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Jayen Chellum : «Une compensation de Rs 500 à Rs 700 est nécessaire»

Malgré l’allocation de Rs 1 000, la population continue de souffrir de la perte de leur pouvoir d’achat, estime le secrétaire général de l’association des consommateurs de l’Ile Maurice (ACIM), Jayen Chellum. Il fait part de ses attentes sur la compensation salariale.

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Quelle est la position de l’ACIM concernant l’octroi d’une compensation salariale ?
Définitivement avec un taux d’inflation qui tourne autour de 11,9 %, il est du devoir du gouvernement de rétablir le pouvoir d’achat de la population à travers l’octroi d’une compensation salariale. Certes, les salariés bénéficient d’une allocation mensuelle de Rs 1 000, mais ce n’est pas suffisant face à la forte montée des prix. Et je pense qu’une compensation salariale de Rs 500 à Rs 700 est nécessaire pour rétablir la perte de leur pouvoir d’achat.

On constate que, dans un court laps de temps, le pouvoir d’achat des consommateurs est englouti par la vague inflationniste. Y a-t-il un alternatif au paiement d’une compensation salariale qui protégerait mieux les consommateurs ?
Comme je l’ai fait ressortir, les Rs 1 000 accordées aux salariés n’ont pas eu les résultats escomptés. Car la grosse majorité des consommateurs souffrent toujours des hausses de prix dans le commerce. C’est surtout le cas depuis que le gouvernement a enlevé les subventions sur un certain nombre de produits de base. Mais il y a des alternatives pour mieux protéger le pouvoir d’achat des consommateurs, encore faut-il que le gouvernement ait la volonté de le faire. D’abord, je pense qu’il faut réintroduire les subventions et élargir l’éventail des produits de première nécessité qui sont subventionnés. Parallèlement, il faut enlever la TVA et les taxes sur un certain nombre de produits pour faire davantage baisser les prix. Et malgré plusieurs de nos doléances, les prix de produits des compagnies en situation de monopole ne sont toujours pas contrôlés. De plus, je trouve regrettable que bon nombre de maraîchers n’affichent pas les prix des légumes mis en vente. Je souhaite que les autorités soient plus vigilantes à ce sujet. Car je pense que le droit à l’information est primordial pour les consommateurs. Ce qui leur permet de faire la relation qualité-prix, avant d’effectuer leurs achats.

Quels sont ces produits ?
Par exemple, on peut réduire la taxe de six sous par gramme de sucre sur des produits sucrés. Elle fait grimper les prix des boissons gazeuses et des gâteaux. Je pense aussi qu’il faut enlever la TVA sur les aliments qui sont vendus dans les restaurants. De plus, il faut mettre un plafond sur les prix qui y sont pratiqués. Il est inacceptable qu’une boisson gazeuse se vende trois à quatre fois plus cher dans un restaurant que dans le commerce. Je pense qu’une telle mesure encouragerait des familles de la classe moyenne à s’y rendre. Conséquemment le chiffre d’affaires de ces restaurants augmenterait.

Vous avez sollicité une rencontre avec le ministre du Commerce. Qu’en est-il ?
J’ai appelé au ministère pas plus tard que cette semaine et j’ai appris que cette rencontre pourrait avoir lieu d’ici le début de la semaine prochaine. Pour nous, cette rencontre est très importante, car nous soulèverons plusieurs questions avec le ministre Soodesh Callichurn. Par exemple, bien que le prix de l’huile comestible a connu une baisse, les marchands de dholl puri n’ont pas revu à la baisse les prix de leurs produits qui se vend toujours à Rs 20 la paire.

Et votre combat contre les prix exagérés des produits pétroliers…
Nous travaillons toujours sur l’organisation d’une nouvelle manifestation, car nous considérons que c’est un combat juste.

Avec les fêtes de fin d’année qui approchent à grands pas, plusieurs personnes se laisseront gagner par la frénésie des achats, surtout qu’elles auront leur boni de fin d’année. Comment les protéger contre les abus de certains commerçants ?
Il nous faut être réalistes, on ne peut empêcher les gens de dépenser leur argent comme ils le souhaitent. Néanmoins, comme chaque année, nous leur conseillerons de dépenser intelligemment et d’épargner pour l’avenir. Cela dit, je regrette qu’on attende toujours depuis des années, une nouvelle loi sur la protection des consommateurs. Nous allons revenir à la charge prochainement pour que le gouvernement active ce dossier.

 

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