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Jayeraz Santokhee: du son jusqu’au bout des doigts

Cela fait presque une cinquantaine d’années depuis que Jayeraz Santokhee fait courir ses doigts sur son sitar. Sa passion pour cet instrument fait qu’il est sans conteste l’un des meilleurs sitaristes du pays. L’adage dit qu’il n’y a pas de fumée sans feu. Chez les Santokhee, il n’y a pas un membre de la famille qui ne joue pas d’un instrument. « Mon père était violoniste. À la maison, il y avait aussi plusieurs autres instruments, dont un accordéon et un harmonium. Ce sont les premiers instruments que j’ai appris à maîtriser avant de passer au sitar ».
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/div> Le jeune Jayeraz n’avait que 16 ans quand il s’est joint à l’Indian School of Music and Dance, institution qui deviendra ensuite le Mahatma Gandhi Institute (MGI). « Il m’a fallu sept années d’études pour maîtriser cet instrument. J’ai reçu mon diplôme ». Entre l’instrument et l’homme, c’est plus une histoire de musique. Entre eux, c’est la philosophie et la spiritualité qui ont fini par prendre le dessus. « Quand on joue un instrument qui appartient à la famille de la musique classique indienne, il faut adopter aussi la culture. Ainsi, l’on devient un bon professeur. » Des élèves, Jayeraz en compte une centaine. « Quand j’ai commencé à enseigner, c’était difficile. Il n’y avait pas beaucoup d’élèves. Aujourd’hui, tout a évolué parce qu’il y a un véritable intérêt pour le sitar ». Et à la question : si le sitar est un instrument facile à maîtriser, le sitariste répond. « Bien sûr que oui. Il faut certes appliquer les bonnes techniques, mais en une vingtaine de minutes, on peut apprendre à lire le solfège ». Cependant, Jayeraz ne conseille pas d’investir dans un instrument. « Le prix d’un sitar varie entre Rs 12 000 et Rs 100 000. Ainsi, je conseille à mes élèves de suivre plusieurs cours afin d’être sûrs s’ils vont poursuivre leur apprentissage avant d’acheter un instrument. Entre-temps, ils trouveront un sitar pendant les cours les samedis pour peaufiner les techniques ».
 

Saskia et Chhavi, deux prodiges du sitar

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[padding-p-1 custom_class=""][/padding-p-1] Parmi une centaine d’élèves qui prennent des leçons de sitar, il y a deux qui se distinguent, à la fois pour leur jeune âge et leur talent. Il s’agit de Saskia Ramtohul et Chhavi Ramsoondar. Âgée de 10 ans, Saskia joue du sitar depuis deux ans. C’est une visite dans la Grande péninsule qui l’inspire à se mettre à cet instrument. « J’ai eu l’occasion de visionner les vidéos du défunt Ravi Shankar lors d’un voyage en Inde. J’ai également eu l’opportunité d’observer les sitaristes à l’œuvre. À ce moment, j’ai décidé que je serai aussi sitariste ». De retour à Maurice, les parents de la petite fille se mettent à chercher un professeur de sitar. Et à chaque fois, un seul nom revient sans cesse. « Tout le monde nous a dit qu’il y n’y avait pas meilleur enseignant que guruji (Jayeraz Shantokhee). On a pris rendez-vous et, depuis deux ans, il m’encourager et m’initie à jouer du sitar. Cependant, j’ai dû trouver, dans un premier temps, un sitar à ma taille ». Ce qui n’a pas été facile au début. « En persévérant, j’ai pu apprendre à jouer l’instrument ». Si plus grande, Saskia veut être vétérinaire, elle ne compte pas abandonner la musique. « J’aime les animaux, mais je préfère le sitar ». Chhavi Ramsoondar, 12 ans, souligne que le sitar est un instrument de l’Inde. « En apprenant à le jouer, j’ai voulu rendre hommage à mes origines ». Et comme Saskia, l’apprentissage n’a pas été facile. « Les premiers mois, c’était un vrai calvaire. J’avais les doigts en compote. Puis, tout s’est amélioré ». En Form II, elle ne compte jamais arrêter à jouer le sitar. « Je ne peux pas imaginer ma vie sans cet instrument. Ainsi, j’envisage d’en jouer le plus longtemps possible ».
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