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Jean Claude de l’Estrac : « Ce ne sont pas les discours des meetings qui font la différence »

À l'approche des élections générales, les discours prononcés lors des meetings électoraux n'ont pas l'impact décisif que l'on pourrait croire. « À l’avant-veille des élections générales, ce ne sont pas les discours des meetings qui font la différence. Ces rassemblements sont perçus par les électeurs pour ce qu’ils sont : une guerre de foules », souligne Jean Claude de l’Estrac, journaliste, ancien ministre et ancien directeur général de La Sentinelle Ltée.

Selon lui, il existe « trois critères pour tenter de départager les blocs : l’affluence, la composition des foules et, marginalement, le contenu des interventions ». Les images vidéo et photo des deux meetings révèlent, affirme-t-il, « que la foule de Port-Louis était passablement plus nombreuse », du fait que « l’emplacement du meeting de l’Alliance Lepep [soit] singulièrement plus restreint ». Cette observation alimente l'idée que l'Alliance du Changement a « su mobiliser davantage ».

En termes de composition, Jean Claude de l’Estrac note que « les deux blocs ont bien mobilisé leurs partisans » et que « la ferveur et l’ambiance y étaient ». Quant au contenu, il précise : « Chez l’Alliance du Changement, ses principaux orateurs ont répété les arguments utilisés tout au long de la campagne. » Cette constance contraste avec la stratégie de l’Alliance Lepep, qui, selon lui, « n’a pas cessé d’annoncer de nouveaux cadeaux, en particulier des roupies supplémentaires aux électeurs, comme depuis le début de la campagne électorale », citant comme exemple la promesse du 14e mois et la baisse de la TVA. « Ce 14e mois à être payé dans un mois a tout l’air d’un chantage électoral », ajoute Jean Claude l’Estrac.

Cependant, il estime que ces annonces « désespérées » ne suffiront peut-être pas à « effacer les dégâts causés par les révélations de « Missier Moustass », qu'il qualifie de « game changer dans ces élections ». Pour appuyer son analyse, il évoque des précédents historiques : En 1976, rappelle-t-il, « l’ancien Premier ministre sir Seewoosagur Ramgoolam annonça l’éducation gratuite », une initiative qui « n’empêcha pas une défaite électorale quelques jours plus tard même s’il retournera au pouvoir grâce à une coalition ». De même, en 1994, sir Anerood Jugnauth, dans un geste similaire,  « annonça une hausse de 15 % des salaires à tous les fonctionnaires et perdit de manière lamentable quelques jours plus tard ».

 

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