
Légaliser le cannabis est une chose, mais sensibiliser la population serait encore plus bénéfique. C’est la conviction de Jamie Cartick du Collectif Urgence Toxida (CUT). Selon elle, l’éducation jouera un rôle fondamental dans l’intégration du cannabis au sein de la société mauricienne. L’objectif n’est pas uniquement de favoriser la compréhension du sujet, mais également de déconstruire les préjugés qui l’entourent.
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« Il est essentiel de reconnaître que la curiosité et le questionnement des jeunes à propos des drogues sont parfaitement naturels. Malheureusement, de nombreuses institutions scolaires privilégient une approche répressive qui entrave le dialogue et instaure un climat d’appréhension. Cette atmosphère peut inciter les élèves à chercher des réponses auprès de sources peu fiables », commente-t-elle. Pour elle, il est impératif pour les établissements scolaires de cultiver un environnement sécurisant pour leurs élèves en leur proposant un accompagnement à la fois fonctionnel et holistique.
Selon Jamie Cartick, de multiples études attestent que l’adoption d’une stratégie de réduction des risques, plutôt qu’une démarche punitive, produit des résultats encourageants auprès des élèves. Elle préconise notamment l’intégration dans le programme scolaire de modules qui stimulent la résilience tout en facilitant les discussions ouvertes sur les drogues. Cette approche permettrait de diffuser davantage d’informations sur les substances psychoactives, de favoriser l’intervention de pairs éducateurs et d’ONG, mais aussi de proposer des alternatives aux sanctions disciplinaires traditionnelles, telles que la médiation des conflits ou un accompagnement psychologique, tout en impliquant activement parents et enseignants.
« Ces stratégies ne peuvent être efficaces que si elles bénéficient du soutien parental. Les parents ne doivent pas être exemptés de leurs responsabilités en matière d’éducation des enfants. Un programme véritablement holistique tient compte de la relation parent-enfant dans le cadre d’une éducation inclusive concernant la consommation de drogues et la prise de risques », souligne-t-elle. Plusieurs pays, comme le Canada, ont élaboré des guides destinés aux établissements scolaires pour l’accompagnement des élèves consommateurs, ainsi que des recommandations pour orienter l’approche que les parents pourraient privilégier, ajoute-t-elle.

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