouver l’usage de ses moyens.

À un certain moment, même s’il suivait déjà des sessions de dialyse, mon mari pouvait travailler. Mais après, il n’a plus été capable de se tenir sur ses pieds»

Le malheur aussi ne vient jamais seul. Sa femme le quitte en emmenant leurs trois enfants.

Dur, dur, dur pour un homme, malade de surcroît. Au moment où il a le plus besoin de quelqu’une à ses côtés, de voir le sourire de ses enfants pour avoir du courage, le voilà qui se retrouve seul et abandonné.

Nouveau départ

Jean-Claude Gilbert se rétablit. Lors d’une fête, il fait la connaissance de Mirella, mère de deux enfants et divorcée. Après avoir officiellement divorcé de sa première femme, Jean-Claude et Mirella se marient et auront deux enfants. Mais la santé de l’homme va décliner une nouvelle fois, ce qui va l’obliger à se mettre à la dialyse. Après quoi, il ne sera plus capable de travailler.

Quand le chef de la maisonnée ne travaille pas, qui apporte des revenus ? La femme, si elle travaille. Mirella occupe un emploi pour subvenir aux besoins de la famille, mais elle sera mise à la porte. Raison : elle s’absente trop souvent pour s’occuper de son mari.
Pas de travail, pas de revenus. Heureusement que Jean-Claude Gilbert et Mirella peuvent compter sur l’état-Providence et survivre grâce aux aides sociales. Malheureusement, les soucis financiers ne s’arrêtent pas au fonctionnement de la cuisine familiale.

Quand sa santé allait mieux, Jean-Claude Gilbert avait contracté un emprunt avec la Development Bank of Mauritius (DBM) pour monter un projet de boutique. Selon les conditions  du contrat, il devait rembourser environ Rs 3 000 par mois. Ses ennuis de santé l’empêcheront toutefois de respecter son engagement auprès de la banque.

Et ce qui doit arriver arrive. Comme Jean-Claude Gilbert ne rembourse plus son emprunt depuis plusieurs années, la DBM lui annonce qu’elle va devoir saisir sa maison.

Pour la famille, c’est le ciel qui leur tombe sur la tête. Qu’est-ce qui va advenir d’eux ? Où Jean-Claude et Mirella vont-ils aller avec leurs deux enfants âgés de 8 et 4 ans ? Un homme si malade va-t-il dormir dans la rue ?

Quand on rentre chez soi après la session à l’hôpital, on est comme à demi-mort»

À la DBM, on n’est pas aussi insensible. Suite à une conversation téléphonique avec la direction, on invite le couple à venir à la banque pour trouver un arrangement. Ce qui est fait le jeudi 18 avril dernier. Jean-Claude Gilbert n’aura pas à payer les intérêts, mais seulement rembourser le capital. La bonne nouvelle, c’est que sa maison, héritée de son père, ne sera pas saisie.

Trop faible pour travailler

Tous ceux qui suivent des sessions de dialyse savent ce qu’on endure lors de ce traitement. « Quand on rentre chez soi après la session à l’hôpital, on est comme à demi-mort », racontait une fois un jeune patient maintenant décédé. Jean-Claude Gilbert est si faible qu’il ne peut absolument plus travailler. Interrogée à ce sujet, son épouse déclare : « À un certain moment, même s’il suivait déjà des sessions de dialyse, mon mari pouvait travailler. Mais après, il n’a plus été capable de se tenir sur ses pieds. Comme vous l’avez suggéré, il aurait pu superviser le travail en donnant des instructions à ses employés. Mais il ne peut même pas faire cela. Il n’a plus de force en lui. »

Après des jours de tourmente, Jean-Claude Gilbert et Mirella ont retrouvé quelque peu la paix de l’esprit, puisque leur maison a été sauvée. « Je suis heureux de savoir que mes enfants ne se retrouveront pas à la rue. Même s’ils sont petits, ils sont très tristes de me voir souffrir. Je les aime », dit le père avec une voix tremblotante et remplie d’émotion.

Marqué par la rupture

Il faut ajouter que Jean-Claude Gilbert reste marqué par la rupture de son premier mariage. Son ex-femme est partie pour la France avec leur fille aînée. Cette dernière a aujourd’hui 23 ans et s’est mariée. Jean-Claude Gilbert l’a appris à travers les réseaux sociaux. Les deux autres enfants issus de son premier mariage ont aujourd’hui respectivement 17 et 16 ans. « Eux aussi vont partir pour la France très bientôt. Ils gardent contact avec moi et viennent à la maison de temps en temps. Ils aiment bien leurs demi-frères et sœur », avance Jean-Claude Gilbert.

Qu’est-ce que l’avenir réserve à cet homme malade et à sa famille ? Nul ne le sait. Tout ce qu’on souhaite, c’est qu’ils bénéficient encore plus d’aide et de soutien.

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !