Jayrani Anseline: elle a fait de la roche son fonds de commerce

« J’ai commencé avec la fabrication des roches kari. Bien que les Mauriciens utilisent aujourd’hui le grinder, ils ont tous besoin d’une roche kari. C’est une tradition dans la cuisine mauricienne », affirme-t-elle. Jayrani avance que son mari Steven était maçon auparavant. « Mais pas un maçon dans la construction des maisons, plutôt un maçon de roche. C’est-à-dire, celui qui fait des décorations avec des pierres sur différentes surfaces », explique-t-elle. Pendant une longue période, cela a été la morosité dans son métier. « C’est ainsi que mon mari et moi avons décidé de nous lancer dans la sculpture sur roche. Il s’occupe de la taillerie alors que moi, je m’engage dans les petits détails et la vente des produits », avance-t-elle.

Roche kari, mortiers, produits décoratifs ou encore idoles en pierre… Ce sont autant de ses ouvrages. C’est à son domicile à Curepipe qu’elle a aménagé son atelier. « Comme nous sommes les seuls à travailler avec la roche dans cette région, nous n’avons pas de concurrents. Depuis que nous avons commencé, les activités sont en constante progression. Le nombre de clients ne cesse de croître », dit-elle. Cette dernière dit mettre l’accent sur la qualité de ses produits. « Il faut que l’ouvrage soit bien travaillé et qu’il ait un caractère unique », dit-elle. Chaque jour, ce sont entre cinq et sept ouvrages qui sont fabriqués. En ce qui concerne la vente, Jayrani utilise les foires de Rose-Hill et de Quatre-Bornes comme plate-forme. « Je reçois beaucoup de clients grâce au bouche-à-oreille. » [[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"21169","attributes":{"class":"media-image aligncenter wp-image-35154 size-full","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1280","height":"426","alt":"Jayrani Anseline"}}]]

La vigilance

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"21171","attributes":{"class":"media-image alignleft size-full wp-image-35157","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"400","height":"533","alt":"Jayrani"}}]]Cependant, malgré l’existence d’un marché lucratif pour ce type d’ouvrages, les défis ne sont pas à écarter. La femme entrepreneur souligne que les outils et les appareils utilisés dans la fabrication de produits en roche sont chers. « Même si on n’achète qu’une seule fois, il faut toujours dépenser pour l’entretien de ces équipements », confie-t-elle. En outre, Jayrani affirme que ce métier peut occasionner des problèmes de santé. « Nous travaillons dans la poussière. Il faut toujours bien se protéger avec des masques, des casques et des gants », soutient-elle. Certaines techniques aussi peuvent être souvent dangereuses. « Il faut toujours avoir la tête sur les épaules durant le travail. » Le projet qui lui tient maintenant à cœur c’est la construction de sa propre maison. « En ce moment, j’habite chez mes beaux-parents. Je souhaite vivre dans la maison de mes rêves et je suis sûre qu’on y arrivera. Il faut travailler très dur », affirme-t-elle. Jayrani estime que pour pouvoir réussir dans le monde de l’entrepreneuriat, une femme doit d’abord avoir confiance en elle et l’amour pour le travail. « La communication avec les clients demeure également un facteur très important », conclut-elle.