Jean Claude de l’Estrac en est persuadé : les prochaines élections verront une lutte à trois. L’observateur de la vie sociopolitique du pays intervenait dans l’émission « Au Cœur de l’info » du 11 janvier, qui avait pour thème l’état de la nation.
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Comment se porte le pays politiquement, économiquement et socialement ? À cette question, Jean Claude de l’Estrac soutient que nous sommes déjà en précampagne électorale, mais souligne également que cela ne veut pas dire que les élections se dérouleront dans les prochains six mois. « Le gouvernement fait les choses de façon à ce que, si le cas qui le concerne Pravind Jugnauth est remporté devant le Privy Council, automatiquement il y aura une dynamisation. S’il pense que cela est suffisant, il pourra aller vers les élections. »
En revanche, Jean Claude de l’Estrac note que la priorité du gouvernement est d’attendre que certains projets se réalisent, à l’instar du Metro Express. « Nous sommes dans une phase d’attente, qui se complique par une situation nouvelle, c’est-à-dire que les principaux partis se préparent à aller seuls aux élections. Cet aspect sera déterminant pour la campagne. Je ne vois pas le Parti Travailliste venir à la rescousse du MSM, ni le MSM sauver la peau de Navin Ramgoolam. Je ne vois pas non plus le MMM se rapprocher du Parti Travailliste, après l’échec de leur dernière campagne. Il y a peut-être une petite possibilité que le MMM se rapproche du MSM, mais il y a beaucoup de résistance au sein du MMM pour aller vers une alliance. Donc, les conditions sont réunies pour que les trois aillent seuls aux élections. »
Sur le plan économique, Jean Claude de l’Estrac prône l’ouverture. Faute de main-d’œuvre qualifiée dans certains secteurs, il plaide pour la révision de notre politique en matière d’immigration. Selon lui, il faut opter pour une immigration choisie, comme celle pratiquée par d’autres pays, pour attirer les compétences. « L’enjeu principal de cette année et pour les années à venir, c’est la question de compétence. Pour passer à la prochaine étape de notre développement, il est nécessaire qu’il y ait un débat sur la question de l’immigration. Pour passer à une étape supérieure, il y a un niveau de compétences que nous devrions avoir. Nous devons donc avoir une politique d’immigration choisie. »
Un avis partagé par Kevin Ramkelawon, CEO de Business Mauritius. « L’immigration est une chose importante, mais avoir les compétences nécessaires l’est encore plus. Les pays du monde se battent pour les talents. Si nous avons ces talents à Maurice, nous irons très loin. »
Pour Mala Chetty, entrepreneure et travailleuse sociale, le gouvernement doit davantage encadrer les Petites et moyennes entreprises (PME) en difficulté : « Il faut davantage de facilités au niveau du financement ou alors au niveau des institutions qui peuvent les soutenir. Il faut se rappeler que les PME ne sont pas des entreprises pouvant se tenir sur leurs pieds. Ils ont besoin d’encadrement. Nous constatons aussi qu’il y a plus de fermetures au niveau des petites entreprises, contrairement aux grandes sociétés. »
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