L’Alliance du Changement a annoncé, le mardi 5 novembre 2024, sa décision d’accorder un 14e mois à tous les salariés des secteurs public et privé, s’alignant ainsi sur la proposition initiale du Premier ministre sortant, Pravind Jugnauth. Ces surenchères suscitent toutefois une salve de réactions. Jean Claude de l’Estrac, observateur politique, a analysé les implications de cette mesure électorale, mardi, durant l’émission « Soirée de Campagne » animée par Nawaz Noorbux sur TéléPlus.
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L’observateur estime que peu importent les « dernières cartouches » qui pourraient être utilisées en cette fin de campagne, les Mauriciens semblent prendre du recul par rapport aux annonces de dernière minute. « Les Mauriciens ont commencé à prendre de la distance par rapport à ces propositions de dernière minute qui ont tout l’air d’être des propositions de désespérés », a-t-il déclaré. « Ma réflexion était que cette annonce (le paiement d’un 14e mois ; NdlR) pourrait séduire un électorat qui n’a pas d’affiliation politique claire et déterminée », a-t-il commenté. « Je ne suis pas surpris, même si je suis un peu déçu. Je sais qu’il y avait d’autres propositions qui auraient pu être appliquées et qui auraient mieux correspondu à l’argumentaire de l’alliance, dénonçant l’endettement excessif du pays par le gouvernement », a déclaré Jean Claude de l’Estrac.
Toutefois, a-t-il ajouté, au vu du contexte politique, l’Alliance du Changement s’est sentie contrainte de s’aligner sur cette proposition. « C’est une question de survie politique. Si elle ne l’avait pas fait, il y aurait eu un risque de perdre les élections », a-t-il avancé.
Selon lui, l’Alliance du Changement avait travaillé sur une formule d’allocation ciblée pour le coût de la vie, mais elle a préféré jouer la carte de la prudence en optant pour une mesure plus générale. Évoquant les conséquences de cette promesse, Jean Claude de l’Estrac soutient qu’il sera difficile pour l’Alliance du Changement, en cas de victoire aux prochaines élections générales, de financer cette mesure sans accroître la dette du pays.
« Ce sera compliqué pour n’importe quel gouvernement, car l’héritage que Pravind Jugnauth est en train de laisser se traduit par une baisse des revenus de l’État et une augmentation considérable de ses dépenses. Peut-être que la meilleure solution serait que Pravind Jugnauth revienne pour résoudre le problème qu’il a lui-même créé », a ironisé l’observateur politique.
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