La syndicaliste estime que la révision à la hausse des salaires des femmes cleaners des écoles publiques est justifiée. Pour Jane Ragoo, cela permettra de ne plus ‘deal’ avec des contractuels qui empochaient Rs 70 millions par an et qui accordaient des salaires de misère à leurs employés.
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Après combien de temps s’achèvent positivement les revendications pour les travailleurs de toilettes et de la cour des écoles publiques ?
C’est une lutte qui aura duré trois ans et demi, mais ces travailleurs trouvent la lumière au bout du tunnel après 15 ans au service de ces écoles publiques.
Qu’est-ce qui les a décidé à réclamer leurs dus après une poignée d’années, alors qu’ils sont restés muets pendant 15 ans ?
Il y a eu un cas similaire concernant les enseignants des écoles pré-scolaires qui touchaient Rs 1 000 par mois et ce problème concernait 181 femmes. Elles ont approché la Confédération des travailleurs du secteur privé (CTSP) et nous avons milité pour elles et celles-ci ont remporté la bataille. D’où l’idée de ces travailleurs manuels de nous solliciter.
Les revendications étaient dirigées vers qui ?
Ce sont les agents d’entretien contractuels qui obtenaient les contrats du gouvernement qui étaient directement visés. Auparavant, le nettoyage des écoles étaient sous la responsabilité des General Workers qui étaient reconnus par le Pay Research Bureau (PRB). Mais certains ont pris leur retraite.
Que s’est-il donc passé ?
L’ancien régime a décidé de sous-contracter le nettoyage des écoles, comprenant la cour et les toilettes. Le ministère de l’Éducation les payait à travers la Parent-Teacher Association (PTA).
Ces nettoyages concernaient combien de travailleurs manuels ?
Les cleaners étaient au nombre de 629, majoritairement des femmes. Il y avait parmi un homme de 69 ans. 329 affectées pour les toilettes et 300 pour la cour de l’école. En décembre 2015, les nettoyeuses des toilettes recevaient Rs 1 500 par mois et leurs salaires sont passés à Rs 8 500.
Et ceux qui s’occupaient à rendre la cour de l’école propre, sont-ils aussi concernés par cette majoration de salaires ?
Pas pour l’instant car ces 300 travailleurs tombent sous le ministère des Finances à travers les contractuels. Le ministre des Finances d’alors nous a promis de soulever la question avec son successeur Pravind Jugnauth et de trouver une solution après un recensement.
Est-ce que la menace de grève de la faim qui était prévue le 28 août y est pour quelque chose dans ce règlement du litige ?
Notre menace de grève était pour le 28 août à 16 heures effectivement et le ministère nous a demandé juste avant cette heure précise une rencontre pour mettre fin au litige. On a demandé au ministère des Finances de payer à ces 300 travailleurs Rs 8 700, Rs 200 étant pour la compensation de janvier 2017.
Même ceux qui ont plus de 60 ans, comme ce bonhomme de 69 ans ?
On ne va pas laisser tomber ceux ayant plus de 60 ans, il leur faudra, faute d’être employés, recevoir une allocation juste et équitable, dépendant de leur temps de service. La loi prévoit de ne pas employer des travailleurs ayant plus de 48 ans. On a proposé une dérogation pour eux et on attend la décision du cabinet à ce sujet. En outre, on a demandé de revoir les conditions de ces travailleurs qui nettoient le ‘court yard’ des écoles. Certaines sont grandes nécessitant plus d’une employée.
Y a-t-il d’autres cas semblables ?
Je me souviens du Early Childhood Care avec ses 181 travailleurs, dont les salaires sont passés de Rs 1 000 mensuellement à Rs 9 000 en 2014, puis ceux du Mauritius Sports Council (MSC) en 2014 et de la Tourism Authority (TA) cette année.
Et le salaire minimal qui pointe le bout de son nez, cela fait-il craindre au patronat ?
Cette question est primordiale. Le salaire minimal entre en vigueur en janvier 2018. Le barème sera de Rs 8 5000 mensuellement. Que pensent faire les patrons de la zone franche ? Afin d’atténuer les coûts de ce salaire minimal, ils comptent ajouter le salaire de base de Rs 5 400 avec le bonus de productivité, celui de présence et d’autres petits bénéfices, afin d’arriver presque à ce taux de Rs 8 500. S’il faut ajuster quelques centaines de roupies, cela leur sera moins dur en matière de paiement. Quant aux PME, si elles veulent faire du business, il faut savoir qu’il existe des lois pour la protection des travailleurs et de les respecter.
La Portable Severance Allowance pourrait -elle leur sauver la mise ?
On se bat depuis des années pour la mise enplace de cette Portable Severance Allowance qui aurait pu permettre à ces employés licenciés de rebondir, ce fonds leur permet tant d’y verser un jour de salaire par mois et lequel est géré par le gouvernement. Il n’y a aucune obligation pour eux d’attendre d’atteindre 60 ans pour toucher une pension.
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